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Prise en compte du risque méligèthes en colza

Jusqu'à mi-mars, les méligèthes étaient peu ou pas présents, et dans tous les cas peu voraces. Les températures maxi sont désormais en hausse. Quelques créneaux ensoleillés pourraient survenir avant le retour d'un temps instable. Quoi qu'il en soit, il reste essentiel de surveiller l'évolution des infestations dans les 15 prochains jours. État de la situation au 18 mars.

Faible à forte infestation en méligèthes.
© Laurent Jung/Terres Inovia

Les colzas sont globalement tous dans la phase sensible : stade D1, D2 très majoritairement, stade E pour les plus précoces. Le stade F1 ne devrait pas arriver avant fin mars, voire du 5 au 10 avril.

En Normandie, la fréquence de parcelles colonisées est passée de 35 à 60 % en l'espace de 8-10 jours (BSV). Pour les parcelles concernées, le nombre moyen d'individus fluctue de 0,1 à 3 individus par plante au 18 mars. La pression est donc faible à moyenne. Mais la vigilance doit être de rigueur désormais. Les conditions météo à venir vont probablement augmenter le curseur de risque.

Examinez attentivement et très régulièrement l'évolution des choses à l'échelle de la parcelle, dans les 15 jours qui suivent. L'entrée en floraison - qui marque la fin du risque généralement - est encore loin. Pas de précipitation mais prudence car la menace rôde en particulier dans les vallées et parcelles entourées de bois/haies, ou parcelles en délicatesse depuis 3-4 semaines…

Observation et évaluation du risque

Les stratégies contre les méligèthes visent à maintenir leur population à un niveau acceptable, sans chercher à les éradiquer, afin de permettre une floraison optimale et de laisser le colza exprimer ses capacités de compensation pendant cette phase du cycle.

​​​​​​​Il est important d'observer les parcelles du stade D1 au stade F1 :

  • au stade D1, les méligèthes sont plus difficiles à repérer, il est donc nécessaire d'examiner attentivement les boutons encore cachés par les feuilles ;
  • à partir du stade D2-E, leur présence devient plus facile ;
  • au-delà de la présence, c'est bien le nombre d'insectes par plante qui constitue le risque. Il faut donc compter.

Méthode de comptage efficace

Afin d'évaluer correctement le risque, il est important d'éviter de se fier uniquement aux plantes en bordure ou aux plus hautes, qui ne sont pas représentatives. Il est recommandé d'effectuer un comptage sur 4 x 5 ou 2 x 10 plantes consécutives pour une meilleure estimation de la pression du ravageur.

Seuils de risque et prise de décision

L'état du colza joue un rôle essentiel dans la gestion des méligèthes :

  • colza fragile ou en difficulté (levée tardive, excès d'eau hivernal, ou stress hydrique durant la montaison, dégâts significatifs de ravageurs, enherbement très concurrentiel, etc.) : une surveillance accrue est nécessaire car le risque persiste même avec l'apparition des premières fleurs. Seuils d'intervention : 1 méligèthe par plante au stade D1, 2 à 3 méligèthes par plante au stade E ;
  • colza vigoureux et bien implanté : le seuil est plus élevé et l'intervention n'est généralement justifiée qu'à partir du stade E si le nombre de méligèthes par plante dépasse 4 à 6.

Dès que les fleurs sont ouvertes et que le pollen est accessible, la nuisibilité des méligèthes devient généralement nulle ou faible rendant tout traitement inutile.

Stratégies de protection et insecticides autorisés

Les méligèthes sont depuis longtemps partout résistants aux insecticides en "ines" : lambda-cyhalothrine, deltaméthrine, cyperméthrine. D'autres pyréthrinoïdes spécifiques sont toutefois encore efficaces :

  • Étofenprox (Trebon 30 EC, Uppercut)* ;
  • tau-fluvalinate (Mavrik Smart, Talita Smart).
  • Recommandations d'application
  • Volume de bouillie : 200 l/ha est recommandé pour optimiser l'efficacité du traitement, évitant les trop bas volumes ( 100 l/ha).
  • Protection des pollinisateurs : ​​​​​​​en présence de fleurs, l'application des insecticides doit respecter les nouvelles règles (arrêté du 20 novembre 2021) :
  • traitements autorisés uniquement dans les 2 heures précédant le coucher du soleil et les 3 heures suivant celui-ci ;
  • en présence de fleurs, n'utiliser que des produits disposant d'une dérogation abeille (Mavrik Smart, Trebon 30 EC, limite BBCH61).

Plantes pièges attractives pour les méligèthes pour limiter les dégâts et, dans certains cas, les traitements.

La méthode est connue, relativement bien développée dans la région : l'association d'une variété haute et très précoce à floraison (ex. DK Exavance, Atrakt, Lid Treto, Es Alicia...) en mélange à 5-10 % avec la variété d'intérêt peut permettre de rester en deçà des seuils d'intervention. Cette variété haute et très précoce sera en effet plus attractive pour les méligèthes, protégeant ainsi les plantes de la variété d'intérêt.•

 

* Produit à privilégier dans le cas d'une gestion simultanée méligèthes + charançon de la tige.

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