Un robot de traite s'invite à la ferme du Cap
Depuis le 18 avril dernier, la ferme du Cap à Hermeville s'est équipée d'un robot de traite grâce à une aide financière octroyée dans le cadre du dispositif régional "Normandie agriculture investissement".
Depuis le 18 avril dernier, la ferme du Cap à Hermeville s'est équipée d'un robot de traite grâce à une aide financière octroyée dans le cadre du dispositif régional "Normandie agriculture investissement".



De g. à d. : Clotilde Eudier, Stéphane Édouard, Laurent Lheureux et Claudine Édouard.



De g. à d. : Clotilde Eudier, Stéphane Édouard, Laurent Lheureux et Claudine Édouard.

Stéphane Édouard, polyculteur éleveur laitier, et sa femme Claudine, conjointe collaboratrice, ont ouvert les portes de leur ferme d'Hermeville le 15 novembre, pour faire découvrir le robot de traite DeLaval installé depuis six mois sur l'exploitation. L'occasion aussi de rappeler l'investissement de la Région en matière de soutien à la filière agricole puisque le couple a bénéficié d'une aide conséquente de la Région sans laquelle ils n'auraient pas franchi le cap de la robotisation.
Objectif : mieux transmettre
Installés depuis 1991, ils élèvent 150 animaux dont la moitié de vaches, pour l'essentiel de race prim'holstein. Avec 70 vaches à la traite, la ferme du Cap arrive à 800 000 litres de lait par an. Sur l'exploitation, 40 ha de blé et 25 ha de maïs alimentent le troupeau. 10 ha de betteraves, 7 ha de lin textile et 8 ha de prairies viennent s'ajouter à la SAU de l'exploitation agricole. Longtemps, le couple de 58 et 59 ans a hésité à passer au robot de traite, jugeant le coût "trop onéreux". " Mais nous approchons de la retraite, souligne Claudine. Lorsque nous cesserons notre activité, notre fils Jean-Pascal, associé dans l'EARL (Entreprise à responsabilité limitée) se retrouvera seul sur l'exploitation et il lui sera impossible de tout faire seul." L'idée a donc fait son chemin jusqu'à devenir prégnante. Le cap est franchi en avril dernier car l'exploitation est éligible, dans le cadre de la politique agricole régionale 2023-2027, à l'aide à l'investissement appelée "Normandie agriculture investissement" (NAI), mise en place par la Région, avec l'aide de la Chambre d'agriculture (voir encadré).
Quel type d'accompagnement de la Région ?
Parmi les deux types d'accompagnements, la ferme du Cap est éligible au projet conquérant, c'est-à-dire un projet à niveau élevé d'ambition, de contrainte. Dans leur cas, il s'agit de l'installation de leur fils Jean-Pascal, jeune agriculteur. "Sans lui, nous n'aurions jamais pu prétendre à cette aide", affirme Stéphane. Ils investissent ainsi in fine dans un robot de traite Delaval V310, d'un montant total de 316 000 euros.
"Avec cette aide, on subventionne les entreprises qui souhaitent investir, à hauteur de 40 % avec un plafond de 200 000 euros ", souligne Clotilde Eudier, vice-présidente de la région Normandie et responsable du dispositif régional NAI, accompagné en ce jour de la visite du maire d'Hermeville Laurent Lheureux. "L'élevage est la porte d'entrée pour bénéficier de cette aide parce qu'aujourd'hui, c'est ce qui est le plus compliqué", précise-t-elle. De ce fait, sur les 316 000 euros d'investissement pour la mise en place d'un robot de traite, le couple a bénéficié d'une aide à hauteur de 121 388,12 euros.
Un confort de travail pour l'éleveur
Leur quotidien a bien changé. " Il y a dix ans, on a monté une stabulation pour 90 vaches ainsi qu'une salle de traite 2 x 8, explique Stéphane Édouard. On trayait deux fois par jour. C'était un travail extrêmement fastidieux et fatigant". " Aujourd'hui pour rien au monde je ne reviendrai en arrière, ajoute l'éleveur. Avec le robot, ce sont des contraintes en moins. Le travail est complètement différent même si on y passe autant de temps. On a par exemple diminué le temps d'astreinte mais on passe plus de temps à surveiller nos bêtes". Avec le robot, la gestion de notre troupeau est simplifiée et bien plus efficace. "Si une vache n'a pas été traite ou qu'il y a un risque de mammite, on est tout de suite averti sur l'ordinateur. C'est un réel confort pour l'éleveur". Avec cet investissement, ils en sont sûrs, Jean-Pascal pourra reprendre l'exploitation plus sereinement.•