Lactalis va réduire sa collecte en France à partir de fin 2024
Le groupe Lactalis annonce vouloir réduire ses volumes de 450 millions de litres (Ml) de lait d'ici 2030, soit plus de 8 % de la collecte de la laiterie en France (5,1 milliards de litres).
Le groupe Lactalis annonce vouloir réduire ses volumes de 450 millions de litres (Ml) de lait d'ici 2030, soit plus de 8 % de la collecte de la laiterie en France (5,1 milliards de litres).

L'annonce par le géant laitier Lactalis l'une réduction de l'ordre de 8 % de sa collecte laitière en France a suscité une vive émotion dans les milieux agricoles et politiques ces derniers jours. Le leader mondial du secteur a justifié sa décision de réduire progressivement (de 2024 à 2030) la collecte " d'excédents laitiers " en France par sa volonté de " limiter (son) exposition à la volatilité des marchés internationaux et conduire à une meilleure valorisation du prix de lait payé aux producteurs " mais aussi " de se recentrer sur les produits de grande consommation français, mieux valorisés car moins sujets aux aléas des marchés mondiaux ". Lactalis entamera cette réduction des volumes de lait excédentaires à partir de la fin 2024, de l'ordre de 450 millions de litres sur les 5,1 milliards de litres de lait collectés chaque année à travers toute la France. Selon la principale association d'organisations de producteurs livrant à Lactalis, l'Unell, " 272 producteurs sont ciblés " dans des " zones très circonscrites ". " Lactalis veut rompre leur contrat d'ici la fin de l'année et il y a un an de préavis, donc ça veut dire un arrêt de la collecte fin 2025 ", explique le président de l'Unell, Yohann Serreau à Agra Presse. En outre, d'ici 2030, Lactalis ne renouvellera pas son contrat de l'ordre de 160 ml de lait avec " une coopérative ". Selon le président de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), Yohann Barbe, il pourrait s'agir d'Unicoolait (Lorraine, Alsace). Le groupe ne détaille pas sa stratégie pour " la seconde étape " qui concernera les 130 ml restants.
Une " déflagration "
Sur France Info, le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, a qualifié de " déflagration " l'annonce de Lactalis estimant urgent " de s'assurer que les producteurs de lait continueront à trouver quelqu'un qui leur collecte le lait ". " C'est ça tout l'enjeu pour continuer à créer de la valeur et installer en France ", a-t-il estimé.
De son côté, la FNPL a estimé que Lactalis comptait proposer encore davantage aux consommateurs français " des produits à base de lait importé, après avoir détricoté la réglementation sur l'étiquetage de l'origine. " " Lactalis n'a donc pas plus de considération pour les producteurs qu'il collecte que pour les consommateurs en attente de produits français ", poursuit la FNPL. La fédération " demande fermement à Lactalis, dans l'intérêt des producteurs, un délai beaucoup plus long (que 12 mois, NDLR) " pour identifier des alternatives " individuelles ou collectives ".
La nouvelle ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, est rapidement intervenue sur le dossier en recevant Yohann Barbe, le président de la (FNPL), et l'a assuré " de son soutien et de son engagement aux côtés des producteurs ". Elle a dit vouloir défendre " le capital productif français ". " J'attends de nos leaders industriels le même engagement et la même ambition pour la production alimentaire française ", a-t-elle assuré.•