L'engouement pour la fibre perdure
Terre de Lin a accueilli le 29 juillet le président du Conseil régional, pour une visite de la coopérative, à Saint-Pierre-le-Viger.

Le 29 juillet, Nicolas Mayer-Rossignol, président du Conseil régional, a répondu à l’invitation de Terres de Lin. Il s’est rendu à Saint-Pierre-le-Viger, accueilli par Dominique Chauvet, députée de Seine-Maritime, Alain Blosseville, président de la coopérative et Thierry Goujon son directeur.
Orienté vers l’innovation
Le président de Région a découvert une entreprise riche de ses valeurs coopératives, moderne et innovante. Alain Blosseville a en effet insisté sur les perspectives d’avenir de cette fibre qui est très tendance aujourd’hui auprès des stylistes et designers mais qui est également très intéressante pour approcher les marchés des tissus techniques.
« Cet hiver, nous avons décidé de reprendre une petite structure et de développer son activité de fabrication de tissus techniques qui sont utilisés dans la fabrication de haut-parleurs et de certaines gammes de ski de la marque Rossignol. Les qualités d’absorption des vibrations du lin intéressent beaucoup les industriels. Nous sommes orientés vers l’innovation et nous allons poursuivre cette diversification. L’enjeu est d’utiliser la fibre longue sur des marchés techniques, indépendamment du marché textile. Il faut des applications à haute valeur ajoutée».
L’utilisation textile reste le principal débouché avec 80 % des fibres longues qui partent encore dans les filatures chinoises. Mais de ce côté-là, les choses bougent également. La main-d’œuvre chinoise n’est plus aussi bon marché et le coût du dollar favorise à nouveau les filatures européennes qui achètent du lin peigné. C’est pourquoi, Terres de Lin s’équipe de peigneuses pour répondre aux besoins des filateurs italiens et polonais qui veulent développer le lin. Il y a également des perspectives de développement vers l’Inde qui est un nouveau marché pour le lin.
A la question de Nicolas Mayer-Rossignol sur les prochains investissements, Thierry Goujon a rappelé que la coopérative investit environ deux millions par an dans l’outil industriel et la recherche. « Nos grands projets d’investissement sont liés aux conditions de travail pour diminuer les nuisances, la fatigue des salariés et améliorer les performances. C’est un des enjeux des annés à venir. Nous investissons dans le domaine technique et à côté on continue de développer le secteur textile. Au niveau de la recherche, les enjeux sont l’amélioration constante des variétés de lin ». Jean-Paul Trouvé, responsable de la recherche à la coopérative, a expliqué le travail de son équipe pour créer des variétés qui répondent aux besoins des liniculteurs et des clients. Si le travail de génétique du laboratoire reste basé sur des croisements naturels, l’utilisation des biotechnologies permet d’accélérer les phénomènes de sélection. « C’est une belle filière, un bon exemple de produit à la fois identitaire et moderne » conclut-il.