NatUp étudie une diversification vers la noisette
En partenariat avec le leader de la noisette, la coopérative Unicoque (marque Koki), NatUp travaille sur le développement d'une filière noisette en Normandie.
En partenariat avec le leader de la noisette, la coopérative Unicoque (marque Koki), NatUp travaille sur le développement d'une filière noisette en Normandie.

« La question de la relocalisation de filières s'est posée avec la crise sanitaire. La filière noisette est en croissance, il y a un marché pour cette production. C'est une culture de plus en plus adaptée à nos climats qui peut répondre à un enjeu de diversification sur le territoire de la coopérative. Sur certaines zones où il y a de moins en moins d'élevage, la production de noisettes pourrait être une réponse à la reconversion des prairies. Il y a aussi un enjeu au niveau du carbone pour ceux qui souhaitent aller vers la certification environnementale par exemple. La proximité de Ferrero permet d'imaginer des débouchés locaux. Enfin, le marché de la noisette est un marché d'export et la proximité du port de Rouen est un atout », explique Laurent Lemarchand, responsable du développement de la coopérative NatUp.
Consolider une filière française
NatUp a fait le choix d'un partenariat stratégique avec la coopérative Unicoque basée à Cancon dans le Lot-et-Garonne. Unicoque est le leader français des fruits à coque. « Notre volonté est de consolider une filière française plutôt que de la déstructurer, d'aller chercher un maximum de valeur pour les adhérents. C'est du bon sens économique de mutualiser les outils, les investissements, les compétences. Il y a aussi des enjeux de financements au niveau des exploitations que le groupe NatUp peut accompagner. La plantation verger-noisette est éligible à des subventions ».« Nous avons un programme de développement sur l'ensemble du territoire français et il est intéressant pour nous de travailler avec des partenaires locaux. L'objectif est de continuer à structurer la filière française de noisette. Avec 10 000 tonnes de production, la France est un petit acteur, donc nous n'avons pas intérêt à nous disperser en plusieurs éléments de production », précise Jean Luc Reigne directeur d'Unicoque. Le marché des fruits à coque (noisette, noix, amande, pécan) a beaucoup évolué. Ces dix dernières années, il a été multiplié par trois. Ce sont des marchés qui connaissent une grosse dynamique. La production mondiale de fruits à coque se répartie sur une dizaine de pays pour un million de tonnes produit chaque année (fruits entiers en coque - 450 000 à 500 000 tonnes décortiquées). Le plus gros pays producteur est la Turquie (700 000 tonnes) qui fournit 80 % du marché. Vient ensuite l'Italie (120 000 tonnes), puis le Chili, l'Oregon, la Géorgie, l'Azerbaïdjan (autour de 50 000 tonnes pour chaque pays). La France et L'Espagne sont de petits pays producteurs en progression.
Un ingrédient majoritairement industriel
Le fruit à coque noisette est avant tout un ingrédient industriel à 98 %. À ce jour, Ferrero achète 25 % des noisettes du monde. Pour accéder aux marchés européens les plus rémunérateurs, cela impose d'avoir des outils industriels importants pour proposer toute une gamme de produits. C'est le rôle d'Unicoque, cette expertise de 40 ans. Bruno Saphy est responsable du développement chez Unicoque : « notre modèle de production développé depuis 40 ans en France, repose sur un concept d'agriculture mécanisée. Le développement se fait autour de plusieurs îlots de vergers irrigués, performants et durables ». Le coût de plantation de cette culture pérenne (espèce qui produit une soixantaine d'année) se situe autour de 10 000 euros/ha (préparation avant plantation, achats de plants, plantation, irrigation, clôture gibier, intrants et main-d'œuvre pendant 4 ans de mise en production). La première production arrive au bout de la 4e année et la pleine production à 7-8 ans. En marge directe, la culture du noisetier se situe entre 1 100 euros/ha à 1 600 euros/ha pour 45 heures de main-d'œuvre.
Réunions d'information les 29 et 30 juin
« L'aspiration de NatUp est d'apporter de nouvelles opportunités à ses adhérents. Quelques expérimentations ont lieu en Normandie afin de voir les niveaux de performance que l'on peut atteindre. Les intrants sont assez faibles et les bénéfices carbone sont importants. NatUp pourra donc accompagner les adhérents intéressés pour aller chercher des crédits carbone », ajoute Laurent Lemarchand. Chez Unicoque, la volonté est d'aller chercher des territoires plus au nord de la France pour poursuivre un développement permettant des investissements et une diversification de l'offre. Pour que la filière NatUp-Unicoque fonctionne, il faudra suffisamment de surfaces pour investir dans une unité de lavage et séchage, soit 300 ha irrigués sur une trentaine d'exploitations. « Nous allons dans cette filière avec ambition mais cela dépendra des adhérents. Les 29 et 30 juin, des réunions en petits groupes seront organisées en présentiel afin de rencontrer les adhérents intéressés pour participer à une phase pilote de plantation, cet hiver ou l'hiver prochain ». •
UNICOQUE
- 350 producteurs
- 6 500 hectares de vergers
- 95 % de la production de noisettes en France, potentiel de 10 000 à 12 000 tonnes.
- Activités : recherche, développement, conseils techniques, pépinières de noisetiers, commercialisation sur une trentaine de pays avec un majorité à destination européenne et marché français en croissance. Présence sur 71 départements français avec des partenaires pour avoir une meilleure efficacité sur les territoires. Sur le marché coque, la marque Koki représente le premier fournisseur européen avec 55 à 65 % de parts de marché. Sur le marché mondial de l'industrie, Koki représente seulement 1 % mais vise 3 %.