Synthèse 2025 des reliquats azotés en sortie d’hiver
Pour assurer le calcul de la dose bilan d’azote dans votre plan de fumure prévisionnel (PPF), il est nécessaire de disposer d’une estimation du stock d’azote minéral disponible dans le sol à la sortie de l’hiver : le reliquat azoté.
Pour assurer le calcul de la dose bilan d’azote dans votre plan de fumure prévisionnel (PPF), il est nécessaire de disposer d’une estimation du stock d’azote minéral disponible dans le sol à la sortie de l’hiver : le reliquat azoté.








Depuis 4 ans, vous pouvez utiliser vos propres résultats de reliquats pour une parcelle de l’exploitation (même numéro pacage) ayant la même culture, le même précédent et la même profondeur de sol que celle analysée.
Pour les parcelles sans correspondance, vous devez utiliser les chiffres de la synthèse annuelle. La synthèse peut aussi être utilisée à la place du reliquat analysé en cas de valeur très élevée de l’ammonium (N-NH4+ > 20 kg/ha sur la tranche 0-30 cm), car le résultat d’analyse est alors considéré comme suspect.
Pluviométrie de l’hiver
En tendance générale, la pluviométrie de l’hiver 2024/25 se situe légèrement en dessous des moyennes saisonnières sur la Seine-Maritime. Mais, le mois de janvier très pluvieux a lixivié les nitrates en profondeur avec pour conséquence un niveau de reliquat bas, similaire à celui de l’an passé. Il y a peu d’écart interannuel dans les zones de bordure maritime régulièrement très arrosées.
Les valeurs sont regroupées par zone climatique selon la pluviométrie entre le 1er octobre 2024 et le 31 janvier 2025. On distingue deux zones climatiques en 2025 en Seine-Maritime, mais les différences de reliquat entre zones sont peu marquées.
Dans ce contexte, la variabilité des reliquats est faible : les effets précédents sont limités.
Cependant, comme l’an passé, le retour fréquent de fortes pluies à l’automne a provoqué un étalement des dates de semis des céréales et la prise en masse des sols de limon battant déjà pour certains impactés par le contexte climatique de la précédente campagne.
Les stades de développement et les états de croissance des céréales sont très variables d’une parcelle à l’autre ainsi qu’au sein d’une même parcelle.
Reliquats azotés moyens faibles
Avec des reliquats moyens faibles et des cultures de céréales peu développées, les doses d’azote prévisionnelles s’annoncent supérieures aux valeurs habituelles dans un certain nombre de situations. Il sera pertinent de réviser à la baisse les objectifs de rendement dans les parcelles présentant des défauts de peuplement et/ou des zones hydromorphes.
Les températures fraîches, les excès de pluie (associés à dates de semis tardives) ont freiné le développement des céréales. Les stades épi 1 cm sont annoncés pour fin mars voire début avril. Il est important d’adapter le fractionnement pour caler les apports sur des périodes de végétation active.
Les outils de mesure des statuts azotés en cours de cycle sont une aide à la décision pour valider la réalité des fournitures du sol et adapter les apports aux besoins réels de la culture.
Je calcule mon plan prévisionnel de fumure : Rappel des points de vigilance
- L’objectif de rendement : premier point de contrôle très souvent en défaut
Il est déterminé par la moyenne olympique des rendements réalisés sur l’exploitation pour la culture considérée pour des conditions comparables de sol. On calcule la moyenne olympique sur les cinq dernières campagnes successives en excluant la valeur minimale et la valeur maximale. En absence de références (culture absente), il faut se référer aux valeurs de références annuelles de l’arrêté normand. Une culture en stock n’est pas considérée comme absente. Il faut estimer votre rendement moyen et l’utiliser dans votre calcul. Vous le corrigerez l’année suivante une fois la récolte vendue.
Adaptez vos objectifs à la réalité de l’année, mais veillez toujours à ce que la moyenne pondérée corresponde à votre moyenne olympique.
Exemple de moyenne olympique exploitation : 90 q, je peux afficher 20 ha bien implantés en limon profond à 100 q, 25 ha implantés en sol plus léger à 85 q et 10 ha de blé de surcharge ou en semis tardif à 82 q.
(20 ha X 100 q + 25 ha X 85 q + 10 ha X 82 q)/(20 + 25 + 10 ha) = 89,9 q/ha - Outils de pilotage : sur céréales (blé et orge), les outils de pilotage en cours de montaison permettent de mesurer l’état de nutrition azotée réel de la culture au cours de la montaison, et ainsi de s’adapter au contexte de l’année et justifier si besoin un dépassement de la dose prévisionnelle.
- Reliquat en sortie d’hiver : à défaut d’analyse sur votre parcelle, il faut se référer au résultat de la situation la plus proche (zone climatique, type de sol, culture et précèdent) dans la présente note de synthèse annuelle départementale.
En cultures de printemps, on adapte la mesure du reliquat à l’enracinement potentiel. Ainsi, en limon moyen à profond, on prendra une profondeur de 90 cm pour des betteraves, 60 cm pour du maïs et 45 cm pour du lin ou des pommes de terre.
Nouveau à partir de 2025
Possibilité de déplafonner la dose d’azote sur Cive (culture intermédiaire à vocation énergétique) récoltée après le 10 mai.
Actuellement, régie par une dose plafond, cette situation peut être réévaluée grâce à la méthode du bilan, voire référentiel Gren (Groupe régional d’expertise nitrates) du 12 août 2024.•
Mesures de reliquat et exceptions pour l’agriculture biologique
Toutes les exploitations de plus de 3 ha doivent disposer d’une mesure de reliquat à l’exploitation (sur une des trois cultures principales). Seules les exploitations 100 % herbagères sont exclues du dispositif.
Cas particulier en agriculture biologique :
Depuis 2021, par souci de simplification, toutes les cultures bio (y compris conversion) ayant un besoin dépendant du niveau de production (céréales, colza, maïs, tournesol, lin oléagineux), mais ne disposant pas de référence départementale, ont été sorties du bilan de masse et sont désormais régies par une dose plafond. Seules les cultures de betteraves et pommes de terre relèvent encore de la méthode du bilan de masse en agriculture biologique. Et par conséquent : en absence de culture relevant du bilan de masse, le reliquat en sortie d’hiver est substituable par une analyse de teneur en matière organique ou une teneur en azote total du sol.