Le quinoa du pays de Caux
Cherchant à diversifier ses cultures à haute valeur ajoutée, Jean-Luc Noël est devenu producteur de quinoa. C'est le premier à cultiver cette plante herbacée en Seine-Maritime.
Cherchant à diversifier ses cultures à haute valeur ajoutée, Jean-Luc Noël est devenu producteur de quinoa. C'est le premier à cultiver cette plante herbacée en Seine-Maritime.






Jean-Luc Noël vient de terminer sa moisson de quinoa. Cet agriculteur installé à Sorquainville, dans le pays de Caux, est l'un des seuls dans le département à cultiver cette espèce de plante herbacée annuelle de la famille des chénopodiacées.
Le quinoa est de la même famille botanique que la betterave, l'épinard et l'amarante. On dit que c'est une pseudo-céréale car la plante produit des graines riches en amidon mais ne fait partie des espèces de céréales et ne contient pas de gluten.
Très riche en protéines de haute qualité, contenant tous les acides aminés essentiels, mais aussi en minéraux, en acides gras insaturés et en vitamines, le quinoa est considéré comme un super aliment. Sa consommation est en croissance en France et en Europe. C'est un aliment complet très rassasiant. Au Pérou et en Bolivie, il remplace la viande.
Une plante bien implantée en Anjou
" J'ai commencé à cultiver du quinoa quand j'ai arrêté l'atelier laitier en 2016, explique l'agriculteur. J'ai augmenté mes surfaces en lin, betteraves et pommes de terre et j'ai cherché d'autres cultures à haute valeur ajoutée." " Mon beau-frère est revenu d'un voyage en Belgique et aux Pays-Bas où il a vu des champs de quinoa, ajoute-t-il. Je me suis mis en contact avec des agriculteurs spécialisés en Anjou (Maine-et-Loire) où j'ai acheté des semences. Dans la région d'Angers, il y a une forte production de quinoa ".
Le quinoa d'Anjou est la première filière de quinoa française. Dans cette région, il y a environ 2 000 hectares et le groupe Soufflet participe à la recherche variétale de cette plante.
Une parcelle propre
Jean-Luc Noël cultive en général entre 1 et 2 hectares mais pas systématiquement tous les ans. " Il n'y a pas de place exigée dans la rotation pour le quinoa. Cela va dépendre des années. Il est très important d'avoir une parcelle propre ".
Les rendements varient de 0 à 3 tonnes. " Cette année, la récolte s'est bien passée mais les conditions climatiques ont provoqué un salissement de la parcelle. Les graines vont devoir être passées au trieur optique et à la table densimétrique ".
Une préparation de semis soignée pour une levée très rapide
Le quinoa n'est pas une plante très exigeante mais il lui faut un sol bien drainé. La préparation du semis est la même que pour la mise en place d'une céréale de printemps, fine et soignée car les graines sont petites. Le semis se fait début juin. " Il faut que les graines lèvent en 3-4 jours. La plante a besoin de 200 unités d'azote, et aucun phytosanitaires car elle n'est pas sensible aux maladies et insectes ".
La totalité de la récolte est vendue en direct, principalement en sachet ou en vrac à quelques magasins.
Le quinoa peut se préparer de différentes manières, façon risotto ou comme un taboulé. Pourquoi ne pas essayer une version salade grecque : mélangez du quinoa cuit puis refroidi avec du jus de citron, de l'huile, des olives noires en rondelles et des tomates. Il peut aussi se cuisiner en dessert, en gâteau au chocolat ou comme un riz au lait.•