Une ferme marine sur un ancien site de l'Otan
À quelques encablures du Havre, à Octeville-sur-Mer, nichée au cœur des falaises, une ancienne base militaire de l'Otan a été transformée en une ferme marine, Aquacaux. Depuis les années 90, l'association qui y est installée œuvre sans relâche pour protéger le littoral de la Manche tout en accompagnant des projets de réinsertion sociale.
À quelques encablures du Havre, à Octeville-sur-Mer, nichée au cœur des falaises, une ancienne base militaire de l'Otan a été transformée en une ferme marine, Aquacaux. Depuis les années 90, l'association qui y est installée œuvre sans relâche pour protéger le littoral de la Manche tout en accompagnant des projets de réinsertion sociale.








La Ferme marine Aquacaux, nichée au pied des falaises de la Manche, offre une immersion totale dans un cadre naturel. Bien que difficile d'accès, nécessitant de descendre 500 marches ou d'emprunter un sentier avec près de 100 mètres de dénivelé, le site est accessible en navette pour seulement 2 euros. Cet endroit, qui abritait autrefois une station de pompage de carburant destinée à ravitailler les logements militaires en cas de guerre, a été laissé à l'abandon avant de renaître sous l'impulsion d'une association, fondée en 1988. L'association Aquacaux a su redonner vie à cette ancienne base militaire de l'Otan en y créant une ferme marine, à destination de la préservation de l'environnement et de la réinsertion professionnelle.
Aquacaux est ainsi devenu un lieu de sensibilisation au littoral. Toute l'année, l'association propose des visites pédagogiques pour faire découvrir les espèces marines qui peuplent nos océans, tout en mettant en avant son élevage de bars et de turbots, disponible à la vente. Et une cinquantaine de salariés en parcours d'insertion œuvrent aujourd'hui au quotidien pour entretenir les sentiers, ramasser les déchets et participer à l'écopâturage.
L'ensemble du processus alimentaire reconstruit
Tout au long de l'année, l'association propose des visites du lundi au vendredi, tant pour les scolaires que pour le grand public. Spécialisée dans l'élevage de bars et de turbots, Aquacaux met en lumière l'intégralité du processus de production, de la larve au poisson, en passant par chaque maillon de la chaîne alimentaire.
La visite débute par des panneaux explicatifs sur l'importance du plancton, souvent méconnu des visiteurs, avant de mener les groupes jusqu'au laboratoire. "Ici, nous élevons le plancton, qui servira ensuite à nourrir nos larves de poissons", précise Étienne Simon, responsable pédagogique de la ferme. Il montre alors des bocaux remplis d'eau de mer, dans lesquels des bulles d'air sont ajoutées pour apporter du CO2 et de la lumière pour stimuler la photosynthèse. "Pour nourrir le plancton, nous cultivons des algues qui viendront compléter leur alimentation", ajoute-t-il, illustrant ainsi l'ensemble du processus alimentaire.
Un peu plus loin, une pièce dédiée à l'élevage des poissons se dévoile, remplie de cuves d'eau. C'est ici qu'Aquacaux élève ses bars et ses turbots. Au fond de la salle, deux bassins accueillent des turbots reproducteurs. "De mai à juin, je pratique un massage abdominal pour récolter les ovules des femelles et la laitance des mâles, que je mélange ensuite", explique Étienne Simon. Les œufs fécondés sont ensuite incubés au laboratoire, et les larves nourries avec le plancton cultivé plus tôt. De l'autre côté de la pièce, un grand bassin et trois cuves abritent des turbots plus jeunes ainsi que des bars. " Les poissons sont nourris à base de granulés à base de farine de poissons et protéines végétales".
Sensibilisation au respect de l'environnement
En quittant la salle des poissons d'élevage, c'est un véritable éventail d'aquariums qui se déploie devant les yeux. "Nous exposons une grande variété d'espèces marines typiques de la Manche, comme des crabes, des homards, et même des hippocampes, véritables stars du site. Mais aussi des poissons moins connus du grand public, tels que le mulet cabot, la vive ou encore la vieille", explique Étienne Simon.
Pour clore la visite, un aquarium représentant un océan pollué par des déchets sert de support à Étienne Simon pour sensibiliser le public aux dangers de la pollution marine. "J'en profite pour rappeler que, chaque année, 10 millions de tonnes de déchets finissent dans nos océans, mettant en péril de nombreuses espèces. Je profite aussi de l'occasion pour enseigner les bonnes pratiques et les gestes à adopter, notamment lorsqu'il y a des jeunes visiteurs".•
Visite libre : 5 euros/4 euros par enfant (paiement uniquement par chèque ou espèces).
Visite guidée : 6 euros/5 euros par enfant.
Réservation au 02 35 46 04 97