Déchets agricoles : tendre vers le 100 % recyclé
Adivalor a un objectif : plus aucun plastique agricole en dehors du recyclage.
Adivalor a un objectif : plus aucun plastique agricole en dehors du recyclage.






Un nouvel accord-cadre sera signé au Salon international de l'agriculture, entre le ministère de l'Agriculture et Adivalor pour la période 2025-2027. Cette signature permettra de poursuivre la coopération engagée entre l'organisme en charge de la gestion des déchets agricoles et les services concernés du ministère pour consolider les bonnes pratiques en matière de gestion de la fin de cycle de vie d'intrants agricoles, pour encourager le développement d'une économie circulaire, la réduction et le réemploi des déchets, puis sensibiliser les exploitants à la gestion des déchets.
2024 a été une année record en matière de collecte de déchets agricoles : 102 000 tonnes d'emballages et de plastiques usagés ont été transportées vers les 8 000 points de collecte en France, soit 5 000 t de plus qu'en 2023.
En Normandie, ce sont 8 633 t qui ont été collectées en 2024. Les Pays de la Loire (15 569 t), la Nouvelle-Aquitaine (13 532 t) et l'Occitanie (11 310 t) sont sur le podium.
Une collecte 2024 record
Cette collecte importante s'explique par une forte augmentation de mises en marché des plastiques d'élevage en raison de la grosse production d'herbe. 20 000 t de plastiques d'enrubannage de plus ont été mises en marché en 2024 par rapport à 2023. Cela s'explique également par l'intégration des emballages vides de la nutrition animale et l'intégration en cours des pots horticoles professionnels.
Pour les films plastique d'enrubannage et d'ensilage (PEBD), le marché est organisé. Il y a un engagement des metteurs en marché de films agricoles pour intégrer du plastique recyclé dans leurs produits : Suez a démarré une nouvelle ligne de recyclage et le groupe Barbier vient aussi de signer pour une nouvelle ligne. Un partenariat est en construction avec Trioworld.
La situation de la filière des bidons, filets pour balles rondes, ficelles et big bags (PEHD/PP) est plus complexe. Une partie du plastique recyclé part dans les secteurs du bâtiment et automobile (tubes, conduits, gaines techniques...). Mais chez ces derniers, la demande est faible aujourd'hui et les nouvelles unités de recyclage (RecyOuest, Novus, Healix) sont en difficulté. Le recyclage est un process difficile à mettre en œuvre et aujourd'hui les hypothèses économiques sont en dessous de ce qui avait été prévu. Les partenaires historiques sont également impactés. Ils ont du mal à valoriser le plastique recyclé et doivent gérer un stock de déchets important.
Un premier livre blanc sur l'empreinte environnementale
Adivalor a travaillé sur l'empreinte environnementale et sociétale de la filière de collecte et recyclage des déchets agricoles. Un premier livre blanc 2025 sera diffusé le 21 février. Ce document présente les travaux menés et les indicateurs mis en place pour mesurer l'empreinte laissée par l'ensemble du système de collecte et de valorisation de déchets d'agrofourniture en France.
Entre les émissions de l'écosystème de 43 952 t de CO2 équivalent (apport des agriculteurs, chargement des déchets sur les sites de collecte, transport vers les plateformes de prétraitement, transport vers les sites de traitement et recyclage, recyclage de la matière et valorisation énergétique) et les émissions évitées de 107 575 t de CO2 équivalent (émissions évitées grâce au recyclage et par substitution au carbone), le bilan met en avant une économie de 63 623 t de CO2 équivalent évitées.
Une responsabilité partagée
La performance s'est traduite en 2023 par un taux de collecte moyen de 79 %, et un taux de recyclage de 74 %. " Nous tenons à remercier l'engagement des 300 000 agriculteurs qui prennent en charge le tri à la source, les 1 375 distributeurs (coopératives et négociants), organisateurs de collecte de plus en plus complexes, et les industries de l'agrofouniture, qui continuent de financer volontairement la filière malgré l'augmentation de tous les coûts de production ", a exprimé le président d'Adivalor, Christophe Grison.
Au total, 800 personnes travaillent à temps plein pour gérer la filière Adivalor.
" Il faut stimuler la demande en matière plastique recyclée et son intégration dans de nouveaux produits est indispensable pour nous inscrire dans un schéma d'économie circulaire. Nous appuyons ainsi pleinement les initiatives de l'État en ce sens et appelons à leur accélération : il faut donner de la valeur aux matières premières recyclées en leur garantissant des débouchés ", conclut Ronan Vanot, directeur général d'Adivalor.•