Accidents du travail : cela n’arrive pas qu’aux autres
Le monde agricole est particulièrement concerné par les accidents du travail. En 2021, 47 000 accidents étaient recensés, dont 42,3 % dans le secteur culture-élevage et 25,7 % pour les travaux agricoles.
Le monde agricole est particulièrement concerné par les accidents du travail. En 2021, 47 000 accidents étaient recensés, dont 42,3 % dans le secteur culture-élevage et 25,7 % pour les travaux agricoles.

Parmi les victimes de ces accidents, 91 % étaient des hommes, âgés de 50 à 59 ans pour 39 % d’entre eux. Bien que les statistiques MSA du premier trimestre 2023 affichent une diminution du nombre d’accidents du travail par rapport aux premier et quatrième trimestres 2022, la vigilance reste de mise.
L’élevage, le plus concerné
Les données 2014-2018 issues des trois caisses MSA œuvrant sur la Normandie sont intéressantes à plusieurs titres. En effet, le nombre moyen annuel d’accidents du travail par système d’exploitation (avec arrêt) des exploitants, place en tête les élevages bovins lait, suivi par les systèmes en polyculture et poly-élevage et les systèmes « élevage bovins-mixte ». Toutefois, cette hiérarchie évolue avec l’indicateur « indice de fréquence » des accidents de travail des exploitants. Il traduit le nombre d’accidents du travail des exploitants rapporté au nombre des exploitations de chaque production. Cette fois-ci, ce sont les exploitations de bois et les structures équines (entraînements, dressage, club hippique, haras…) qui devancent les élevages bovins lait
Parler santé et sécurité au travail, dès la formation
Face à ces chiffres préoccupants, le gouvernement a récemment lancé une campagne de communication* avec pour objectif d’interpeller les employeurs, les salariés, sur les risques d’accidents au travail dans l’ensemble des secteurs professionnels.
Le ministère de l’Agriculture s’est associé depuis plusieurs années au plan d’action piloté par le ministère du Travail. Les objectifs et les actions menées pour informer, sensibiliser et alerter correspondent aux domaines à risque identifiés. Parmi eux, on peut citer le secteur forestier, avec les chutes de branches par exemple, ainsi que les risques liés aux animaux, qui touchent particulièrement le monde du cheval et les éleveurs de bovins. On peut également citer les risques associés à l’utilisation de machines ou aux chutes de hauteur, lors de la descente d’un tracteur par exemple.
Pour limiter les accidents professionnels en agriculture, un travail est effectué par le ministère de l’Agriculture afin que les questions de santé et de sécurité au travail soient abordées dès la formation initiale des futurs agriculteurs, dans les établissements d’enseignement agricole. Il s’agit de mettre en place une éducation aux risques afin de développer une vraie vigilance sur ces sujets.
Il faut également souligner le travail des caisses régionales MSA dans la prévention des risques sur la santé et sécurité au travail. De nombreuses actions concrètes sont menées pour informer, conseiller les entreprises du secteur agricole afin de diminuer les risques professionnels, améliorer les conditions de travail, réduire la pénibilité et contribuer au maintien dans l’emploi des salariés.
En outre, dans le cadre du plan régional santé au Travail en Normandie auquel sont associés la Direction du travail, l’Anact, les services de prévention, les organisations patronales et syndicales, des actions ont été mises en œuvre. Retrouvez les sur : https://normandie.aract.fr/zoom-sur--/plan-regional-sante-au-travail-pr…
Évaluer les risques pour mieux les éviter
La dernière campagne de communication nationale sur la santé et sécurité au travail réaffirme également l’existence de mesures légales de prévention et de protection pour prévenir les accidents du travail et la nécessité de les mettre en œuvre. Parmi ces dispositions, figure l’évaluation des risques formalisée via le Document unique d’évaluation des risques (Duer) (voir encadré). Outre son caractère obligatoire dans les entreprises dès l’embauche du premier salarié, de salariés mis à disposition ou d’accueil de stagiaires, cette évaluation comporte un inventaire des risques identifiés dans chaque unité de travail de l’exploitation (salle de traite, bâtiment agricole, atelier, matériel, etc.), complétée par un travail de hiérarchisation de ces risques (probabilité, gravité, fréquence, nombre de travailleurs concernés, etc.) ainsi que des propositions d’actions de prévention pour les éviter et protéger les salariés sur les risques identifiés.
L’employeur peut lui-même rédiger son document d’évaluation des risques, être accompagné dans sa démarche de prévention ou suivre une formation.
Le Duer doit être mis à jour en y associant les salariés et lors de toute décision d’aménagement, évolution modifiant les conditions de santé et de sécurité ou les conditions de travail des salariés.•
* https://agriculture.gouv.fr/accidents-du-travail-le-monde-agricole-part…