Irrigation
Un bassin de rétention au service d’un forage à débit limité
Quand le débit d’un forage est limité, la réalisation d’un bassin de rétention peut s’avérer salvatrice pour continuer à irriguer les cultures et ainsi diversifier son assolement. Reportage chez Thibaud Guillou, agriculteur basé à Luplanté (Eure-et-Loir), nouvel irrigant.
Quand le débit d’un forage est limité, la réalisation d’un bassin de rétention peut s’avérer salvatrice pour continuer à irriguer les cultures et ainsi diversifier son assolement. Reportage chez Thibaud Guillou, agriculteur basé à Luplanté (Eure-et-Loir), nouvel irrigant.








Thibaud Guillou, producteur de grandes cultures en Eure-et-Loir, était confronté à un débit insuffisant pour irriguer ses cultures. Il a alors créé un bassin de rétention dans l’optique d’apporter du renfort à un forage existant. Face aux difficultés d’accéder à l’eau en quantité, de plus en plus d’irrigants détenant un forage pour un prélèvement en nappe choisissent d’investir dans cet outil, auparavant éligible aux aides du Plan de relance. « En 2022, j’ai creusé un bassin de rétention d’une profondeur de 3,5 m et équipé de digues de 2,5 m de hauteur, après avoir investi dans un forage en 2020, présente l’exploitant. Il est rempli de 4 000 m3 d’eau pompée par le forage. Avec une emprise au sol de 999 m2, sa construction était soumise au régime de la déclaration et non de l’autorisation. Avec le forage existant, la pompe est limitée à un débit d’environ 30 m3. Grâce à l’autre pompe installée sur le bassin, j’obtiens un débit plus intéressant, de 60 m3 d’eau. J’ai donc gagné en efficacité et en qualité d’irrigation ». « Aussi, je peux positionner des irrigations nocturnes à partir de ma rampe de 72 m », précise-t-il.
Irriguer la nuit est un bon moyen de lutter contre les problématiques d’évaporation, surtout en ce qui concerne les cultures basses comme les pommes de terre, que l’agriculteur eurélien cultive sur 6 ha. Mais cet argument semble moins vrai pour le maïs, qui représente 15 ha dans l’assolement, du fait de la hauteur des tiges qui assure un rôle protecteur.
Un investissement de 40 000 euros aidé par le Plan de relance
En 2023, le bassin de rétention a joué un rôle prépondérant au regard de la situation climatique de l’année. Si Thibaud Guillou n’est pas soumis à des baisses de quotas d’eau, comme ce fut le cas dans certains secteurs géographiques, son forage de 70 m de profondeur est naturellement limité et conditionné au contexte pluviométrique. Or, la possibilité de déclencher l’arrosage dépend directement du débit disponible. Pour l’agriculteur, investir dans le bassin de rétention s’est donc avéré indispensable pour sécuriser l’installation initiale. Il lui a fallu débourser environ 40 000 euros, subventionnés en partie par les aides de l’ancienne mouture du Plan de relance. Autre investissement réalisé qui apporte satisfaction à l’agriculteur : la rampe. Achetée en 2021, elle permet d’irriguer malgré le vent et assure des économies d’eau par rapport à un canon. Pour Thibaud Guillou, le raisonnement de l’arrosage se fait également par le recours à des outils d’aide à la décision. « Je dispose de deux stations météo connectées Sencrop, détaille l’exploitant agricole. Pour le maïs, les Irricartes de la Chambre d’agriculture me permettent de savoir quand stopper l’irrigation. Je suis en réflexion par rapport à l’achat d’une sonde capacitive ». •
« L’irrigation est un outil face aux problématiques de désherbage »