Spécial vin
Dans le pays de Caux, Kevin Raulin prépare le futur vin du Clos des Peupliers
Kevin Raulin, 26 ans, voit loin. Néo-vigneron, le jeune homme, salarié agricole, entend rapidement augmenter sa surface de plantation pour sortir sa première cuvée commercialisable d’ici deux ans.
Kevin Raulin, 26 ans, voit loin. Néo-vigneron, le jeune homme, salarié agricole, entend rapidement augmenter sa surface de plantation pour sortir sa première cuvée commercialisable d’ici deux ans.
Kevin Raulin a acheté un terrain qui appartenait à sa grand-mère à Sainte-Marguerite-sur-Mer, et en avril 2022, il a planté 600 pieds de vigne sur dix ares. Il a choisi six variétés dont quatre sont des cépages de l’Inrae résistants aux deux principales maladies de la vigne : le voltis et le floréal en cépage blanc puis le vidocq et l’artaban en cépage rouge.
Il a également planté deux cépages allemands pour essayer : le souvignier gris et le muscaris. « Le choix du cépage est compliqué, on m’a conseillé de diversifier », explique le jeune homme de 26 ans
Il est aujourd’hui déclaré comme viticulteur non commercialisant. Il a le droit de récolter pour une consommation personnelle. Mais il ne compte pas s’arrêter là. Il projette d’augmenter sa surface en 2024. Son objectif : planter sur la totalité de la parcelle de 58 ares, élaborer son vin et le vendre.
Au-delà de dix ares, il doit avoir un numéro de Siret pour faire sa demande d’autorisation de plantation et avoir un casier viticole commercialisant.
Les pieds de vigne n’ont pas souffert de la sécheresse. Ils ont été choyés par le jeune néo-vigneron. « Ils ont bénéficié d’un orage début avril et à la plantation, ils ont reçu chacun trois litres d’eau au pied. Il faut que les racines se développent en profondeur et non en surface. Il est important de laisser un peu souffrir la vigne les premières années pour encourager les racines à descendre ».
« Planter n’est pas le plus compliqué »
La prochaine grosse étape sera la première taille en 2023. « Je suis bien conseillé par mon fournisseur de plants, les Pépinières viticoles du Val de Loire », ajoute le jeune salarié agricole qui a découvert les vendanges en Dordogne à l’âge de 14 ans quand il était à la MFR de La Cerlangue.
Soutenu par ses parents et par ses employeurs dans son aventure, il a également été conseillé par Olivier Picherit, qui a été propriétaire récoltant en Anjou et qui habite aujourd’hui à Varengeville-sur-Mer. « Il y a la partie technique qui est très importante bien sûr et mon pépiniériste m’a beaucoup accompagné dans ce domaine mais il ne faut pas oublier la partie que j’appelle intellectuelle. Mon entourage m’a fait prendre conscience que je devais faire un prévisionnel, commencer à me poser des questions sur la partie vinification, réfléchir au prix de la bouteille, aux étiquettes. Où j’installe le chai ?... J’ai deux ans pour préparer l’année de la première cuvée. Je m’aperçois que planter n’est pas le plus compliqué ! ».
Pour le moment, Kevin est dans sa démarche d’installation. Il doit être installé au 1er janvier 2023 pour pouvoir faire sa demande d’autorisation de planter. •