Les Cuma se dotent d'une centrale d'achat de matériels agricoles.
Le lancement de la première centrale d'achat de matériels agricoles pour les Cuma a été officialisé le 23 mars dernier.
Face aux augmentations constantes des prix des matériels agricoles (de 3 à 5 % par an), les fédérations de proximité des Cuma ont lancé Cama Cuma avec le soutien de la fédération nationale.
Proposer du matériel de qualité à un prix réduit de 25 %
« Ce projet est parti de deux constats : la masse de l'investissement en Cuma : au niveau national, près de 500 millions d'euros par an sont investis par les cuma. C'est une force mais qui est complètement dispersée. On arrive à se regrouper au niveau d'un territoire, d'un canton, voire d'un département mais cela devient déjà plus compliqué. Mais au niveau national, nous n'arrivons pas à valoriser ces 500 millions d'euros. Le second constat est le prix du matériel qui augmente tous les ans, de manière systématique, sans moyen pour faire bouger cette augmentation. Sur 10 ans, le prix du matériel a doublé, alors sur la même période le prix du lait a augmenté de 20 % et la viande de 16 %. Il était temps de construire quelque chose pour contrer ces problématiques » explique Philippe Majeune, vice-président de la Cama Cuma, éleveur de charolaise dans le Puy de Dôme, élu national en charge des questions d'agroéquipements.
Le président de la Cama Cuma, Yves-Mary Houdmond, a présenté les grands principes qui constituent cette structure : « un projet pour les Cuma, une approche par l'offre, une rupture de prix significative, une structure commerciale légère grâce au maillage territorial, autonome et sans vocation lucrative, des offres transparentes et adaptées grâce au lien territorial dont l'objectif sera de proposer du matériel agricole 25 % moins cher ».
Cette démarche nationale fonctionnera grâce à un maillage territorial qui facilitera la diffusion des informations entre les différents acteurs. Si une Cuma souhaite bénéficier des offres Cama Cuma, elle doit adhérer à sa fédération de proximité, qui elle-même doit adhérer à Cama Cuma.
Les matériels ciblés sont choisis grâce aux données massives des comptabilités des Cuma (prix, modèle, équipement, frais financiers) dont 80 % sont centralisées. Les statistiques et les enquêtes permettent d'analyser le besoin, la demande, le renouvellement et les prix des Cuma. En fonction de ces résultats Cama Cuma construit avec les fédérations les modalités techniques des appels d'offres qui sont adressés aux constructeurs.
Deux services : achat - revente et location de longue durée
En achat-revente, elle propose des matériels simples nécessitant peu de service après-vente et une longue durée de détention : deux modèles de plateaux fourragers sont proposés à ce stade. Sur la location de longue durée, il s'agira plutôt de matériels plus technologiques pour lesquels le service après-vente est essentiel, avec une courte durée de détention : cela concerne pour le moment des chargeurs télescopiques. La location est basée sur un nombre d'heure d'utilisation. Elle comprend la garantie, l'entretien, l'assurance, le coût des pneumatiques et la vérification générale périodique.
Cama Cuma va élargir sa gamme de matériels avec trois nouveaux appels d'offres concernant les herses étrilles, les bennes monocoques et les rouleaux cambridge.
« Sur l'achat-revente, aujourd'hui Cama Cuma est capable de faire aussi le financement avec trois partenaires bancaires, crédit agricole, banque populaire et crédit mutuel. Nous sommes capables de faire des devis pour les PCAE et pour le plan de relance national » tient à préciser Yves-Mary Houdmond, éleveur laitier près d'Angers.
Pour le moment la Cama Cuma s'est implantée principalement dans l'ouest de la France : 3850 Cuma sont aujourd'hui adhérentes à 14 fédérations de proximité dans 31 départements. Tous les départements normands sont concernés.
Plus d'infos : Cama Cuma : 07 62 65 47 21 - cama@cuma.fr