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Transformer son lisier en revenu complémentaire

Une première installation de micro-méthanisation a été mise en fonctionnement en mai 2022 à Longuerue, en Seine-Maritime. Guillaume Leroy, éleveur à la tête de la SCEA de Fongueuse, revient sur son installation et ses motivations.

Simple d’utilisation et moins coûteuse, la micro- méthanisation séduit de plus en plus d’éleveurs  qui transforment leurs effluents d’élevage en énergie verte valorisée.
Simple d’utilisation et moins coûteuse, la micro- méthanisation séduit de plus en plus d’éleveurs qui transforment leurs effluents d’élevage en énergie verte valorisée.
© Catherine Hennebert

Guillaume Leroy, éleveur laitier à Longuerue, dans le pays de Bray en Seine-Maritime, vient d’installer une unité de micro-méthanisation sur l’exploitation. Près d’une trentaine d’unités de micro-méthanisation sont aujourd’hui installées en Normandie, principalement dans la Manche, l’Orne et le Calvados, mais c’est aujourd’hui la seule en Seine-Maritime. Il existe toutefois d’autres projets en cours.
« La réflexion a commencé en 2019 et je me suis décidé en 2021. Mon idée première était de recréer de la plus-value sur l’exploitation et de passer en lisier intégral pour simplifier le travail », explique l’éleveur qui élève 140 vaches laitières et cultive une surface de 180 hectares avec deux salariés. L’unité a été mise en fonctionnement en mai 2022. 

Installation et maintenance

La puissance des moteurs de cogénération est de 33 kWh. La maintenance est assurée par la société Agripower qui a installé l’unité et le travail de gestion et de surveillance assuré par l’éleveur représente environ 15 minutes par jour.
Des travaux dans le bâtiment des vaches laitières ont permis de transformer la fumière en fosse à lisier qui est reliée à l’installation située à une cinquantaine de mètres. Un système racleur a également été installé dans la stabulation qui pousse en continu le lisier dans la pré-fosse.

Un lisier frais et de bonne qualité

Une pompe achemine tous les jours 12 m3 de lisier dans le digesteur qui a une capacité de 200 m3. Il est important que le lisier soit frais et de bonne qualité. Il est maintenu à 40 °C afin de créer un environnement propice à la production de biogaz. La ration journalière est également complétée par 2 m3 d’eaux de lavage de la salle de traite. 

Investissement et bénéfice

La production de lisier des 140 vaches laitières alimente donc le méthaniseur qui produit de l’électricité vendue à Enedis. Guillaume Leroy a signé un contrat de 18 ans avec l’entreprise. Il vend l’électricité 22 centimes du kWh et la rachète 14 centimes. L’investissement total s’élève à 282 656 euros HT, emprunté en totalité sur 15 ans à 1,5 %. Les annuités s’élèvent à 21 055 euros par an et la vente de l’électricité lui rapporte 57 816 euros par an. Les charges en lien avec son installation sont de 20 000 euros par an.

Quid du digestat ?

Le digestat est épandu avant un ray-grass (40 m3/ha), avant un maïs (40 m3) et sur les herbages. « L’azote issu du digestat est mieux assimilable mais je réfléchi à un système d’épandage plus efficace car la forme ammoniacale du digestat est fort volatile. Je souhaite également apporter cet engrais organique dans mes cultures de blé de lin et blé de colza. Pour le moment j’apprends à travailler avec cette nouvelle forme d’engrais », ajoute l’éleveur. Aujourd’hui la chaleur produite n’est pas récupérée mais Guillaume Leroy projette à moyen terme de l’utiliser pour chauffer sa maison et les installations de traite. •

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