Les vétérinaires sur tous les fronts sanitaires.
L'épidémie de Covid-19 n'épargne personne. Selon les premières études, les animaux ne sont eux pas touchés, mais qu'en est-il des vétérinaires ?

Très rapidement, en concertation avec le ministère en charge de l'agriculture et les organisations professionnelles, l'Ordre des vétérinaires a appelé « à prendre la juste mesure de l'ampleur de la crise sanitaire ... il est de la responsabilité éthique et déontologique de contribuer aux efforts demandés à la Nation ». Ainsi, par l'arrêté du 14 mars 2020, les établissements de soins vétérinaires ne sont pas classés parmi les établissements recevant du public soumis à l'obligation de fermeture et la profession a pour mission d'assurer la continuité du service auprès des animaux. Dans un message vidéo diffusé le mardi 17 mars, le président Jacques Guérin a demandé cependant aux praticiens « de réduire drastiquement leurs déplacements et leur activité professionnelle » en appréciant les demandes qui peuvent être différées.
La région en alerte
Benoit Grosfils, le président du conseil de l'Ordre des vétérinaires de Normandie affirme lui « suivre les directives. On fait les urgences et la vente des médicaments. Cela évolue d'heure en heure. Tout le monde s'affole et même le ministère en charge de l'agriculture est incohérent », lance-t-il comme par exemple devant « l'interdiction des actes gynécologiques dans les haras alors qu'ils restent ouverts et que des non-vétérinaires peuvent faire des saillies. C'est bizarre ! Cela crée une distorsion entre les éleveurs et les vétérinaires ». Pour les bovins, « nous pratiquons bien entendu les interventions chirurgicales et médicales d'urgence (obstétrique, déplacement de caillette, etc). Il y a aussi les vaccins obligatoires et les prophylaxies pour les bovins qui vont être lâchés à l'herbe et qui n'auront qu'une prise de sang dans un an. Mais, de toute façon, il y a une grosse différence de risque pour les vétérinaires et les propriétaires entre ce qui se passe à l'air libre et dans les cliniques. Entre un éleveur placé à 20 mètres de nous et des secrétaires qui reçoivent les postillons des clients », déclare Benoit Grosfils.
Car, pour le président régional, « c'est dans la canine qu'il y a plus de risques. Déjà, nous avons une liste de soins que nous pouvons faire et d'autres non. Mais surtout, nous devons gérer l'arrivée des clients et protéger nos collaborateurs. Alors, nous avons pris des mesures drastiques comme entrer un par un avec leur animal sans gamin en respectant les distances de sécurité. Les autres doivent attendre dehors. Nous prenons en considération là encore les actes urgents pour l'animal. Mais, cela est la vérité de l'instant ! On parle de tout fermer, alors on verra pour la suite ! ».
<a href="https://www.veterinaire.fr/actualites/message-de-jacques-guerin-preside…" target="_blank"> Message vidéo de Jacques Guérin, président du conseil national de l'ordre des vétérinaires diffusé le 17 mars.
Une permanence au GDMA
Dans le cadre de l'application des mesures de lutte contre la pandémie Covid-19, le GDMA applique strictement les consignes édictées par l'Etat afin de limiter la propagation du virus. Votre GDMA s'est organisé, afin préserver la santé de chacun de ses collaborateurs et de pouvoir répondre à vos besoins urgents. Le GDMA a mis en place un fonctionnement en mode dégradé. Ainsi, une permanence est assurée dans less locaux (02 35 60 61 60). Toutes vos questions seront traitées. Le GDMA poursuit ses missions déléguées par l'Etat (organisation et gestion des prophylaxies, contrôle des mouvements de bovins, édition des cartes de naissances) sous réserve du maintien des interventions vétérinaires, des activités du laboratoire et du service de collecte des prélèvements. Le service technique (BVD, paratuberculose...) est disponible au téléphone. Toute visite en élevage est suspendue jusqu'à nouvel ordre. Pour les besoins en raticides et désinfectants, les livraisons restent possibles. Dans ces temps difficiles pour tous, le GDMA, élus et équipe administrative, demeurent aux côtés des éleveurs. Prenez soin de vous et de vos proches.
Christophe Savoye