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Chien de troupeau : toujours aussi efficace dans les élevages

Le chien a été domestiqué par l'homme il y a plus de 15 000 ans et aujourd'hui encore il est un allié précieux pour les éleveurs et leurs troupeaux. Comme tous les ans, les Chambres d'agriculture proposent aux éleveurs des formations pour dresser un chien de troupeau.

À l'heure où tout le monde parle de la révolution qu'apportera l'Intelligence artificielle pour l'agriculture de demain, on n'en oublie les fondamentaux d'aujourd'hui. Le chien a été domestiqué par l'Homme il y a plus de 15 000 ans et aujourd'hui encore il est un allié précieux pour les éleveurs et leurs troupeaux. Les troupeaux s'agrandissant, la charge de travail s'accroît. Parallèlement, l'âge moyen des agriculteurs augmente et leur capacité physique diminue. Ce sont autant de bonnes raisons pour acquérir et dresser un chien de troupeau. Travailler avec un chien offre quatre avantages. Il permet de :

  • réduire les déplacements et la fatigue de longues marches et/ou courses à travers les prairies ;
  • gagner en temps et en autonomie, en effectuant des tâches seul ;
  • réduire le stress, en manipulant le troupeau avec sérénité. Une fois habitués au chien, les animaux sont plus dociles et acceptent plus facilement d'être manipulés ;
  • d'être heureux dans son travail. Le chien est un véritable compagnon de travail qui est source de complicité et réduit le sentiment d'isolement.

30 éleveurs formés chaque année au dressage de chien de troupeau

Chaque année en Normandie, les Chambres d'agriculture forment une trentaine d'éleveurs au dressage de leur chien de troupeaux. La formation "Initiation" permet d'appréhender la méthode et la formation, "perfectionnement" d'approfondir ou de réactualiser les connaissances lorsque les propriétaires acquièrent un nouveau chiot. Le formateur Antoine Brimboeuf est agréé par l'Idele. Il enseigne la méthode de dressage préconisée par l'institut technique. Cette méthode largement éprouvée apporte des résultats rapides lorsqu'elle est bien appliquée. Trois sessions de formation sont programmées en mars.

  • à Neufchâtel-en-Bray, première journée le 25 mars 2025 ;
  • à Lisieux, première journée le 26 mars 2025 ;
  • à Valognes, première journée le 27 mars 2025.•

REYNALD CORMIER, éleveur dans l'Orne

Utah est indispensable à mon organisation »

Avec 250 animaux répartis sur trois sites distants, Reynald Cormier, du Gaec du Bois Souchet (61), a rapidement cherché à réduire le temps et la fatigue liés aux déplacements de ses bovins. En 2023, il décide d'acheter et de former Utah, une chienne border collie. Témoignage.

"Nos bovins pâturent du 1er avril au 15 novembre sur trois sites distants de plusieurs kilomètres. Rien que pour la traite, je perdais 40 minutes par jour à rassembler les vaches laitières, sans compter la fatigue à parcourir 2 à 3 km dans les prairies et l'énervement à faire avancer les plus lentes. 

Après 2 ans de réflexion et de veille sur le sujet, j'ai acheté Utah dont les parents (inscrits au LOF) font des concours de chien de troupeau. À 2 mois, j'ai commencé à l'éduquer aux ordres de bases. J'ai consacré environ 30 minutes par jour (3 x 10 minutes) au dressage d'Utah et au printemps 2024, j'ai suivi la formation des Chambres d'agriculture. 

Mes seuls regrets sont d'avoir lu le guide de l'utilisateur du chien de troupeau édité par l'Idele trop tard et d'avoir exposé ma chienne aux vaches trop tôt. Il faut avouer que la première année n'est pas simple. Mais il faut être exigeant et discipliné. 

Le chien comprend très vite ce qu'on attend lui. Il a des prédispositions à ce travail mais il faut appliquer la méthode correctement. D'où la nécessité de lire le guide et de suivre la formation.

Pour révéler son instinct et booster sa motivation, je l'ai confrontée à des moutons. Ça lui a permis de prendre confiance après mon erreur de l'avoir emmenée trop tôt aux vaches. Il faut compter 15 mois pour avoir les premiers retours sur investissement et 2 ans pour bénéficier d'un vrai partenaire de travail."

"Avec ma chienne, je peux manipuler un lot de 60 animaux tout seul"

"Au quotidien, elle va chercher les vaches matin et soir pour la traite. Elle les regroupe dans le parc d'attente pendant que je branche les 16 premières. Elle maintient les bovins sur l'aire paillée lors du raclage des aires d'exercice. Elle ramène les génisses pour l'insémination, elle est devenue indispensable aux déplacements des génisses gestantes et des vaches taries entre les sites. Quand nous curons les petits veaux, elle les charge dans la bétaillère le temps du curage. Pas besoin de seaux d'aplatis, ni de promener un quad entre les trois sites. La chienne me suit partout, elle fait son boulot et les bovins se laissent guider. Quand elle ne travaille pas je l'enferme. Psychologiquement, je n'étais à l'aise avec cette idée de chien au chenil. Finalement, je constate qu'elle travaille mieux et qu'elle est plus à l'écoute quand elle est enfermée. C'est surtout trop stressant de devoir la surveiller, de craindre le risque d'écrasement et de fugue."

"Ma chienne malade, c'est comme le télescopique en panne"

"Aujourd'hui, elle est pleinement opérationnelle et je suis devenu dépendant de sa présence à la ferme. Elle a largement fait ses preuves et même convaincu mon père. Lorsqu'il me remplace ponctuellement pour une traite, je constate qu'il fait un détour par la maison pour prendre la chienne. Lui, qui pourtant émettait de grosses réserves sur l'utilité du chien reconnaît qu'elle fait le boulot et fait gagner beaucoup de temps. Avant de m'installer, j'ai été professeur de productions animales pendant 14 ans et je n'ai jamais abordé le sujet avec mes élèves, je considère que c'est une faute professionnelle tant les avantages sur le travail sont nombreux."•

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