ODA : le marché du maïs va se tendre
Alors que les cotations du maïs sont relativement basses actuellement, Renaud de Kerpoisson, président d’ODA, estime que le marché du maïs devrait se redresser d’ici la fin de l’année. En effet la production de maïs dans les principales zones de production a été très abondante en 2014 et les stocks se sont reconstitués.

Pour 2015, Offre et Demande Agricole (ODA) s’attend à une réduction des emblavements en Ukraine en raison de la dévaluation de la monnaie qui renchérit le coût des intrants (semences, engrais, produits phytosanitaires). L’Ukraine, grande exportatrice de maïs, devrait être donc moins présente sur les marchés internationaux.
En Europe occidentale, les rendements exceptionnels de 2014 liés à des conditions météorologiques extrêmement favorables ne vont certainement pas se renouveler. Le retour à la normale devrait se traduire par une moindre récolte de 4 à 5 millions de tonnes.
Même scénario aux Etats-Unis qui a aussi bénéficié d’une récolte abondante en 2014. Dans ce pays le rapport soja/maïs qui conditionne les emblavements de l’une ou l’autre culture est actuellement favorable au soja. Au final, les surfaces semées en maïs devraient diminuer en 2015 en Amérique du Nord et au final donc la récolte US sera moins abondante. ODA estime le recul à 20 millions de tonnes. Ces estimations ont été faites sans l’occurrence d’un évènement climatique exceptionnel qui pèserait à la baisse sur le volume des récoltes, précise Renaud de Kerpoisson. Si tel était le cas, les prix seraient encore plus élevés.
Côté utilisations à l’échelle mondiale, la poursuite du trend de croissance observée depuis de nombreuses années va se traduire par une augmentation des utilisations de 16 millions de tonnes au minimum, la demande chinoise restant toujours aussi soutenue. Conseil d’ODA aux agriculteurs : « gardez le maïs que vous avez en stock jusqu’au mois de novembre », pour bénéficier de la revalorisation des prix qui ne va pas manquer de se produire. Et si vous avez une récolte de blé qui arrive en juillet, vendez là, plutôt que de la stocker.
Les cours du blé sur le marché à terme Euronenext sont relativement stables jusqu’à la fin de l’année. Inutile donc de supporter des frais de stockage pour le blé. Renaud de Kerpoisson estime le gain pour les agriculteurs de 10 €/tonne, soit environ 80 € par hectare. « Les agriculteurs sont bien formés à la gestion de leurs rendements, mais ils restent démunis pour gérer les risques de marché », déplore-t-il avant de les encourager à se soucier davantage des prévisions de marché.