Un plan régional pour préserver des races menacées
Le programme de sauvegarde et de valorisation des races normandes s'inscrit dans le cadre de la politique lancée par la Région en faveur de l'agriculture.











Après six mois de travail avec les professionnels et les éleveurs amateurs, la Région a présenté son plan de sauvegarde des races patrimoniales normandes le 4 avril à Notre-Dame-de-Bliquetuit, au coeur du Parc naturel des boucles de la Seine normande. Les races locales normandes telles que la poule de Gournay ou le mouton de l'Avranchin font partie de l'identité de la Normandie. Pour le président du Conseil régional Hervé Morin, il est essentiel de les conserver et les développer. Mais il souhaite également une professionnalisation autour de ce patrimoine, avec une création de valeur par la mise en place de filières.
Faire connaître les races normandes
La Région va donc dédier 500 000 euros par an à la mise en place d'actions concrètes pour conserver les races normandes, accompagner les éleveurs, structurer des micro-filières et développer l'attractivité du territoire. Sur cet aspect, un appel à manifestation d'intérêt va être lancé pour créer un réseau de sites de valorisation des races patrimoniales. Sur ce point, le président Morin pense que les parcs régionaux ont un rôle majeur à jouer. Le Parc régional des boucles de la Seine normande a d'ailleurs reçu en 2016 le prix de l'agrobiodiversité animale pour son projet en faveur du canard de Duclair. Des conservatoires de l'abeille noire vont également être créés en Normandie, rare territoire où elle existe encore. Pour partager l'histoire de ce patrimoine, un lieu unique accueillant toutes les races sera identifié et un événement annuel de valorisation est envisagé.
La Région va bâtir avec les éleveurs, professionnels et amateurs, les conditions favorables à la conservation et au développement des races : couvoirs, sites de multiplication... « Les effectifs sont de plus en plus faibles. Il faut conserver les races en développant la génétique », explique Clotilde Eudier, vice-présidente de la Région en charge de l'agriculture.
Structurer les filières
La Région va aider les éleveurs à normandiser leur cheptel, à construire une politique de professionnalisation (soutien d'outils d'abattage, de transformation et commercialisation), à trouver des débouchés, à leur faire connaître les aides existantes et ouvrir des aides spécifiques. Aujourd'hui en France, plus de 80 % des races agricoles régionales sont considérées comme menacées d'abandon. « Avec la disparition des races patrimoniales, on perd une diversité essentielle pour la préservation de notre écosystème. Plus ce dernier sera diversifié, mieux il pourra résister aux changements, climatique ou sanitaire », pense Alphonse Van Dartel, éleveur multiplicateur de truies de race Porc de Bayeux à Livarot.