Les étudiants boudent le BTS Acse
Formation historique dans les filières agricoles, le BTS Analyse, conduite et stratégie des entreprises (Acse) ne séduit plus au lycée agricole Charles Baltet de Saint-Pouange (Aube). Il propose pourtant un cursus complet et polyvalent ouvrant bien des portes.
Formation historique dans les filières agricoles, le BTS Analyse, conduite et stratégie des entreprises (Acse) ne séduit plus au lycée agricole Charles Baltet de Saint-Pouange (Aube). Il propose pourtant un cursus complet et polyvalent ouvrant bien des portes.
Seize élèves en première année… quinze en seconde… Cécile Daniel, enseignante en agronomie, a beau recompter, les deux classes du BTS Acse dont elle a la charge au sein du lycée agricole Charles Baltet de Saint-Pouange, dans l’Aube, ne dépassent pas la vingtaine de têtes par niveau cette année. À l’heure où certains s’arrachent les cheveux pour obtenir l’établissement de leurs rêves sur Parcoursup, la formation n’attire tout simplement pas les futurs étudiants.
« Le nom en lui-même n’est pas très lisible dans une filière moins attractive ces dernières années, reconnaît Stephen Bonnessœur, directeur du Campus Terres de l’Aube, regroupant l’ensemble des établissements agricoles publics du département. Dommage, car c’est un BTS polyvalent, mixte avec du technique, du végétal, de l’animal ». Le BTS en question permet il est vrai de former non seulement les chefs d’exploitation de demain mais aussi des chefs de culture, des chargés de marchés agricoles bancaires ou encore des animateurs, techniciens en conseil, techniciens commerciaux… « autant de personnes qui vont travailler dans l’agricole et le para-agricole dans des métiers ruraux qui offrent une certaine qualité de vie, en lien avec les préoccupations autour de l’environnement », estime le responsable d’établissement.
Idée reçue
Le BTS souffre aussi, comme la plupart des formations agricoles, d’une autre idée reçue : ces filières seraient dédiées à des élèves issus du milieu agricole. « Faux », rétorque Stephen Bonnessœur. D’autant que la formation est accessible à la fois à des élèves issus de bacs pros comme des filières générales et technologiques. C’est (aussi) là que le bât blesse. « Les BTS ne doivent pas être seulement alimentés par des bacs pros, insiste le directeur. L’idée serait d’aller chercher des étudiants venant par exemple de bacs technologiques STL ou STII qui aujourd’hui n’ont pas le réflexe de se tourner vers ce type de BTS. »
Car le BTS Acse offre en effet un tremplin pour qui souhaite continuer son parcours de formation au-delà du bac +2, dans une licence professionnelle par alternance, par exemple. Il permet aussi de rejoindre des formations comme AgroSup Dijon, en recherche d’étudiants formés au terrain. Des profils qui, aujourd’hui, font défaut. Pour rejoindre ces écoles, il est d’ailleurs possible pour les deuxièmes années de BTS de suivre une formation en distanciel afin de préparer un concours spécifique d’entrée. Au lycée Charles Baltet, on encourage cette voie, en accompagnant ceux qui le souhaitent dans cette préparation.
Partenariat avec les Chambres
Mais il va plus loin. Pour attirer de nouveaux profils en BTS Acse, l’établissement public local (EPL) sait qu’il doit brasser large. Il est en train de mettre en place une convention avec l’EPL de Chaumont et la Chambre de l’Aube, qui, comme d’autres OPA, cherchent des techniciens de terrain de niveau Bac +5, en alternance notamment. Pour donner envie de découvrir cette formation, des vidéos devraient être diffusées prochainement sur les réseaux sociaux. •
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