La campagne betteravière est lancée en Seine-Maritime
La betterave n'échappe pas aux difficultés de l'année, avec des rendements attendus en baisse et un marché du sucre en recul. La campagne, qui s'annonce longue, a débuté le 3 septembre à Fontaine-le-Dun.
La betterave n'échappe pas aux difficultés de l'année, avec des rendements attendus en baisse et un marché du sucre en recul. La campagne, qui s'annonce longue, a débuté le 3 septembre à Fontaine-le-Dun.
Au regard des résultats des prélèvements de betterave de la CGB 76 de cet été, nous observons une bonne évolution des poids "racine" proche de la moyenne 5 ans, une richesse en progression sur le mois d'août de près de 1,5 point, et un sucre/ha inférieur de 5 % de la moyenne 5 ans. Ces données laissent prévoir un rendement prévisionnel de campagne 2024 de 86,5 t/ha à 16° inférieur à la moyenne 5 ans (87,6 t/ha à 16°) au niveau du département de la Seine-Maritime. Ceci n'est malheureusement pas une surprise, compte-tenu d'une date de semis médiane tardive et de conditions printanières défavorables (manque de chaleur et de luminosité). Il est conseillé de continuer à protéger au mieux l'état sanitaire des parcelles pour optimiser nos rendements betteraviers.
Début de campagne à Fontaine-le-Dun
La pression cercosporiose reste présente mais plutôt bien maîtrisée à cette date. Il faut poursuivre les observations, et rester très vigilant afin d'éviter des impacts tardifs comme en 2023 sur le développement de septembre et d'octobre. Attention à respecter le délai de traitement avant récolte selon les produits utilisés. Par ailleurs, l'ITB déclare qu'un traitement 45 jours avant récolte est rarement rentabilisé. Pour mémoire, le Propulse (Bayer) est homologué sur betterave depuis le 14 août. Les symptômes de jaunisse sont très peu présents en 2024, et ne semblent pas évoluer. En revanche, phénomène rare, la présence de mildiou est observée fréquemment dans beaucoup de parcelles. Il n'existe pas de traitement curatif. La décoloration jaunâtre des feuilles ne doit pas être confondue avec celle de la jaunisse virale.
Nous constatons de fortes différences entre variétés.
Les premiers arrachages de betteraves ont commencé lundi 2 septembre avec des premières livraisons à l'usine de Fontaine-le-Dun dès le 3 septembre et un démarrage de l'usine le jeudi 5 septembre. Les premières parcelles réceptionnées font ressortir des rendements de l'ordre de 65/70 t à 16° soit environ 10,6 t de sucre/ha à une richesse moyenne de 17°. En ce début de campagne, ces premiers résultats sont à prendre avec prudence et discernement sachant qu'ils englobent des détourages de parcelles, voire des parcelles à plus faibles potentiels dans le cadre d'un préplanning sur la base d'un volontariat des planteurs. Avec une augmentation des surfaces betteravières de 7 % en 2024, et sur les bases d'un rendement moyen proche de la moyenne 5 ans, 86/87 t à 16° ; cette campagne betteravière s'annonce très longue, proche des 150 jours pour finir fin janvier/début février selon la cadence de l'usine et l'évolution des rendements betteraviers sur septembre et octobre. Les premiers arrachages se sont déroulés dans des conditions optimums mais très vite perturbés par les pluies de cette première semaine, plus de 50 mm d'eau se sont cumulés sur les 7 premiers jours de campagne. Les tares déchets (tare terre) restent encore maîtrisées à ce jour à une moyenne de 8 %.
Un début de campagne plus tardif dans l'Eure
Avec une prévision de 125 jours de campagne, les premiers arrachages débuteront vers le 20 septembre pour un démarrage de l'usine d'Étrépagny le 24 septembre. Les rendements prévisionnels de la zone d'approvisionnement sont estimés dans une fourchette de 70/75 t à 16°(niveau de richesse basse dans les prélèvements). Ce niveau de production est très faible et s'inscrira parmi les plus mauvaises campagnes de ces dix dernières années (à l'exception de l'année jaunisse de 2020). Au niveau de la France, les rendements prévisionnels sont également à la baisse avec une prévision 2024-2025 de production de l'ordre de 80,5 t/ha à 16° et avec de grandes hétérogénéités interrégionales. Les surfaces betteravières françaises 2024 avaient augmenté de 4/5 % pour repasser au-dessus des 400 000 ha.
Le marché du sucre à la baisse
Côté marché du sucre, l'euphorie que l'on a connu sur la campagne de commercialisation 2023-2024 est bien terminée. En septembre 2023, le marché spot européen marquait à plus de 900 euros la tonne de sucre, à ce jour il est tombé à 500 euros/tonne. Sur le marché européen, les prix continuent à se rapprocher de leur niveau sur le marché mondial, confirmant que les opérateurs ont une vision excédentaire du marché pour la campagne qui s'ouvre. De plus les importations ukrainiennes de sucre sur l'UE même si ces dernières seront contingentées ne sont pas un élément haussier. " Avec un prix moyen des betteraves de l'ordre de 50 euros/T à 16° pour la campagne betteravière 2023-2024 payé aux planteurs ; cette nouvelle campagne betteravière 2024-2025 pourrait bien perdre 10 euros/t de betteraves au regard des marchés ", estime la CGB Normandie.•