Aller au contenu principal

Cap sur les élections Chambres

Le président de Chambres d'agriculture France, Sébastien Windsor, a présenté le 11 septembre lors d'une conférence de presse à Paris, les modalités des prochaines élections aux Chambres d'agriculture. Il s'est agacé que l'État rogne (encore) les moyens de ces établissements publics au moment où le secteur agricole en a le plus besoin.

" Une rentrée agricole désastreuse et peut-être pire que ça ", a d'emblée attaqué Sébastien Windsor pointant les mauvaises récoltes 2024, notamment en céréales (- 26 %) et en viticulture (- 18 %) mais aussi les épizooties (FCO et MHE) qui touchent les productions animales. " On va vers des situations compliquées car il y a des exploitations qui ne feront pas 50 % de leur chiffre d'affaires de l'an dernier ", a-t-il résumé. Il s'attend en conséquence à voir plus d'agriculteurs en détresse contacter les cellules Réagir. " Il faut que les agriculteurs évitent de se refermer sur eux-mêmes ". Parce que l'accompagnement des agriculteurs est une des missions essentielles des Chambres d'agriculture, Sébastien Windsor s'énerve de voir cette année encore une demande de l'État pour baisser le taux de la taxe additionnelle à la taxe foncière sur les propriétés non bâties (TATFNB). Or cette taxe constitue une part importante du budget des Chambres (285 millions d'euros par an, ndlr*). L'agacement monte d'un cran quand, dans le même temps, les collectivités locales vont voir le taux de leur TATFNB augmenter de + 3,9 %. Une hausse " difficile à avaler ", selon le président des Chambres qui se dit " exaspéré de revenir à la charge tous les ans sur le sujet " pour que son réseau retrouve à peu près la même enveloppe que celle de l'année N-1. Il souhaiterait que les règles soient les mêmes pour tout le monde " S'il n'y a pas de baisse de taux pour les Chambres, alors il ne doit pas y en avoir non plus pour les collectivités locales ", a-t-il assené. Son analyse est identique sur le compte d'affectation spéciale "Développement agricole et rural" (Casdar) qui " collecte plus auprès des agriculteurs que le plafond du Casdar lui-même ". Ce système est pour lui " incohérent avec le besoin d'accompagnement des agriculteurs (...) Le développement agricole est devenu le parent pauvre des politiques publiques ", a-t-il affirmé.

Dotation pour aléas

Sébastien Windsor a ensuite présenté le dispositif et le calendrier mis en place pour les élections aux Chambres d'agriculture. Elles se dérouleront tout le long du mois de janvier jusqu'à la clôture du scrutin, le 31 janvier. Les velléités du gouvernement de faire évoluer plusieurs critères ou modalités dont la suppression du collège des anciens exploitants ont finalement été réduites à néant. " Il n'y a et n'aura pas de modification dans les collèges existants ". En revanche, il s'inquiète que les membres du collège de la Coopération qui s'occupent des produits phytosanitaires ne pourront plus à partir de février 2025 " siéger au bureau de la Chambre et donc ne plus pouvoir devenir président de Chambre ", a-t-il indiqué. Depuis 2019, ces élus disposaient d'une dérogation et ne siégeaient pas quand un dossier phyto était en discussion. Ils se mettaient systématiquement en retrait**. " Or la présence des représentants des coopératives est importante pour accompagner le changement des systèmes agricoles ", a souligné Sébastien Windsor qui a présenté d'autres nouveautés (lire encadré).

Il souhaite que la mobilisation soit importante et pourquoi pas plus forte que le scrutin précédent. En 2019, le taux de participation était de 46,22 %.

Enfin le président des Chambres a demandé que le prochain ministre de l'Agriculture s'attache à reprendre les chantiers en suspens, en particulier le projet de loi d'orientation agricole, avec son volet installation et simplification. Il a enfin plaidé pour la mise en place d'une dotation pour aléas en complément de l'assurance récolte, égratignant au passage l'indice satellitaire : " Il est fait pour mesurer la pousse d'herbe, mais il ne mesure ni sa qualité ni sa capacité à la récolter ".•

* Selon le site des Chambres d'agriculture, le budget consolidé du réseau Chambre est de 750 millions d'euros par an et 38 % des ressources proviennent de la TATFNB.

** C'est une pratique toujours utilisée dans les collectivités locales pour éviter les conflits et prises illégales d'intérêt.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Union agricole

Les plus lus

Les visiteurs sont attendus en nombre.
Festival de la terre : l’incontournable rendez-vous de JA 76

À quelques heures du Festival de la terre qui se tient à Guilmécourt, les 31 août et 1er septembre, les Jeunes…

Les domaines de prédilection de Lucien sont la conduite des cultures et l’entretien du matériel en parfaite adéquation avec son frère Nicolas qui a la fibre de l’élevage.
Faire de sa passion un métier viable, vivable et rentable

Lucien Puech d’Alissac a rejoint l’exploitation familiale de Pissy-Pôville le 1er juin dernier en qualité d’associé, avec son…

FCO sérotype 3 : vaccinez pour protéger vos troupeaux !

La propagation du virus de la FCO sérotype 3 se poursuit et entraîne l’entrée en zone régulée de nombreux élevages de la Seine…

De g. à d. : Pierre Barabé, Baptiste Feuillolay, Bérénice Dumortier, Gontran Dumortier et Marius Bertin préparent leurs machines infernales pour l’auto-foot et le garden cross.
Le Festival de la terre se prépare dans les cantons

Pour Gontran Dumortier, tout jeune adhérent JA du canton de Bosc-le-Hard, le Festival de la terre qui se tient ce dimanche 1…

Archive du Festival de la viande sur le foirail de la ville de Forges-les-Eaux.
Le Festival de la viande est reporté au 18 septembre prochain
Les organisateurs du concours d'animaux de boucherie de Forges-les-Eaux se voient dans l'obligation de le décaler au mercredi 18…
"Les yaourts et les crèmes dessert de la Ferme du Puits permettent une bonne partie du financement du poste à l'atelier de transformation" souligne l'éleveur  Philippe Savalle. "C'est un engagement de J'achète Fermier", rappelle Clémence Le Norcy de la start-up Resan.
La famille Savalle lance ses crèmes dessert fermières

La Ferme du Vieux Puits, à Pissy-Pôville, élargit sa gamme de produits laitiers transformés avec ses nouvelles recettes…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 300 €/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site L'Union agricole
Consultez le journal L'Union agricole au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal L'Union agricole