Agriculture péri-urbaine
Cueillette d’Octeville : « Nous souhaitons redonner des repères aux consommateurs »
Dans la zone verte de l’agglomération du Havre, la Cueillette d’Octeville permet aux habitants de la villede consommer des légumes frais et de saison.
Dans la zone verte de l’agglomération du Havre, la Cueillette d’Octeville permet aux habitants de la villede consommer des légumes frais et de saison.







Hugo et Mathilde Martin produisent des légumes, des fruits et des fleurs sur la commune d’Octeville-sur-Mer. Agriculteurs sur une exploitation de polyculture près d’Étretat, ils sont également devenus maraîchers en 2010 sur cette surface de 15 hectares aux portes du Havre.
Ils ont fait le choix d’ouvrir leur potager à la cueillette et proposent, d’avril à novembre, plus de 40 variétés de fruits et légumes de saison. Une boutique permet aussi aux consommateurs qui n’ont pas le temps d’aller cueillir de remplir leur panier de produits locaux en rentrant du travail.
Avec les pluies incessantes du mois de juillet, les gens ne sont pas venus cueillir. Il a donc fallu approvisionner la boutique en permanence. La fréquentation a été moins importante et la météo a provoqué une baisse des ventes.
Une activité chronophage
Dix personnes travaillent sur cette structure où il faut gérer la production, la commercialisation, la communication… Hugo et Mathilde Martin ne le cachent pas, l’activité est chronophage : « tous les jours de l’année, notre travail ne s’arrête jamais. On sème et on plante tous les jours. On ne peut pas manquer. C’est un travail permanent. L’hiver, quand la cueillette est fermée, il y a la taille des fruits rouges et des arbres fruitiers, la remise en état des serres ». C’est pourquoi ils mettent en garde ceux qui veulent se lancer dans un projet de maraîchage : « il y a des investissements en matériels mais également en temps conséquents. Il faut vraiment être passionné et disponible. On travaille quand les autres se promènent ».
Fête de la Brouette en août
« Nous voulons également que ce lieu ait une action éducative. Nous essayons d’expliquer notre travail, pourquoi il n’y a pas de tomates en hiver. Ici il n’y a pas de serres chauffées. Nous souhaitons redonner des repères aux gens. Nous accueillons des écoles de mai à octobre et nous organisons des animations. Par exemple, il y a la fête de la Brouette du 22 au 26 août prochain. Durant quatre jours, nous allons proposer des activités pédagogiques et gustatives. Fin septembre, nous organisons la fête de la Pomme et du miel et la fête de la Courge en automne », explique Mathilde Martin.
Tout le verger est en conduite biologique. Une dizaine de ruches ont été installées pour permettre une meilleure pollinisation. Les fruits rouges sont également en conduite biologique. « Toute la cueillette est certifiée HVE 3 et nous pratiquons la protection biologique intégrée dans les serres. Les parcelles de légumes de plein champ sont binées. Nous sommes attentifs à nos rotations mais également au choix des variétés. Elles doivent avoir du goût mais aussi être tolérantes aux maladies », explique Hugo Martin.
Des espaces libres en jachère assurent l’alimentation des abeilles et bourdons. Les plants de légumes sont repiqués sur du film biodégradable qui cache la terre durant quelques semaines. Les faux semis et le binage ont été choisis plutôt que l’utilisation de désherbants. Le buttage et le paillage y contribuent également. Le couple est toujours en quête d’innovation technique qu’il partage au sein du réseau Chapeau de paille.
Créer un lieu où les gens sont bien
« Le GIE Chapeau de Paille c’est un partage de compétences aussi bien sur la partie technique que commerciale. Nous sommes 36 cueillettes aujourd’hui en France dont trois en Haute-Normandie. La ligne de conduite est la production d’une grande diversité de variétés et des pratiques respectueuses de l’environnement, impliquant plus d’observation, une irrigation limitée des binages répétés et une activité humaine importante ».
Des brouettes et paniers sont mis à disposition à l’entrée et quand les clients partent dans le potager cueillir des légumes, des fruits et des fleurs. Ils ont ainsi un peu l’impression d’être dans leur jardin. Les allées sont entretenues pour faciliter les déplacements, il y a des petits jeux pour les enfants et des endroits pour se poser. « Nous avons souhaité créer un lieu où les gens aiment passer du temps. Ces derniers sont également en recherche d’un contact, de conseils de préparation. Il y a toujours quelqu’un dans les allées pour leur expliquer les techniques agricoles et les conseiller. Ils sont également contents de soutenir une agriculture péri-urbaine ». •