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Top départ pour la vaccination après les premiers cas de FCO-3 en France

Début août, l’Hexagone a connu ses premiers cas du sérotype 3 de la fièvre catarrhale ovine (FCO). Initialement prévue le 14 août, la campagne de vaccination volontaire a démarré le 12 août dans six régions du nord-est.

© Pixabay

La campagne de vaccination volontaire contre le sérotype 3 de la fièvre catarrhale ovine (FCO-3) a démarré lundi 12 août, avec deux jours d’avance sur le calendrier initialement prévu, a annoncé le ministère de l’Agriculture le 9 août. Au lieu des 4,6 millions de doses prévues, ce sont 6,4 millions de doses (1,1 million pour les ovins, 5,3 millions pour les bovins) qui seront « gratuitement fournies par l’État aux éleveurs » qui en font la demande. Les pouvoirs publics ont reçu le 7 août la première tranche de 4,6 millions de doses, et ont passé une deuxième commande pour pouvoir couvrir toute la zone à protéger. Car la campagne concerne une « zone de vaccination volontaire » qui comprend six régions du nord et de l’est*. Comme l’explique le communiqué de la Rue de Varenne, « cette zone correspond au territoire qui avait été atteint en décembre 2007 par la FCO-BTV8 (sérotype 8, NDLR) à la suite de son introduction via la Belgique en juillet 2007 ». Ailleurs en France, les éleveurs pourront vacciner, mais à leur charge.

Trois cas confirmés au 8 août

Sur le terrain, les vétérinaires sanitaires peuvent « commander à partir du 12 août les vaccins et les prescrire » aux éleveurs volontaires, assure le ministère. Dans un document diffusé par la fédération des groupements techniques vétérinaires (FRGTV) des Pays de la Loire, la DGAL (ministère) évoque une « livraison sous un à trois jours ». « L’éleveur aura la possibilité de vacciner lui -même ses animaux », complète le ministère de l’Agriculture. D’après son communiqué, « la priorité est d’assurer une couverture vaccinale maximale pour la protection des cheptels ovins », les plus affectés par la maladie. « L’intérêt de la vaccination des bovins [reste] réel » pour limiter les effets de la FCO, insiste toutefois la Rue de Varenne. Pour rappel, deux vaccins ont été autorisés fin juillet contre la FCO-3 : le Bluevac 3 de CZ Vaccines pour les bovins (deux injections, immunité au bout de 21 jours) et le Bultavo 3 de Boehringer Ingelheim pour les ovins (une injection, immunité au bout de trois semaines).

Sur le plan sanitaire, selon le dernier bilan au 8 août, trois cas sont confirmés, dans l’Aisne, le Nord et les Ardennes. La zone réglementé (150 km autour des foyers) mise en place le 2 août a été ajustée en conséquence : elle couvre désormais une vaste bande allant de la Seine-Maritime aux Vosges, en passant par le Loiret. Les mouvements sortants des animaux sensibles à la FCO (bovins, caprins, ovins) y sont restreints. En règle générale, ils ne peuvent sortir qu’après 14 jours de désinsectisation et une analyse PCR négative.

Analyses prises en charge

En parallèle de la vaccination, le ministère de l’Agriculture a fait paraître deux arrêtés ajustant le dispositif de lutte contre la maladie. Le premier fixe les “mesures financières” relatives à la FCO. Outre la prise en charge du vaccin et de l’acte de vaccination dans la “zone de vaccination volontaire”, l’État finance les visites des vétérinaires sanitaires « visant à diagnostiquer » la maladie, ainsi que les actes liés. Le montant par visite est fixé à « six fois le montant de l’acte vétérinaire » (lui-même établi à 14,18 euros H.T.). Les pouvoirs publics financent aussi « le coût des analyses réalisées en laboratoire agréé » pour confirmer la FCO, ainsi que les prélèvements effectués dans ce but (selon des barèmes également basés sur le montant de l‘acte vétérinaire).

Quant au second arrêté, il porte sur les mesures de surveillance et de lutte ; il vient modifier un précédent texte paru début juillet. Parmi les nouveautés, il ajoute les « échanges » aux motifs permettant aux jeunes animaux (moins de 70 jours) de quitter la zone régulée FCO-3, après analyse PCR. Il permet aussi aux préfets d’interdire les sorties d’animaux – sauf pour abattage – dans les établissements suspectés (visés par un APMS, arrêté préfectoral de mise sous surveillance). Le texte interdit aussi aux animaux issus des zones indemnes de participer aux concours se tenant dans la zone réglementée.

Vaccins insuffisants pour les mouvements

Autre nouveauté : la vaccination du troupeau ne permet plus la levée d’un APDI (arrêté préfectoral de déclaration d’infection) dans un élevage confirmé comme infecté. L’APDI sera désormais levé uniquement « 90 jours après l'observation du dernier cas clinique dans l'exploitation » (avec attestation du vétérinaire sanitaire). En effet, les vaccins disponibles « ne peuvent pas être utilisés dans le cadre des mouvements », indique GDS France dans une note. « Au vu des données scientifiques actuelles, les vaccins contre la FCO-3 ne permettent pas d’empêcher la virémie (présence de virus dans le sang, NDLR). Ils ne permettent donc pas de garantir qu’un animal vacciné ne soit pas infecté et source de contamination pour les autres .»

* Hauts-de-France, Normandie, Île-de-France, Grand Est, Centre-Val de Loire, Bourgogne-Franche-Comté

En Occitanie, la FCO-8 a tué des milliers d’ovins ces dernières semaines

Sérotype 3 au nord et sérotype 8 au sud : la FCO-8, présente dans le pays depuis 2006, frappe fortement les Pyrénées-Orientales depuis juin, d'où elle a progressé de l'est vers l'ouest, touchant également l'Aude et l'Ariège. « À ce stade, nous avons d'ores et déjà 4 000 brebis mortes dans les trois départements, et on pense atteindre les 6 000 d'ici la fin du mois » d’août (sur un total de 15 000 dans les Pyrénées-Orientales, 75 000 en Ariège et 40 000 dans l'Aude), estime Myriam Cormary, directrice de la Chambre d'agriculture des Pyrénées-Orientales. Aucune donnée n'a été livrée au niveau national sur les cas de FCO recensés dans le sud du pays. « Il y a un impact sur la mortalité, mais il y a [aussi] un risque pour la productivité et la fertilité », avertit Myriam Cormary auprès de l’AFP. « La maladie est très [pénalisante] sur les petits élevages lait et viande, avec une mortalité importante, et dans certains cas un arrêt de la production de lait ou de fromage », observe Philippe Lacube, président de la Chambre d'agriculture de l'Ariège. Dans un communiqué du 7 août, plusieurs organisations nationales majoritaires représentant les éleveurs ont demandé la gratuité des vaccins et l’indemnisation des pertes financières pour les éleveurs face à la FCO et la maladie hémorragique épizootique (MHE).

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