Relocaliser la découpe de ses carcasses
À l'initiative des Civam normands, une rencontre a eu lieu entre producteurs et boucher pour trouver une solution de découpe plus locale.
Le 23 septembre, le Réseau des Civam normands a proposé un temps d'échanges entre des éleveurs et un boucher sur l'exploitation de la Ferme de la Bosc Mare à Berville-en-Caux.
L'idée : proposer aux éleveurs qui vendent la viande de leurs animaux en direct, une mise à disposition d'un atelier de découpe déjà existant et les services d'un boucher indépendant, Alexandre Demmaneville.
Les éleveuses et éleveurs ont été accueillis par Fabrice Cabot qui est éleveur allaitant et propriétaire d'un atelier de découpe de viande sur son exploitation. Il propose de mettre à disposition son outil de transformation agréé pour des éleveuses et éleveurs cherchant des solutions pour découper et transformer leurs carcasses. Un boucher vient en complément offrir ses services de découpe et de transformation des carcasses de toutes espèces sur le site.
Vu le nombre d'éleveurs qui se sont déplacés, le concept semble intéresser, ou du moins interpeller. Ces derniers font actuellement abattre et découper sur différents sites en Bretagne, en Picardie ou en Normandie et ne sont pas toujours très satisfaits du service. Souvent ils trouvent que les distances à parcourir sont une hérésie. Il y a pour certains une volonté de relocaliser la transformation et de s'y retrouver économiquement bien sûr.
Mutualiser la main-d'œuvre
Ils sont donc venus découvrir l'atelier, discuter avec le boucher, exprimer leurs besoins particuliers, échanger sur les coûts de la prestation. Alexandre Demanneville a une expérience de 20 ans en boucherie traditionnelle en France et à l'étranger : " L'avantage de faire appel à un boucher indépendant est qu'il n'y a pas de limites d'heures, pas de majoration le dimanche ou les jours fériés, pas de déclaration Urssaf, pas de charges sociales, précise-t-il. La facturation se fera au kilo de viande découpée et mise sous vide. Soit 2,50 euros le kilo ".
" L'idée est que cela ne coûte pas trop cher à tout le monde. La mutualisation peut permettre de payer le temps passé autour de la vente de l'animal ", tient à préciser Fabrice Cabot.
Sortie de l'abattoir, la bête arriverait à la ferme de Berville-en-Caux. Mise en chambre froide, la carcasse serait travaillée par Alexandre Demmaneville selon les besoins de chacun. Chaque éleveur récupère sa viande mise sous vide.
Il a été proposé une période de réflexion avant une prochaine rencontre d'ici la fin de l'année. Fabrice cabot suggère de faire un premier test. " Pour le moment cela serait de la prestation de service autour de la préparation de cru mais cela pourrait être évolutif par la suite, en fonction des besoins de chacun. Et pourquoi, plus tard, ne pas imaginer une Cuma pour acheter du matériel plus spécifique ".•