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Une ambiance saine pour des bovins en bonne santé

Les maladies chez les bovins entraînent dans les élevages des pertes économiques considérables (frais vétérinaires, chute de production, pertes d’animaux…). Les causes sont multiples et souvent cumulées. Parmi celles-ci, l’ambiance dans le bâtiment n’est pas du tout négligeable. Une ambiance saine est primordiale pour maintenir les animaux en bonne santé tout en faisant face au stress thermique.

Un renouvellement d’air maîtrisé.
© Jean-François Bourdais/Chambre d’agriculture 76

Les bâtiments d’élevage peuvent être un facteur aggravant des pathologies sur les bovins. Une mauvaise ambiance constitue un risque de maladies importantes : respiratoires, diarrhées néo-natales, mammites… De plus, avec des températures élevées, les ruminants souffrent de stress thermique avec des conséquences importantes sur la santé et la production. Le bâtiment doit contribuer à atténuer les effets du stress climatique.

Vapeur d’eau

Les animaux éliminent constamment des éléments dans l’air ambiant. La vapeur d’eau, provenant de la respiration et de l’évaporation des déjections, est, en quantité, l’élément le plus important. Les micro-­organismes de l’environnement sont émis par voie fécale, respiratoire et cutanée. Ils sont présents sur les sols et en suspension dans l’air. Une température et une humidité élevées favorisent la multiplication et augmentent le temps de survie des microbes. Une bonne ventilation du bâtiment permet d’éliminer les agents infectieux, mais surtout, en évacuant les vapeurs d’eau, contribue à baisser l’humidité relative. D’autres facteurs comme le gaz carbonique, l’ammoniac et les poussières sont ainsi éliminés. En conséquence, il est nécessaire de renouveler totalement le volume d’air 15 à 20 fois par heure, soit toutes les trois à six minutes.

De l’air sans courant d’air

Les ruminants ne sont pas sensibles aux basses températures et s’adaptent sans répercussion zootechnique jusqu’à - 5 °C. En revanche, des pertes de calories peuvent apparaître pour des humidités et des vitesses d’air élevées, et la combinaison des deux accentue le phénomène. En effet, le pouvoir isolant du pelage est réduit et l’animal perd de la chaleur par rayonnement. La lutte contre le froid diminue alors la résistance de l’organisme aux agents pathogènes. La vitesse d’air maximale admissible en période hivernale, au niveau de l’animal, est de 0,25 m/s pour les jeunes à 0,5 m/s pour les adultes, soit un déplacement d’air quasiment non perceptible par l’homme. Évidemment, ce mouvement d’air réduit est à vérifier uniquement à l’endroit du bâtiment où vivent les animaux.

Conséquences graves

L’humidité favorise le développement des bactéries. Les pathologies les plus fréquentes résultent de l’action combinée d’un ensemble de facteurs de risques. L’ambiance du bâtiment y prend sa part en augmentant les facteurs de contamination. Une mauvaise ambiance se caractérise dans le bâtiment par la présence de condensation sur les bardages, les murs et en sous toitures, de brumes le matin, de traces de moisissures, d’une mauvaise répartition des animaux dans le bâtiment et par des pelages humides.

L’impact de la chaleur

Au-delà de 20 °C, la vache sort de la zone de confort thermique. L’organisme des ruminants accumule de la chaleur qui l’empêche de maintenir une température corporelle normale, contrairement aux basses températures. L’animal doit s’adapter pour réguler sa température et subit alors un stress thermique.
Il faut limiter le rayonnement de la toiture, des parois et de l’environnement. Les animaux doivent rencontrer à l’intérieur de la stabulation des conditions qui atténuent l’impact des fortes chaleurs. L’été, le bâtiment doit ressembler à un parasol sans aucun frein à la circulation de l’air.
La limitation du rayonnement passe par :
- la réduction au maximum des parois béton qui ont la propriété d’emmagasiner la chaleur et de la restituer ;
- la limitation voire la suppression (a minima sur le pan sud) des translucides en toiture. Pour les bâtiments existants, un blanchissement des plaques avec une peinture d’ombrage à base de chaux à l’intérieur laisse passer la lumière pas la chaleur ;
- la suppression du rayonnement direct du soleil sur les aires de vie des animaux, sur l’auge et les abreuvoirs en fermant le jour et en ouvrant la nuit ou en créant des débords de toiture ;
- l’isolation de la toiture des bâtiments à faible volume.

Assurer une bonne ambiance

• La ventilation :
elle permet le renouvellement du volume d’air de l’intérieur du bâtiment. Elle évacue les gaz viciés et réduit l’humidité relative. De l’air frais pénètre dans le bâtiment par les bardages avec une vitesse limitée. Le dégagement de chaleur des animaux réchauffe l’air ambiant qui monte vers la toiture et s’évacue par l’ouverture du faîtage et le bardage côté opposé à l’entrée d’air grâce au flux d’air. Il est donc nécessaire de prévoir des entrées d’air par les bardages en disposant de claire-voie ou de tôles perforées et d’une ouverture du faîtage accompagnée d’une faîtière pare-vent. 
Pour la période estivale, si les bovins sont présents dans la stabulation, cette dernière doit permettre de leur assurer un confort optimal. Les animaux évacuent la chaleur par la transpiration à condition que l’air ne soit pas trop humide et par la convection grâce à un fluide en mouvement. Ce sont les courants d’air qui jouent ce rôle grâce à la ventilation. La maîtrise de l’ambiance et une bonne ventilation permettent d’évacuer l’humidité et de créer des flux d’air qui rafraîchissent les animaux.
En ventilation naturelle, ce sont des ouvertures importantes sur les faces du bâtiment qui assurent ces fonctions. Pour cela, des bardages existants peuvent être provisoirement démontés ou remplacés par des bardages s’ouvrant largement.
Ainsi, que ce soit pour des bâtiments larges et pour une occupation estivale, des rideaux amovibles peuvent être installés. L’intérêt est d’avoir de l’air frais facilement et rapidement ainsi qu’une protection contre les intempéries. La manipulation de rideaux peut être manuelle ou automatisée avec une mini-­station météo.
• L’occupation du bâtiment :
la ventilation repose sur la production de chaleur des animaux. La concentration dans le bâtiment est un phénomène important. Si le nombre d’animaux est trop faible, la production de chaleur est insuffisante, ce qui provoque une ambiance froide et humide car l’air ne s’évacue pas assez rapidement. Si le chargement est trop élevé, il empêche une élimination suffisante des gaz et vapeurs d’eau. Le bâtiment doit être, par son volume, ses surfaces d’ouverture, en rapport avec le nombre d’animaux logés.

Réflexion dès la conception

L’implantation du bâtiment est le premier facteur de réussite. En effet, il est important de positionner l’ouvrage en fonction des vents dominants (fréquence et intensité les plus élevées), du bâti existant dans les alentours et de l’environnement (topographie, plantation…). Sur le bâtiment lui-même, la réflexion se porte sur les dimensions (largeur et hauteur) et sur le choix des matériaux. Enfin, les ouvertures pour assurer les entrées et sorties d’air sont calculées. Tous ces éléments sont fonction du type d’animaux et de logement.

Bien utiliser le bâtiment

La ventilation du bâtiment est un facteur essentiel pour contribuer à bonne ambiance du bâtiment mais elle n’est pas suffisante. En effet, il est aussi indispensable de respecter les pratiques de fonctionnement du bâtiment et, en particulier :
- la surface d’aire de vie des animaux ;
- le volume suffisant mais sans excès ;
- la largeur du bâtiment ou le fait de disposer d’entrées relais ;
- de pailler suffisamment les litières accumulées pour maintenir les animaux propres ;
- de curer régulièrement les déjections. •

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