Tout savoir sur les droits des femmes en agriculture
La FRSEA de Haute-Normandie a réalisé un guide pratique pour les femmes en agriculture.
La FRSEA de Haute-Normandie a réalisé un guide pratique pour les femmes en agriculture.

La commission nationale des agricultrices a été créée à la FNSEA il y a 50 ans afin d’oeuvrer pour une égalité des droits entre hommes et femmes. Aujourd’hui, agriculteur n’est plus un métier d’hommes, même si seulement un quart des chefs d’exploitation sont des femmes. Ce chiffre tend à augmenter, avec 120 000 agricultrices en France, auxquelles on ajoute 41 000 collaboratrices d’exploitants et 388 000 salariées.
Le combat a commencé par l’acquisition d’un statut, condition nécessaire pour une reconnaissance économique et sociale. Trop longtemps, les femmes étaient simples conjointes, malgré leur participation importante et journalière sur les exploitations. Avoir un statut de collaboratrice en 1980 a été une avancée. En 2005, ce statut a été ouvert aux personnes pacsées et aux concubins. Et aujourd’hui, les femmes ayant le statut d’exploitante sont trois fois plus nombreuses que celles qui ont le statut de collaboratrice. Depuis 2010, le Gaec entre époux est autorisé, ce qui est encore une avancée.
L’importance d’avoir un statut
Sylviane Lefez, présidente de la section des agricultrices à la FNSEA 76 est en Gaec avec son mari Olivier. Elle a donc le statut d’exploitante. « Sur le statut social, il y a eu beaucoup de progrès effectués grâce à nos aînées, mais nous continuons à faire bouger les lignes, explique-telle. Dans la vie professionnelle, on peut avoir un accident, ou le décès du conjoint, ne pas avoir de statut n’est pas sans conséquence. » En Haute-Normandie, 500 femmes n’auraient pas de statut, et 8 000 en France, selon la FNSEA.
Pour toutes ces raisons, la FNSEA 76, en collaboration avec la FNSEA 27, édite un guide pratique pour les femmes en agriculture. « Le guide existait déjà dans l’Eure, nous avons réalisé ensemble une version haut-normande réactualisée, plus complète, car il y avait un réel besoin sur le terrain », explique Sylviane Lefez. Un travail long et fastidieux car cela implique de nombreux interlocuteurs, dont la délégation départementale aux droits des femmes et à l’égalité.
L’installation a une place importante dans le guide, ainsi que la formation continue. « Dans notre région, il y a des femmes qui s’installent seules, c’est un phénomène récent, même s’il est parfois difficile de trouver des propriétaires. Les mentalités ont besoin d’évoluer », témoigne Sylviane Lefez.
Quant aux questions liées à la vie de famille, elles ne sont pas oubliées car comme le précise Sylviane Lefez, « notre vie professionnelle et notre vie privée sont imbriquées ». La section locale des agricultrices est régulièrement sollicitée pour aider des femmes qui rencontrent des difficultés. Et la commission nationale se bat encore pour obtenir de meilleurs droits quant à la maternité, la retraite. Il y a encore du chemin a faire.
A noter
Le guide des agricultrices est encarté cette semaine avec l’Union agricole pour certains
abonnés. Ceux qui ne l’auront pas en version papier pourront le télécharger sur le site internet