« Pourquoi j'ai demandé à intégrer l'AOP camembert »
Aline Catoir explique les raisons qui l'ont amenée à faire la démarche.

Vous avez écrit à l'Inao pour demander que votre commune soit intégrée dans la zone de la future AOP camembert. Pourquoi ?
C'est d'abord une démarche syndicale, une action pour le collectif. Il ne faudra pas se plaindre ensuite que rien n'a été fait. Autre raison, je suis dans une région limitrophe, entre pays de Bray et Picardie, loin de Caen, c'est un handicap. Par exemple, avec une unité de transformation basée dans la Somme, je ne peux pas bénéficier de la valorisation en produits labellisés « Saveurs de Normandie ». En revanche, je suis bien localisée en Normandie. Donc être dans l'AOP, pour moi, ce serait pouvoir utiliser mon identité normande. Pourquoi ne pourrais-je pas y prétendre ?
Techniquement, votre exploitation peut-elle répondre aux critères exigés ?
Sur mon exploitation, j'effectue un gros travail sur le pâturage en essayant d'optimiser l'herbe au maximum. C'est l'un des critères de l'AOP. Ensuite, j'ai un troupeau de Prim'Holstein, mais changer de race pour la normande, n'est pas un frein. Sur ma commune, il y a des troupeaux en race normande. Que l'AOP valorise le pâturage est une bonne chose que je souhaite défendre, car nos prairies sont souvent décriées pour leur rentabilité.
Concernant la zone, il faut que les communes se touchent pour avoir une chance d'être acceptées. Vous êtes loin de la frontière proposée par l'Inao.
En effet, nous sommes très loin de Saint-Vigor-d'Ymonville qui est est l'une des deux communes seinomarines de la zone, c'est bien pour cela que beaucoup d'exploitants doivent répondre ! Je les y encourage. On peut aussi solliciter le conseil municipal de sa commune qui peut faire la demande à l'inao.
La démarche est-elle simple ?
Ça prend 30 minutes environ à remplir le questionnaire. On ne peut pas le généraliser car on ne peut pas avoir tous le même dossier. Mais si on ne le fait pas pour nous, faisons-le pour nos enfants. Nous n'aurons pas d'autres occasions de sitôt. Il faut penser aux générations futures. Ça vaut le coup !