Aller au contenu principal

Vêlage deux ans : s’orienter vers une optimisation économique du système allaitant.

Malgré les innombrables études démontrant l’intérêt du vêlage deux ans, on remarque que les éleveurs semblent réticents quant au changement de leurs pratiques. Pourtant, dans de nombreux cas, le vêlage deux ans pourrait être une solution. Il est clair que cela demande une bonne technicité et de la rigueur mais les bénéfices à tirer sont multiples sur le plan économique, environnemental et parfois social.

file-alt-63269
Faire vêler ses génisses à deux ans exige une certaine technicité.
© F. d’Alteroche

La différence notable entre le vêlage à deux ans et à trois ans réside dans l’effectif global du cheptel. En effet, pour un nombre de mères similaire, le nombre de génisses est réduit de 30 % et en termes d’UGB la diminution dépasse les 40 %. La variation de cheptel qui correspond à une décapitalisation se traduit par une augmentation de la trésorerie et donc à des ressources disponibles plus importantes. C’est une sécurité supplémentaire dans la mesure où le cheptel immobilisé est exposé aux maladies et donc potentiellement vulnérable. Moins de cheptel, c’est moins de risques sur le capital vivant engagé.

De la même manière, suite à la diminution de cheptel certains bâtiments d’élevage peuvent être libérés et convertis en bâtiments de stockage (fourrage, céréales, lin, pomme de terre) et trouver une autre valeur ajoutée. La diminution de cheptel entraîne également une baisse du chargement des prairies qui peut être exploitée différemment selon les exploitations. Dans certains cas l’éleveur pourra convertir certaines prairies en cultures de vente et ainsi augmenter son revenu. Dans d’autres cas, l’éleveur aura le choix d’augmenter le nombre de mères de son cheptel afin de retrouver un chargement adéquat ou bien d’envisager une vente de foin au cours de l’année.

Le vêlage deux ans peut également intervenir chez les éleveurs souhaitant rapidement accroître leur cheptel sans acheter d’élèves. Cette méthode évite une potentielle contamination pathologique extérieure du cheptel et aucune période d’adaptation n’est nécessaire comme il le faudrait pour des génisses provenant d’un autre élevage.

 

Un impact direct sur le bilan carbone

Le nombre d’animaux étant moindre, les émissions de gaz à effet de serre sont diminuées en vêlage deux ans. L’agriculture étant régulièrement pointée du doigt sur le volet environnemental, il s’agit là d’un levier intéressant permettant de limiter l’emprunte carbone des exploitations. L’orientation vers ce système peut dans certains cas, se justifier dans le but de diminuer la quantité d’effluents produits afin de répondre au cahier des charges de la directive nitrate.

 

Quel gain social ?

La diminution globale du cheptel pouvant atteindre les 20 %, le temps passé à l’affouragement, au paillage des stabulations et aux soins sont également diminués significativement. Le facteur main d’œuvre étant parfois limitant sur certaines exploitations, le vêlage deux ans peut permettre un allègement de la charge de travail et donc de dégager un peu plus de temps libre à l’éleveur sans pénaliser le revenu.

Dans le numéro suivant, nous aborderons la technicité permettant d’assurer la réussite de ce système.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Union agricole

Les plus lus

Synthèse 2025 des reliquats azotés en sortie d’hiver

Pour assurer le calcul de la dose bilan d’azote dans votre plan de fumure prévisionnel (PPF), il est nécessaire de…

Le bureau se compose de : Laurence Sellos (présidente), Bruno Ledru (1er vice-président), Stéphane Donckele (2e vice-président), Sébastien Levasseur (3e vice-président), Aline Catoir (4e vice-présidente), Guillaume Burel (secrétaire) ; puis de Chantal Durecu, Vincent Leborgne, Justin Marie, Lucien Puech d'Alissac, Emmanuel Roch et Arnaud Tesson (secrétaires adjoints).
Laurence Sellos, réélue à la présidence de la Chambre 

Plus d'un mois après les élections à la Chambre d'agriculture de Seine-Maritime, les membres nouvellement élus se sont…

Les Terres de Jim, sujet phare de l'AG de JA 76

L'assemblée générale départementale annuelle de JA 76 a été l'occasion de réunir les acteurs locaux pour discuter des enjeux…

Alexandre Poirier a rejoint le conseil d'administration du syndicat limousin de Haute-Normandie.
 "J'aime la rusticité des limousines"

Polyculteur-éleveur installé à Tourville-les-Ifs. Alexandre Poirier participera à l'exposition-vente d'animaux reproducteurs…

Quand l'artisanat brayon défie les frontières

Deux mois de travail intensif, une précision d'orfèvre et une passion débordante : Alexandre Cousin et Léa Chauveau,…

À la ferme fruitière du Haut Pas à Bully : Julie Levasseur et son compagnon Samuel Crépin présentent leur semoir pneumatique.
Aide aux petits investissements : un coup de pouce efficace

Le 20 mars, les élus et les agents du Département et de la Chambre d'agriculture de Seine-Maritime se sont rendus sur trois…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 300 €/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site L'Union agricole
Consultez le journal L'Union agricole au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal L'Union agricole