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Céréales : un effet ciseaux prix-charges à venir

Pour 2021-2022, le résultat courant moyen des céréaliers, avant MSA, est de 53 600 euros par unité de travail non salarié. Mais pour 2023-2024, le coût de production de la tonne de blé est d’ores et déjà estimé à 315 euros !

© Blandine Huré


Sur les marchés des céréales, les producteurs de blé savent qu’ils n’échapperont pas, tôt ou tard, à l’effet ciseaux prix-charges. Selon l’Association générale des producteurs de blé (AGPB), en congrès à Paris le 8 juin dernier, la clôture fiscale de l’exercice comptable 2021-2022 de leurs adhérents fait d’ores et déjà apparaître un résultat courant moyen, avant MSA, de 53 600 euros par unité de travail non salarié. Le meilleur depuis près de quinze ans ! Mais la prochaine campagne 2022-2023 débute pleine d’incertitudes et celle de 2023-2024 s’annonce déjà sensible !

Droit de réserve

En fait, les résultats économiques 2022-2023 dépendront des arbitrages opérés par les céréaliers à la tête de leur exploitation, tout au long de la campagne (prix auxquels les intrants ont été achetés, prix de vente des céréales, etc.). Mais pour 2023-2024, le coût de production de la tonne de blé atteindrait d’ores et déjà 315 euros en moyenne, soit 100 euros de plus qu’en 2022-2023. Autrement dit, le moindre retournement des marchés des céréales durant l’été 2023 générera des pertes importantes ! Celles subies ces derniers jours par les producteurs de blé, victimes des orages violents qui se sont abattus sur leurs exploitations, sont d’ores et déjà très lourdes. Aussi, Éric Thirouin, président de l’AGPB demande au gouvernement Borne et à Marc Fesneau,  ministre de l’Agriculture, d’ouvrir à titre dérogatoire, le dispositif calamités agricoles aux grandes cultures en plus des mesures déjà annoncées (exonérations de la taxe foncière, rééchelonnement du remboursement des prêts garantis de l’État, etc.).

Tenu au droit de réserve, le ministre n’a pas pu s’exprimer durant le congrès de l’AGPB mais Éric Thirouin n’a pas manqué de lui communiquer la liste des revendications portées par les adhérents de l’association spécialisée lors du déjeuner qu’il a partagé avec lui.

Contractualiser avec les éleveurs 

« Il est temps de connaître quelles seront les règles de la Pac 2023 », a déclaré le président de l’AGPB. Par exemple, « la suppression des 4 % de jachère sera-t-elle prorogée ? ». L’association spécialisée attend aussi, avec impatience, de prendre connaissance de la dernière mouture de la directive BCAE n° 7 portant sur la rotation des cultures. Enfin, l’association spécialisée espère que le plan stratégique national, revu et transmis à la fin du mois de juin à la Commission européenne, n’exclura aucun céréalier. Grâce à la certification HVE2+, ils doivent avoir tous accès aux écorégimes, selon l’AGPB.

Éric Thirouin attend aussi, de la prochaine loi de finances rectificative 2022, l’allocation de moyens budgétaires nécessaires pour subventionner à hauteur de 70 % la prime d’assurance récolte et pour ramener à 20 % le taux de franchise d’indemnisation. « Le prochain chèque alimentaire devra aussi être utile à la Ferme France et contribuer à rémunérer les agriculteurs », a-t-il ajouté. 

Par ailleurs, l’association suggère d’augmenter le plafond de la dotation pour épargne de précaution (DEP), actuellement de 150 000 euros pour étaler les revenus de 2021-2022 sur plusieurs exercices comptables. Éric Thirouin reprend aussi à son compte l’idée lancée par feu Xavier Beulin en 2012 : inciter les céréaliers à contractualiser la vente de céréales avec des éleveurs afin de lisser la hausse ruineuse des prix de l’alimentation animale. Et pour rendre cette contractualisation attractive, pourquoi ne pas alors doubler le plafond de la DEP.

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