Portrait de l’enseignement agricole en France en 2022
Chaque année, le ministère de l’Agriculture dresse le portrait de l’enseignement agricole.
Retour sur les chiffres et tendances qui ont marqué l’année scolaire 2021-2022 de 216 500 jeunes.
Chaque année, le ministère de l’Agriculture dresse le portrait de l’enseignement agricole.
Retour sur les chiffres et tendances qui ont marqué l’année scolaire 2021-2022 de 216 500 jeunes.
En septembre 2021, près de 216 500 jeunes ont pris le chemin de l’enseignement agricole. Cette même année, le nombre d’apprentis a augmenté de 22 %. Un record et une bonne nouvelle pour le défi du renouvellement des générations en agriculture.
Alors qu’en 1990, près de quatre élèves sur dix étaient enfants d’agriculteurs ou de salariés agricoles, ce n’est actuellement le cas que d’un élève sur dix. Ce sont les enfants d’employés et d’ouvriers qui sont les plus nombreux à fréquenter les établissements de l’enseignement agricole : ils représentent 41,4 % des effectifs. Les filles représentent 45 % des élèves, étudiants et apprentis de l’enseignement agricole. Elles sont désormais majoritaires parmi les étudiants des établissements de l’enseignement supérieur agronomique, vétérinaire et de paysage alors qu’elles ne représentaient que 20 % des effectifs en 1975. Pour l’année scolaire 2021-2022, le ministère de l’Agriculture a consacré 38 % de son budget à l’enseignement agricole, soit 1,85 milliard d’euros. Cette branche de l’enseignement compte plus de 800 établissements scolaires, dont 217 lycées agricoles publics, 369 maisons familiales rurales, 207 lycées agricoles privés, 10 centres médico-éducatifs et 16 établissements d’enseignement supérieur agronomique, vétérinaire et de paysage.
Les Établissements publics locaux d’enseignement et de formation professionnelle agricoles (Eplefpa) ont aussi une place importante dans le réseau de l’enseignement. Ces derniers comptent 217 lycées d’enseignement général, technologique et professionnel, 94 centres de formation d’apprentis (CFA), 222 centres de formation professionnelle et de promotion agricoles (CFPPA), 192 exploitations agricoles et 37 ateliers technologiques à vocation pédagogique et centres équestres. Enfin, les établissements privés sous contrat avec l’État ont une place importante dans l’enseignement agricole technique, car ils représentent les trois quarts des établissements scolaires et accueillent près de 61 % des élèves et étudiants.
L’une des particularités des établissements de l’enseignement agricole est de proposer une large offre de formations par alternance.
La valeur ajoutée de l’apprentissage et de l’alternance
L’alternance constitue une voie de formation importante dans l’enseignement agricole, que ce soit par apprentissage (45 717 apprentis) ou par alternance (45 896 élèves et étudiants). En septembre 2021, 34,1 % des élèves étaient en filière générale et technologique, contre 65,9 % en filière professionnelle. Même si l’apprentissage ne concerne que 12 % des étudiants préparant un diplôme d’ingénieur ou de paysagiste, le nombre d’apprentis dans ces formations a connu une forte croissance annuelle. En 2020, l’apprentissage dans l’enseignement agricole représentait 7,3 % des effectifs nationaux d’apprentis. À la rentrée 2020, on comptait 45 717 apprentis dans les CFA agricoles. Entre 2019 et 2020, le nombre d’apprentis dans l’enseignement agricole a augmenté de 22,2 %.
Trois niveaux de formation peuvent être distingués. Presque un tiers des apprentis sont en formation de niveau 3 (CAPA et BPA). Plus d’un tiers des apprentis préparent un diplôme de niveau 4 (baccalauréat) et le dernier tiers des apprentis relève de l’enseignement supérieur, préparant un diplôme ou titre à finalité professionnelle post-baccalauréat (de niveaux 5 (BTSA), 6 et 7).
Le secteur de la production agricole accueille à lui seul 46 % des apprentis quand 32 % des jeunes en apprentissage se préparent aux métiers de l’aménagement des espaces. Enfin, seulement 5 % des apprentis se forment dans la filière agroalimentaire. L’objectif est d’accueillir davantage de jeunes dans les CFA de l’enseignement agricole qui représentent aujourd’hui 8 % des effectifs nationaux d’apprentis.
Une insertion professionnelle réussie
Au cours des trois ans suivant l’obtention de leur CAPA, baccalauréat professionnel agricole ou BTSA, près de six diplômés sur dix ont poursuivi des études. Parmi ces derniers, 54 % des titulaires du CAPA se sont orientés vers un baccalauréat professionnel agricole, 39 % des bacheliers vers un BTSA et 52 % des diplômés du BTSA vers une licence professionnelle. Trois ans après l’obtention de leur diplôme, 56 % des diplômés du CAPA, 68 % des bacheliers et 55 % des titulaires du BTSA sont entrés dans la vie active.
Le niveau de diplôme joue un rôle sur l’insertion professionnelle. Parmi les diplômés entrés dans la vie active, 76 % titulaires d’un CAPA, 86 % des bacheliers et 92 % des diplômés du BTSA sont en emploi trois ans après l’obtention de leur diplôme.
Pour ce qui est du statut d’emploi des diplômés, des disparités existent selon le niveau de diplôme. Ainsi, les diplômés du BTSA sont majoritairement en CDI (62 % contre 46 % pour les bacheliers et 38 % pour les CAPA). À l’inverse, 40 % des titulaires d’un CAPA et 39 % chez les bacheliers sont en CDD alors qu’ils ne sont que 21 % chez les titulaires d’un BTSA.
Enfin, la voie de formation s’avère déterminante pour l’insertion professionnelle. Les diplômés par apprentissage sont plus souvent en emploi que ceux issus de la voie scolaire, à diplôme et spécialité identiques. •
Des diplômés de l’enseignement supérieur agronomique recherchés
Plus de la moitié des diplômés travaillent dans l’industrie agroalimentaire, les sociétés de conseil et de services et les organisations professionnelles agricoles. Les autres secteurs d’emploi sont notamment le commerce et la distribution, le développement, l’aménagement, l’environnement, le paysage et les infrastructures et réseaux, les productions agricoles, les administrations, l’agrofourniture, l’agrochimie et l’agroéquipement, les industries autres qu’agroalimentaires, l’enseignement et la recherche. La quasi-totalité des vétérinaires entrés dans la vie active sont en emploi un an après leur sortie de l’école, et la moitié d’entre eux exercent en tant que vétérinaire pour animaux de compagnie.
Ouverture à l’international
Ces deux dernières années, la dynamique de mobilités de l’enseignement agricole a été impactée par la pandémie et n’a pas pu atteindre son niveau de référence de près de 25 000 mobilités par an. Pourtant, 1 052 projets Erasmus ont été réalisés par les établissements agricoles entre 2014 et 2020. Ces projets ont stimulé les établissements pour s’emparer du nouveau programme Erasmus+ 2021-2027 et de ses thématiques prioritaires : l’inclusion, la transition écologique, la transformation numérique et l’apprentissage de la citoyenneté européenne.