Au Fêno, le 100 % normand n'a jamais autant fait sens
Le Festival de l'excellence normande a fait la part belle aux savoir-faire locaux cette année encore, du 18 au 20 octobre à Caen (14). La filière élevage et viande a présenté un projet qui fait sens pour le secteur.
Le Festival de l'excellence normande a fait la part belle aux savoir-faire locaux cette année encore, du 18 au 20 octobre à Caen (14). La filière élevage et viande a présenté un projet qui fait sens pour le secteur.
C'est une année record pour la 4e édition du Festival de l'excellence normande (Fêno). Le rendez-vous qui s'est tenu au parc des expositions de Caen (Calvados), du vendredi 18 au dimanche 20 octobre, a attiré 58 000 visiteurs d'après la Région Normandie, organisatrice.
Une marque qui fait sens
Pour son dernier passage à Caen, en 2022, l'événement avait réuni 45 000 personnes, quand il a rassemblé 31 000 curieux à Rouen en 2023. En plein essor, le Fêno a aussi attiré 400 producteurs (contre 414 lors du dernier cru caennais en 2022), tous locaux. Une manière de mettre le savoir-faire normand à l'honneur et notamment ces filières agricoles.
À l'occasion du Fêno, Interbev Normandie, l'interprofession bovine, a officiellement lancé la marque Viandes de Normandie, vendredi 18 octobre, en partenariat avec Saveurs de Normandie. « Le cahier des charges est très simple, scande Nicolas Dumesnil, président d'Interbev Normandie. La viande doit être née, élevée, abattue en Normandie. » L'idée a germé dans les esprits à la suite du lancement du plan de recapitalisation de l'élevage avec le Conseil régional, en avril dernier - à ce jour, une dizaine de dossiers est acceptée. « C'est important pour la filière. Aujourd'hui, le consommateur recherche le local. Avec cette marque, on veut donner du sens dans l'acte d'achat en le faisant participer à l'économie du territoire », explique-t-il. Et quoi de mieux que de s'associer à Saveurs de Normandie, qui dispose de 60 boutiques sur le territoire, en plus d'être distribuée dans de multiples grandes et moyennes surfaces. « Viandes de Normandie va pouvoir bénéficier de notre expérience de 20 ans, en plus de nous permettre de développer notre gamme », assure Isabelle David, directrice de l'Association régionale des entreprises alimentaires (Area) Normandie. La marque œuvre pour « la défense du patrimoine agricole. Nous avons les mêmes intérêts. Cela relève de l'évidence », appuie-t-elle. Viandes de Normandie pourra ainsi bénéficier du réseau pour distribuer ses produits. Des partenaires sont déjà à l'œuvre et le recrutement est ouvert. Les éleveurs peuvent contacter leurs opérateurs.
Déjà des adhérents
La production sera valorisée en viande fraîche, sans marques distributeurs. « Le contrat d'utilisation spécifie les conditions d'utilisation de la marque en termes de traçabilité et qualité de la viande », explique Charlène Lacroix, directrice d'Interbev Normandie. Les Éleveurs de la Charentonne, le groupe Elivia (Tendre Plus, Sourires de Campagne, La Nouvelle Agriculture), ainsi que Socodn, EVA, Socopa Coutances et Socopa Gacé ont d'ores et déjà adhéré à la marque. « C'est parti d'une évidence en tant qu'abatteur de gros bovins et de veaux en plein cœur du pays d'Auge. 80 % de notre production correspond au cahier des charges de Viandes de Normandie », admet Sébastien Groschêne, directeur du site EVA de Saint-Pierre-en-Auge (14). La structure abat 900 000 gros bovins et une centaine de veaux par semaine. « Adhérer à Viandes de Normandie est une manière pour nous de faire rayonner notre savoir-faire et celui de nos éleveurs, mais aussi de mettre en avant les métiers de la filière, en valorisant encore plus notre engagement au niveau de l'environnement, du bien-être animal et de la traçabilité de manière plus globale », précise François Lemière, l'un des fondateurs des Éleveurs de la Charentonne.•