Marche arrière sur les SIE pour la campagne 2018
La gestion de la PAC en France n’a toujours pas trouvé son régime de croisière que l’Europe en change déjà les règles.

Depuis juillet 2016, la Commission européenne, dans le cadre de ses mesures dites de simplification, a proposé des évolutions du verdissement. Depuis presque un an, la FNSEA s’est ainsi battue contre trois propositions : augmenter à 10 % les Surfaces d’intérêt écologiques (SIE) et y interdire les phytosanitaires, porter à 10 semaines minimum les intercultures. Si elle peut se satisfaire d’avoir eu gain de cause sur certains points, la déception est grande.
Campagne 2018 : entrée en vigueur
Le nouveau règlement entrera en vigueur à compter de la campagne 2018. L’ensemble des surfaces concernées par les cultures fixatrices d’azote sera impacté par l’interdiction des produits phytosanitaires, ce qui pourrait conduire à un retour en masse de la jachère, ce que la FNSEA a toujours combattu. Ceci sera d’autant plus pénalisant que les intercultures courtes, pour être comptabilisées en SIE, devront avoir une durée d’implantation de huit semaines au lieu d’un mois. En revanche, le pourcentage de SIE restera bien à 5 % pour les campagnes à venir (il pouvait potentiellement monter à 10 %). Autre point important : les jachères de plus de cinq ans déclarées en SIE resteront bien des terres arables et ne pourron tpas basculer en prairies permanentes. Voici de bien petites satisfactions au regard du risque de voir des terres retirées de la production.
Enfin, il convient de demeurer vigilant quant à l’obligation de maintenir les prairies permanentes. La Normandie a failli être pénalisée sous forme d’un régime de déclaration des retournements de prairies entraînant une complexité administrative supplémentaire. Il n’en a rien été grâce à un nouveau calcul du ratio régional de prairies permanentes. Toutefois, ce ratio s’est dégradé et il faut veiller à ce qu’il ne se dégrade plus pour éviter des obligations, et donc des contrôles supplémentaires.