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Fontaine-le-Dun sur le podium des sucreries du Groupe Cristal Union

Malgré les difficultés de l’année 2022, l’usine de Fontaine-le-Dun est l’une des plus productives du Groupe Cristal Union.

Samuel Crèvecœur, nouveau président de la section de Fontaine-le-Dun de Cristal Union : « Je remercie toutes les équipes d’avoir géré cette campagne difficile. Une entreprise sans hommes ne marche pas ».
© Catherine Hennebert

L’assemblée générale de section de Fontaine-le-Dun s’est tenue le 9 mai à Grainville-la-Teinturière sous la présidence d’Olivier de Bohan, président de Cristal Union.
Le nouveau président du conseil de section, Samuel Crèvecœur, est revenu sur la particularité de la campagne betteravière 2022 qui avait bien débuté mais qui a été fortement perturbée par les aléas climatiques : sécheresse durant l’été, forte pluviométrie en novembre, gel en décembre. « Nous finissons avec un rendement racine moyen de 75,6 t, avec cependant de très grandes hétérogénéités, une richesse moyenne de 17,44, un rendement à 16 effectif à 84 t, ce qui nous met sur le podium des sucreries du groupe. La campagne a duré 146 jours et avec 196 000 tonnes de sucre produites, nous sommes également l’une des usines les plus productives ».

La culture de la betterave redevient compétitive

Pour cette année, pourtant décevante en termes de rendement, les prix des betteraves ont été fortement augmentés pour atteindre 43,40 euros la tonne. « Cette forte progression du prix redonne une vraie compétitivité à la culture de la betterave et 2023 s’inscrit dans cette continuité. Nous avons été en mesure d’annoncer début janvier un objectif de prix à 45 euros la tonne et nous savons déjà qu’il devrait être dépassé. Nous sommes donc optimistes », a annoncé Olivier de Bohan. Le président a également rappelé que les résultats financiers en forte progression (chiffre d’affaires en augmentation de 30 % à 2,3 milliards d’euros – résultat net en augmentation de 85 % à 179 millions d’euros) permettront d’absorber les aléas et de poursuivre la stratégie du groupe.

“Cristal Vigie Pucerons”

Le directeur agricole, Bruno Labilloy, est revenu sur le contexte compliqué suite à la fin de la dérogation sur les néonicotinoïdes : « Sur la problématique pucerons, il est plus que jamais nécessaire d’observer et d’alerter. Nous avons mis en place un outil, Cristal Vigie Pucerons. L’utilisation est très simple : vous voyez un puceron dans un champ de betterave, prenez une photo et envoyez-la. Il y a ensuite un traitement informatique de ces photos permettant de partager l’information ».

Variétés et lutte chimique permettront pour le moment de passer le cap

Pour Bruno Labilloy, la sélection variétale sera la solution. Aujourd’hui un certain nombre de variétés présentent des tolérances à la jaunisse. Mais pour le moment ce niveau de tolérance n’est pas satisfaisant. « Nous tablons raisonnablement sur une amélioration variétale significative en 2024, mais c’est vraiment à partir de 2025-2026 que l’on verra arriver des produits intéressants. J’insiste sur la détection précoce mais également sur l’importance du couplage avec la protection chimique. On dispose du Teppeki et du Movento et nous espérons l’arrivée de nouveaux produits chez BASF et Syngenta dans les années à venir. Nous avons besoin aussi des travaux du Plan national de recherche et innovation (PNRI) qui se poursuivent sur le biocontrôle et sur la connaissance des réservoirs viraux. À ce stade, nous n’avons pas encore de conclusions suffisantes dans ces domaines ». •

Vers une autonomie en eau de l’usine

Le site industriel de Fontaine-le-Dun a traité 1,3 million de tonnes de betteraves sur une durée de campagne 2022 de 146 jours. L’un des axes majeurs de la politique industrielle du groupe est la sobriété en eau. L’usine de Fontaine-le-Dun est autonome en eau depuis trois ans. Le nouveau méthaniseur traite les 700 000 m3 d’eau récoltés pendant la campagne betteravière et l’ensemble des eaux qui servent au lavage. Ce qui permet de produire du biogaz valorisé dans le process, au niveau de la production de vapeur. Cette eau est ensuite stockée dans des bassins et peut être utilisée en intercampagne pour l’irrigation : « en 2022, 230 000 m3 d’eau ont pu être valorisés en irrigation pour les agriculteurs. À côté du méthaniseur, trois pochons de 2 000 m3 chacun permettent d’avoir une autonomie durant la campagne », précise le directeur Patrice Petit. Le contexte économique particulier au niveau de l’énergie a obligé à anticiper de deux ans l’arrêt de l’atelier de déshydratation. Toutes les pulpes ont donc été valorisées sous forme surpressées. En ce qui concerne les investissements 2023, le chantier pressage des pulpes est dans sa première phase. Sept presses seront ainsi opérationnelles pour la prochaine campagne. La plateforme beaucoup plus large va permettre l’extension de la production, et aura le gros avantage d’être plus proche de la diffusion. Cet atelier permettra également d’accueillir les pulpes de la nouvelle diffusion qui sera installée dans les prochaines années. Des investissements significatifs ont également été réalisés sur la partie cristallisation. • C. H.
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