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Réchauffement climatique
Adaptation au changement climatique : quelles pistes ?

Le 28 septembre dernier, les conseillers cultures des Chambres d’agriculture de Normandie se sont réunis au lycée agricole du Robillard (14) afin de mieux appréhender l’accompagnement des agriculteurs face au changement climatique. État des lieux, ateliers avec différents experts et table ronde étaient au programme de cette journée. Comment mieux appréhender l’accompagnement des agriculteurs face au changement climatique ?

En préambule des différents ateliers, il semblait important de rappeler le contexte du changement climatique. Isabelle Diomard, manager de projets climat pour les Chambres d’agriculture de Normandie (Cran), a exposé les différentes évolutions climatiques à ce jour et les scénarios du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) à l’horizon 2100. Les cultures et les prairies subissent des événements climatiques de plus en plus fréquemment comme des sécheresses, des gelées tardives, des épisodes de grêles, impactant les quantités et les qualités des récoltes. Ceci s’explique entre autres par une diminution des précipitations de 20 mm tous les 10 ans depuis 1960 ainsi que par une hausse des températures de 0,3 °C sur la même période. Même si la Normandie est parmi les régions françaises celle qui sera la moins impactée, elle connaîtra des évolutions importantes : l’Eure et une partie de l’Orne auront un climat encore plus chaud et sec, la Manche et la Seine-Maritime seront plus tempérées et le Calvados connaîtra une situation intermédiaire. D’une manière générale les cinq départements auront des cumuls de pluie inférieurs à la situation d’aujourd’hui et on assistera également à un recul des côtes. « Avec les projections les plus pessimistes, le climat de Toulouse d’aujourd’hui sera celui de la Normandie en 2100. Sans changement de notre mode de vie d’ici là, certaines cultures que l’on connaît aujourd’hui ne pourront plus être cultivées et pour d’autres leur potentiel agronomique sera fortement diminué », confirme Isabelle Diomard.

Des ateliers pour mieux appréhender les pistes d’adaptation possibles

Au cours de cette journée, quatre ateliers étaient proposés :
- physiologie des principales cultures normandes : quels impacts du changement climatique ;
- progrès génétique : des plantes plus résilientes à la sécheresse et aux fortes températures ;
- agriphotovoltaïsme : quelles opportunités pour l’adaptation des cultures et de l’élevage au changement climatique ;
- nouvelles cultures : un paysage agricole normand en évolution.
Parmi les intervenants, Fabrice Larchevêque, agriculteur près de Dieppe, prépare l’avenir et s’est intéressé à de nouveaux débouchés. Déjà bien occupé entre élevages et grandes cultures, le Gaec se lance dans une nouvelle aventure en implantant 500 pieds de vigne en 2021 puis 4 500 l’année suivante. « Un projet viticole, c’est long à mettre en place. Et pas que d’un point de vue culture, l’administratif est conséquent. En ce qui concerne la production, la vigne sera pleinement productive d’ici 15 ans », explique-t-il. Un peu plus connu en Normandie, le tournesol voit toutefois ses surfaces évoluées depuis cinq ans. Erika Samain de la coopérative Agrial, a présenté l’évolution de sa collecte. Elle est régulièrement en hausse en comparaison à d’autres cultures que sont le soja et le sorgho. « C’est effectivement le tournesol qui semble être la culture avec le plus fort potentiel de développement en Normandie », confirme Jean-Luc Chausseblanche, responsable développements régionaux chez Lidea Seeds. Les ateliers ont mis en lumière d’autres voies pour s’adapter et atténuer en même temps les effets du changement climatique. L’agriphotovoltaïsme va être expérimenté dès le printemps 2024 chez Guillaume Larchevêque, agriculteur à Ménil-Erreux dans l’Orne. Pendant cinq ans, plusieurs paramètres seront étudiés pour voir les impacts des panneaux photovoltaïques sur la prairie, le troupeau laitier et les cultures.

Et demain, que fait-on pour s’adapter au changement climatique ?

Jean-François Collin, directeur de la Chambre d’agriculture de la Manche et du pôle Agro-PV,a animé une table ronde autour des moyens mis en œuvre dans les différentes structures. Pour Gilles Lievens, président de la Chambre d’agriculture et de l’Eure et de la direction innovation, recherche et développement (DIRD), il est important que les conseillers n’hésitent pas à sensibiliser les agriculteurs à ces questions de changement climatique. Il ne faut pas attendre d’être au pied du mur. Gabriele Fortino, conseiller en agronomie à la Cran et animateur du GIEE Manche agriculture de conservation, a complété ces propos en précisant que des projets sont déjà en cours à la DIRD et dans différents groupes labélisés GIEE. De nombreuses pistes ont été abordées au cours de cette journée. Gilles Lievens met en avant l’implication des Chambres d’agriculture au travers du plan global d’accompagnement des exploitations agricoles face aux changements climatiques pour les trois prochaines années. « Nous avons la responsabilité d’accompagner ces questionnements, cette prise de conscience sur une adaptation est indispensable. Nous avons en interne des compétences, des outils pour aller sur le terrain et transmettre ces éléments aux agriculteurs. »
 

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