Méthanisation en Normandie : la filière relancée ?
Depuis deux ans, le nombre de nouveaux projets de méthanisation a nettement diminué dans la région. La baisse des tarifs de fin 2020 et le contexte inflationniste ont rendu les projets de moins en moins rentables et attractifs pour les agriculteurs.
Depuis deux ans, le nombre de nouveaux projets de méthanisation a nettement diminué dans la région. La baisse des tarifs de fin 2020 et le contexte inflationniste ont rendu les projets de moins en moins rentables et attractifs pour les agriculteurs.







Avec la publication courant juin de nouvelles conditions tarifaires pour la vente du biométhane injecté, la filière pourrait bien regagner de l’intérêt.
Des évolutions réglementaires favorables
Publiés le 10 juin dernier, les nouveaux arrêtés revalorisent en moyenne de 18 % les tarifs en vigueur. Les principales mesures sont : la suspension de la dégressivité du tarif entre fin 2020 et juin 2023, l’introduction d’une indexation des tarifs sur les coûts de l’énergie et la fin de la décote en cas de subventions de l’Ademe. Pour Pierre-Yves Hureau, ingénieur d’affaires gaz vert chez GRDF, « ces nouvelles dispositions sont rassurantes sur le long terme pour les porteurs de projet car la formule prend mieux en compte les évolutions des coûts comme l’énergie ». D’autres mesures sont perçues positivement : la suppression des délais de mise en service en cas de recours contentieux et l’annualisation de la capacité maximale d’injection (Cmax) qui permet d’organiser la production à l’échelle d’une année plutôt qu’au mois.
Un regain d’intérêt à confirmer sur le terrain
« La parution des nouveaux textes réglementaires a constitué un vrai coup de pouce pour les projets déjà en réflexion », témoigne Pierre-Yves Hureau. De nombreux porteurs de projets peuvent renégocier leur tarif afin de bénéficier de conditions plus avantageuses et améliorer ainsi la rentabilité de leur future installation.
Du côté de l’émergence de nouveaux projets, un frémissement est déjà perceptible mais devra se confirmer sur la fin de l’année.
La cogénération, un avenir incertain ?
En revanche, pour les projets en cogénération, qui valorisent le biogaz sous forme d’électricité et de chaleur, aucune revalorisation des tarifs n’a été annoncée. Compte tenu d’une rentabilité dégradée, leur mise en œuvre est de plus en plus complexe. Ces projets, souvent de taille plus modeste et en autonomie sur une ferme, continuent néanmoins d’intéresser les agriculteurs. De nouveaux modèles économiques sont à développer : autoconsommation individuelle ou collective, meilleure valorisation de la chaleur, etc. •
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