Les Normands conviés devant Lactalis à Laval
La baisse continue du prix du lait a atteint des records en juillet avec seulement 252 euros les mille litres chez Lactalis.

Mercredi 24 août, les agriculteurs de Seine-Maritime et de l’Eure sont invités à rejoindre les producteurs de Mayenne qui organisent un rassemblement devant le siège social de Lactalis à Laval, à partir du lundi 22 août, pour une durée indéterminée. Pour Arnold Puech d’Alissac, président de la FRSEA de Normandie et de la FNSEA 76, il est primordial de se mobiliser mercredi prochain, afin de relancer les négociations avec l’entreprise.
« Nous avons quelques notes d’espoir, notamment sur le lait spot qui est à 284 euros les 1000 litres aux Pays-Bas et à 340 euros en Italie. Pour rappel, Lactalis était à 252 euros en juillet 2016, soit 20 à 60 euros de moins que les autres laiteries de Normandie. Dans notre région, la diversité des entreprises est un atout. Celles-ci ne doivent pas s’aligner sur le plus mauvais payeur. Or on constate que c’est le numéro un qui paye le moins bien ».
Mépris à l’encontre des éleveurs
Lactalis ne montre pas l’exemple. C’est ce que dénoncent la FNSEA et JA. « La FRSEA et les JA de Normandie demandent à la transformation, toutes filières confondues, de prendre ses responsabilités. Les actions menées par le réseau sont la conséquence d’une forme de mépris à l’encontre des éleveurs qui s’appauvrissent de jour en jour pendant que les entreprises de transformation augmentent significativement leurs résultats ».
Les annonces de Lactalis et son communiqué de presse du 29 juillet pointant du doigt « des actions syndicales irresponsables » ont été reçues comme une provocation. C’est ce qu’a rappelé la FRSEA de Normandie lors d’une conférence de presse à Granville (Manche) le 11 août dernier chez un éleveur laitier. « S’ils ne sont pas corrects, nous continueront à casser leur image », ajoute Arnold Puech d’Alissac. Pour le syndicaliste, « la remontée des prix doit venir des industriels ».
L’action qui démarre la semaine prochaine est interrégionale. La Normandie sera relayée à Laval par la Bretagne et les Pays de la Loire, pendant toute la durée de la manifestation, pour l’instant « à durée indéterminée ». L’objectif est d’obtenir un accord avec l’entreprise. « Nous ne sortirons pas avec un prix du lait, précise Arnold Puech d’Alissac, mais avec une façon de le déterminer ».