Spécial vin
Au cœur de Rouen, une aventure humaine autour de la vigne
« Rouen a eu une grande histoire dans le négoce du vin. Tout cela a été abandonné avec le développement des vins de Bordeaux mais il y a eu des vignes en Normandie et il y aura des vignes en Normandie », assurent les membres de l’association In Vigno Meritas.
« Rouen a eu une grande histoire dans le négoce du vin. Tout cela a été abandonné avec le développement des vins de Bordeaux mais il y a eu des vignes en Normandie et il y aura des vignes en Normandie », assurent les membres de l’association In Vigno Meritas.
Philippe Rivals est à l’origine de l’association In Vigno Meritas qui a planté des pieds de vigne en 2016 en plein cœur de Rouen. Derrière la gare ferroviaire de la ville, sur un terrain privé de 2 000 m2 prêté à l’association, il a été planté 1 431 pieds, chiffres en souvenir de l’année de la mort de Jeanne d’Arc.
L’attention que nécessite cette vigne urbaine rassemble une soixantaine de membres et le Rotary Club de Rouen est partenaire de cette aventure humaine : « La vigne nous donne l’occasion d’être ensemble. Nous n’avons pas une logique de commercialisation mais de partage autour du travail de cette terre difficile », explique Philippe Rivals.
Le principal cépage est le solaris mais l’idée est de créer une vigne européenne, avec la plantation de quelques cépages issus de plusieurs pays : Italie, Allemagne, Angleterre, Ukraine…
Montrer le retour de la vigne aux urbains
L’objectif de l’association est de montrer le retour de la vigne en Normandie aux urbains et d’apprendre ensemble à la cultiver dans un climat d’échange et de convivialité. L’association souhaite aussi encourager les voisins à planter quelques pieds dans leur jardin et à faire les vendanges ensemble, les “vendanges des voisins” en somme.
En 2020, la récolte avait permis de sortir environ 300 bouteilles. Cette année, les vendanges se sont déroulées les 4 et 11 septembre. Sur la parcelle, ont été récoltés 440 kilos de raisins mais il n’y aura pas beaucoup de jus car la sécheresse a rendu les raisins très concentrés. Et 200 kilos de raisin ont été récoltés chez les quelques voisins qui ont planté un pied ou deux dans leur jardin : « Nous avons pressé au chai qui est installé à la Ferme du chapon à Bois-Guillaume. Le jus est en cuve, le travail de fermentation a commencé », conclut Philippe Rivals qui espère que l’histoire du vin à Rouen ne sera pas oubliée dans la démarche de la ville en faveur de sa labellisation de capitale européenne de la culture. •