Se former à distance : est-ce une bonne idée ?
La pandémie de Covid-19 a provoqué un regain d’intérêt pour l’enseignement par correspondance.
La formation agricole n’y échappe pas. Des solutions existent pour ceux qui souhaitent préparer un diplôme ou simplement accroître leurs connaissances tout en restant chez eux. Mais attention cela ne convient pas à tout le monde.
La pandémie de Covid-19 a provoqué un regain d’intérêt pour l’enseignement par correspondance.
La formation agricole n’y échappe pas. Des solutions existent pour ceux qui souhaitent préparer un diplôme ou simplement accroître leurs connaissances tout en restant chez eux. Mais attention cela ne convient pas à tout le monde.

Pendant la crise sanitaire, les établissements de formation à distance ont vu leur nombre d’inscriptions monter en flèche. La tendance semble bien se poursuivre. Ce sont aujourd’hui plus d’un millier d’étudiants qui suivent une formation au Centre national d’enseignement agricole par correspondance (Cneac), contre 700 avant la pandémie. L’établissement est sous contrôle pédagogique de l’État et toutes les formations qui y sont dispensées sont agréées par le ministère de l’Agriculture. Les diplômes préparés vont ainsi du bac pro ou technologique au BTS agricole. Et ce, dans divers secteurs professionnels : les productions animales, les productions végétales, les activités hippiques, l’horticulture, la viticulture, l’aménagement paysager, la gestion et la protection de la nature, les services à la personne et le marketing.
Les étudiants viennent de la France entière. « Il y a vraiment tous les départements même ceux d’outre-mer, souligne Bernard Berthaud, directeur du Cneac. Nous comptons aussi quelques élèves habitant à l’étranger, en Italie ou en Angleterre ».
Deux profils se distinguent. Des jeunes en formation scolaire classique, mais aussi de nombreux adultes. L’enseignement à distance présente pour ces derniers l’avantage de leur permettre de mener de front leur emploi et leur formation. « On note ces dernières années un nouvel engouement autour des métiers en lien avec la nature, l’élevage… constate Bernard Berthaud. On voit arriver dans notre centre de plus en plus de personnes qui souhaitent s’orienter vers une double activité ou entamer une reconversion », explique-t-il.
Des sessions de regroupement
Chaque élève se voit remettre les cours complets avec des exercices d’application ainsi que des devoirs à envoyer. Il reçoit ses devoirs corrigés et notés et peut bénéficier d’explications complémentaires si besoin.
Des sessions de regroupement sont également organisées à Argenton-sur-Creuse (36), siège du Cneac, une semaine par trimestre, pour préparer les élèves aux examens, comme tout candidat issu d’un établissement agricole. De même pour les stages à effectuer en entreprises, lesquels font partie intégrante de bon nombre de formations.
Ainsi, le Cneac ne se voit pas comme un concurrent des lycées agricoles locaux, mais davantage comme un relais pour permettre à un maximum de personnes de se former.
Cela permet d’accéder à des formations que l’on n’a pas forcément près de chez soi. De réduire les coûts : pas de frais d’hébergement lié à la formation, pas de frais de transport.
Tous ces avantages ne signifient pas forcément que ce mode d’enseignement convienne à tout le monde. Il requiert une bonne dose d’organisation, de motivation et d’auto-discipline.
« Cependant, le taux d’abandon n’est pas plus élevé que dans l’enseignement classique, insiste le directeur du Cneac. Les personnes qui optent pour les cours à distance apprécient cette façon de travailler de manière plus souple, à leur rythme. »
De plus, les réseaux sociaux, les forums de discussion, les visioconférences sont aujourd’hui de bons moyens de rompre ce potentiel isolement. •