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Contrat de parrainage avant l’installation : période d’essai grandeur nature.

« Avec le parrainage, on se met dans l’ambiance, on se met en situation de relation d’associés, on partage déjà les problèmes et les satisfactions. »

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© Pixabay

En 2019, 61% des chefs d’exploitation sont membres d’une société en France. Il y a de plus en plus de porteurs de projets qui s’installent en tant que sociétaire.

Dans le cadre d’un projet d’installation, le parrainage est un bon outil pour réussir son entrée au sein d’une société.  Il a été expliqué aux travers de témoignages, lors d’une réunion à distance organisée par la chambre d’agriculture et la Région le 13 avril dernier.

Benoît Lion et Cyrielle Buyck ont signé un contrat de parrainage qui leur a permis de devenir associés au sein de la ferme des Epasses, dans l’Orne. Benoît Lion s’est installé en 2013 avec son oncle sur une exploitation de production porcine bio au sud-est de l’Orne : « mon oncle étant proche de la retraite, j’ai commencé à engager des démarches pour le remplacer. Je ne concevais pas de rester seul sur l’exploitation. L’association permet de se dégager du temps mais aussi de penser à deux têtes. J’ai fait un premier parrainage avec une personne mais cela n’a pas marché. En 2016, Cyrielle est arrivée en tant que stagiaire pour une année au bout de laquelle nous avons évoqué l’association ».

« J’ai fait un contrat de spécialisation en porc pour avoir une expérience avant de m’installer en individuel sur l’exploitation familiale. Je suis allée un an en stage sur la ferme de Benoît. Je voyais qu’il cherchait un associé. Je me suis dit pourquoi pas, plutôt que d’être toute seule, jeune, sans trop de qualification et d’expérience. On en a parlé et nous avons décidé de faire un contrat de parrainage fin 2016 pour avoir une expérience sur un an. Cela a marché et on s’est donc installé ensemble en 2019 » ajoute Cyrielle.

« Le premier mois de la période de parrainage m’a permis de découvrir l’exploitation. Ensuite ont commencé les échanges sur les objectifs de chacun et les méthodes de travail. Enfin, les derniers mois nous abordions l’installation plus concrètement : nous avons construit ensemble la partie économique et le mode de fonctionnement de l’exploitation » explique- t-elle.

 

Ne rien se cacher

Le témoignage de Benoît et Cyrielle permet de comprendre l’importance de cette période d’essai grandeur nature pour voir si le projet est commun, si les façons de travailler sont compatibles, si les personnalités vont s’accorder, si une confiance et une reconnaissance mutuelle se met en place. « Pour que l’association soit une réussite, il faut apprendre à bien se connaître, être honnête sur les échanges, avoir des règles de fonctionnement communes bien établies. Il faut être transparent, ne rien se cacher, les peurs, les craintes, les investissements. Le stage ne suffit pas, ce n’est pas du tout la même relation. Avec le parrainage, on approche la partie économique, on fait la comptabilité ensemble. L’accompagnement est plus présent », témoigne la jeune femme.

 

Laisser de la placeau futur associé

Benoît insiste : les relations humaines restent la base de la réussite. « Les trois premiers mois, on voit tout de suite si cela va fonctionner ou pas. Je dirais que les six premiers mois c’est essentiellement de la relation humaine et les six derniers mois sont ensuite consacrés au lancement de l’installation avec des aspects plus économiques. Avec Cyrielle, nous avons fait la comptabilité ensemble. Il faut essayer de faire le plus de place possible à l’autre pour qu’il prenne ses marques. Un an est un minimum, il ne faut pas se décider les six premiers mois. La période de parrainage permet à chacun d’affiner ses objectifs ».

 

Deux dispositifs d’indemnisation

Concernant les dispositifs en termes de financement d’indemnités, on retrouve deux dispositifs. Au moment où le parrainage débute, si le futur associé est indemnisé par Pôle emploi, il va continuer à percevoir ses indemnités Pôle emploi (allocations retour à l’emploi).

Quand le porteur de projet n’est pas allocataire Pôle emploi, la Région Normandie accepte de prendre le relais au niveau de l’indemnisation sous certaines conditions : le futur stagiaire doit avoir, au minimum, un niveau V de formation agricole (BEP). En termes de durée on est sur un minimum de 3 mois et maximum 12 mois en sachant qu’il y a aujourd’hui la possibilité d’avoir des prolongations de stage.

Il ne doit pas y avoir de lien de parenté avec leur futur associé. La région verse une aide à la mobilité qui dépend du nombre de kilomètres et une indemnité mensuelle de 650 euros par mois au porteur de projet. Elle finance également une couverture sociale de base. Le dispositif permet de verser, pour la structure d’accueil, une gratification au stagiaire présent.

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