Les voisins s'opposent à l'évolution de l'exploitation de Damien Hardy et Alexis James
Damien Hardy et Alexis James, associés au sein de la SCEA de l'Arrivée à Saint-Cyr-du-Bailleul (sud-Manche) sont entrés dans une démarche ICPE en vue de mettre leur exploitation aux normes et de créer une capacité de stockage des effluents plus importante. Mais le voisinage ne le voit pas du même œil.
Damien Hardy et Alexis James, associés au sein de la SCEA de l'Arrivée à Saint-Cyr-du-Bailleul (sud-Manche) sont entrés dans une démarche ICPE en vue de mettre leur exploitation aux normes et de créer une capacité de stockage des effluents plus importante. Mais le voisinage ne le voit pas du même œil.

Installée depuis les années 70 à la sortie du bourg de Saint-Cyr-du-Bailleul, l'exploitation de la famille Hardy a toujours évolué. Aujourd'hui, les deux associés, Damien Hardy et Alexis James, ont construit un nouveau bâtiment de stockage pour le fourrage et le matériel. Une construction qui a été possible à condition de s'engager dans une démarche ICPE (Installation classée pour la protection de l'environnement) en vue de mettre l'exploitation aux normes : installation électrique, extincteur, citerne incendie, gestion des eaux pluviales et des jus de silo, cuve de rétention... "Il n'y avait pas de grosses révolutions à engager", concède Alexis James, mais il fallait faire ce dossier et s'engager à réaliser les travaux. L'effectif des vaches laitières a augmenté au fil des années " comme dans beaucoup de fermes " assure Damien Hardy. "Nous sommes à 150 vaches laitières. Et dans le dossier, nous avons pris une marge de manœuvre en dimensionnant les installations pour atteindre 200 vaches. Mais en aucun cas, nous passons de 120 à 200 animaux", expliquent les deux éleveurs.
Jamais refuser de parler
Alors, la construction d'une nouvelle fosse de stockage d'effluents d'élevage devient donc l'investissement phare, fosse qui sera située le plus loin possible des habitations et cachée de la route. Pour les deux agriculteurs, le dossier, même s'il nécessite un coût de 10 000 euros sans compter les aménagements, aurait dû passer comme une lettre à la poste. Mais la consultation en mairie n'a pas été du goût du voisinage. Ils ont fait l'objet d'une pétition et d'une opposition. "Jamais quelqu'un n'est venu nous parler. Et nous n'avons jamais refusé de présenter notre projet. On ne s'attendait pas à ces réactions, notamment de gens qui sont en résidence secondaire sur la commune", précisent les deux associés. "Notre objectif est de faire notre travail au mieux. Nous savons que la gestion des effluents reste un point noir. Mais nous allons y remédier. Aujourd'hui, nous sommes obligés de vider régulièrement la fosse. Mais demain, les nuisances seront moins importantes", indiquent les deux éleveurs.
Conseiller municipal, Alexis James a même présenté le dossier avant que les conseillers se prononcent et donnent un avis favorable.
Faire exploser des exploitationsExploitation
"Nous sommes engagés dans le Boviwell, l'outil de mesure du bien-être des animaux, dans la réduction de carbone, dans la production d'énergie avec les panneaux photovoltaïques", soulignent les deux agriculteurs. " On souhaiterait que les gens prennent conscience que leur démarche peut conduire à l'explosion d'une structure comme la nôtre. Or, si 50 % des fermes diminuent leur cheptel, cela signifie des emplois en moins, avec des fermetures d'entreprises laitières, de négoces, un impact sur les métiers du conseil... C'est tout simplement le dynamisme agricole de la Manche qui est en danger", dénoncent-ils, eux qui ont plutôt l'impression de faire partie de la vie de la commune en s'investissant dans des associations, les écoles ou encore le déneigement...•