Enseignement agricole
Rentrée : que se passe-t-il du côté des établissements de formation agricole ?
Petit tour d’horizon des établissements de formation agricole qui présentent leurs actualités.
Petit tour d’horizon des établissements de formation agricole qui présentent leurs actualités.
MFR de Coqueréaumont
Une offre complète en agroécologie
La Maison familiale rurale de Coqueréaumont a étoffé son offre avec deux nouvelles formations : un BTSA agronomie production végétale (APV) par apprentissage et une licence professionnelle métiers de la protection et de la gestion de l’environnement (MPGE).
« Ce BTS complète notre offre de formation sur la production végétale avec une connotation agroécologique. Avec notre licence agronomie, développement durable et environnement, nous proposons maintenant un parcours complet dans ce domaine », précise Bertrand Lengagne, directeur de l’établissement.
Pour la première promotion, ont été accueilli 12 jeunes venant principalement de Seine-Maritime, de l’Eure et de région parisienne, qui ont trouvé leur stage dans des exploitations agricoles ou services spécialisés en productions végétales.
Avec le BTSA gestion protection nature (GPN) et le BTSA analyse, conduite et stratégie de l’entreprise agricole (Acse) déjà proposés à la MFR, ce BTSA APV permet ainsi de compléter les formations bac + 2 de l’établissement.
La seconde nouveauté est la licence professionnelle MPGE parcours zones humides-mares. « Nous avons rencontré les acteurs de l’environnement, parcs naturels, syndicats de bassin versant, bureaux d’études… qui ont mis en évidence un vrai besoin de personnes formées dans la valorisation des zones humides et des mares. Cette licence, unique en France, est la suite logique de notre BTSA GPN. Elle a accueilli 10 jeunes qui seront 13 semaines à Coqueréaumont et 4 semaines à l’université Jules Vernes d’Amiens qui est notre partenaire ».
Lycée du Pays de Bray à Brémontier-Merval
Réflexions sur “Enseigner à produire autrement”
Au lycée du Pays de Bray, 190 jeunes ont fait leur rentrée à Brémontier-Merval en agricole. « Toutes nos formations sont complètes. On remarque un regain d’intérêt pour les filières agricoles. Je pense qu’il y a une prise de conscience de l’attractivité des métiers liés à la nature », précise Laurence Veillon, proviseure du lycée.
Pas de nouvelles formations cette année à Brémontier-Merval mais des réflexions menées par deux enseignants en décharge horaire dans le cadre du plan 2021-2024 “Enseigner à produire autrement”.
Olivier Tétard, enseignant de zootechnie, est en charge du thème alimentation saine locale et durable.
« Cette année, nous avons choisi un thème en lien avec la loi Egalim et le programme régional “Je mange normand”. L’idée est de sensibiliser les élèves à une alimentation saine et durable en allant au plus près des produits brayons puis à la gestion des déchets. Les élèves participeront à la commission restauration. Ils produiront panneaux, flyers, livrets... qui seront distribués lors de nos événements annuels », indique la proviseure.
Béatrice Cailly, enseignante en agronomie, travaillera quant à elle sur le projet Réseau mixte technologie (RMT) sur une adaptation des systèmes de production.
« Le travail sur l’agroforesterie déjà bien engagé sera poursuivi et l’enseignante travaillera plus précisément sur l’enjeu des prairies dans le pays de Bray. Ce travail destiné plutôt aux futurs agriculteurs se fait en partenariat avec la Chambre d’agriculture, les éleveurs brayons et les Civam », ajoute Laurence Veillon.
Lycée agricole d’Yvetot
Création d’un club Cap Véto
Au lycée agricole d’Yvetot, la rentrée s’est également bien passée. 490 apprenants sont rentrés et tous les postes enseignants sont pourvus. « Nous sommes au complet, avec 7 % d’effectif de plus que l’an dernier. L’augmentation concerne les lycéens. Pour les étudiants, la situation est stable », précise Luis Da Costa.
Le proviseur du lycée annonce la création d’un club Cap Véto, sur la base du volontariat. « Beaucoup de jeunes qui viennent chez nous sont sensibilisés aux soins apportés aux animaux. Cap Véto concerne uniquement les animaux de ferme ».
Pour les élèves de seconde, l’objectif du club est de leur proposer un module découverte, avec des visites dans des exploitations, des rencontres avec des vétérinaires et des soignants animaliers. Pour ceux de terminale, ce n’est pas une préparation au concours mais un accompagnement dans leur réflexion, une explication des différentes voies possibles, une préparation aux entretiens.
Lycée des métiers du bois et de l’éco-construction d’Envermeu
Les filières bois et scierie ont un énorme besoin de jeunes formés
Le lycée connaît cette année une rentrée compliquée. L’établissement, qui accueille en général environ 250 élèves, n’aura que 190 jeunes à former. Ce manque d’effectif est en partie dû à un manquement de Parcoursup où la formation BTS systèmes constructifs bois et habitat n’est pas apparue immédiatement. La promotion, qui comprend en général 18 élèves, n’en accueille que 8 cette année.
Alors que la formation charpentier se remplit toute seule, il y a un problème de reconnaissance des filières forêt et scierie auprès du grand public. Il faut préciser que c’est un phénomène national. Ce sont des formations où il devient très difficile de recruter alors que les entreprises ont des besoins énormes de main-d’œuvre. Les débouchés sont nombreux, le travail est assuré, l’emploi n’est pas un problème.
Il est intéressant de rappeler la création en 2021 d’une seconde professionnelle métiers du pilotage et de la maintenance d’installations automatisée (PMIA). Cette seconde regroupe les métiers concernés par les grandes compétences professionnelles communes aux quatre spécialités de bac pro : technicien de scierie, maintenance des systèmes de production connectés, pilote de ligne de production, procédés de la chimie, de l’eau et des papiers-cartons.
En fin de troisième, les élèves peuvent donc choisir cette seconde pour acquérir des compétences professionnelles liées au secteur de la scierie en vue de préparer cette spécialité de bac pro. Le proviseur, Sébastien Gallois, s’engage activement pour que le lycée demeure une institution attractive et reconnue sur son territoire. •