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Les collecteurs ont de l’ouvrage

Les responsables de collecte de NatUp et Noriap dressent le bilan de la moisson.

NatUp. Un gros travail du grain va commencer dans les silos

La dernière remorque de blé a été livrée avant le 15 août.
« Cette récolte 2024 restera dans les annales comme pire que la très mauvaise année 2016. Dans le pays de Caux, il y a des situations de rendement en baisse de 40 % voire de 50 %. Il y a quelques bonnes surprises entre la Pointe du Havre et la Vallée de Seine où les baisses de rendement ont été moins importantes. Pays de Caux et pays de Bray connaissent les mêmes problématiques », explique Vincent Leclerc, responsable de la collecte chez NatUp.

  • La baisse de rendement moyenne sur la Seine-Maritime se situe autour de 25 %. La moyenne départementale se situe entre 70 et 75 q/ha, avec des résultats supérieurs entre 80 et 85 q/ha sur la partie littorale.

Pour NatUp c’est une situation assez exceptionnelle avec - 20 % de collecte par rapport à la moyenne quinquennale.
En ce qui concerne la qualité, les résultats sont très hétérogènes : « là où il y a des protéines il n’y a pas de PS et inversement dans d’autres secteurs. Dans la Pointe du Havre par exemple, il y a de bons PS mais les protéines sont basses. Il n’y a pas un secteur où il y a PS et protéine à la norme ».
Avec des poids spécifiques minimum de 77 pour l’export, le travail du grain va être important car cette année la moyenne départementale est de 74. Le taux moyen de protéines de 10,8 sur le département ne sera pas non plus suffisant pour approcher le marché de l’export qui demande un taux supérieur à 11. Cependant, les autres zones de collecte de la coopérative ont des protéines supérieures à 11. Cela va donc aider à remonter les taux.

La date de semis fait aussi la différence

Hormis l’aspect variétal où sont constatés des écarts entre les variétés en fonction de leur tolérance aux maladies, il semble que la date de semis fasse également la différence : « même si les conditions n’étaient pas très bonnes, les semis tardifs semblent donner de meilleurs résultats. Ensuite, avec l’hiver pluvieux que nous avons eu, sur les terres de limons sableux plus filtrants, les céréales s’en sortent un peu mieux. D’ailleurs, dans une même exploitation, il peut y avoir jusqu’à 50 quintaux d’écart entre deux parcelles selon la variété, la date de semis, le précédent, la nature du sol ».
Pour l’orge et le colza, la perte de rendement se situe également autour de - 25 %. Les rendements en colza tournent autour de 30-35 quintaux/ha, aussi bien en érucique qu’en alimentaire. Pour l’orge de mouture, les PS sont faibles, en moyenne de 61-62 alors que le marché est à 63. En orge de brasserie d’hiver et de printemps, les protéines sont soit trop basses, soit trop hautes. Environ un tiers de la récolte sera déclassée en orge fourragère.

Rendements corrects en protéagineux

Les rendements des protéagineux de printemps sont plutôt corrects avec un niveau de 45 quintaux de moyenne. Par contre, pour les protéagineux d’hiver c’est la catastrophe avec des rendements qui varient entre 0 et 15 quintaux.
La qualité n’est pas au rendez-vous de cette moisson et la disponibilité est faible. « Pour le marché export qui est la priorité, nous allons avoir besoin de travailler le grain sur nos différents sites : Alvimare, Bertreville-Saint-Ouen, Vieux-Manoir. Les assemblages ne suffiront pas à tout faire. Il nous faudra saisir des opportunités sur les marchés nord communautaires, Belgique, Pays-Bas ».•

 

Noriap. « Les agriculteurs n’ont rien à se reprocher »

Il sera difficile de tirer des enseignements de cette année si particulière mais le levier agronomique sera toujours le plus important.
« Toutes les étapes cruciales pour que les céréales expriment leur potentiel de rendement ne se sont pas bien passées. Et les agriculteurs n’ont aucun reproche à se faire. Les céréales ont souffert d’une forte asphyxie racinaire, les pluies incessantes ont gêné toutes les composantes de rendement et on remarque aujourd’hui que les semis précoces réalisés dans de bonnes conditions, dans les bonnes terres, ont été les plus pénalisés. C’est quand même très rare de subir comme cela depuis le début », tient à préciser Nordine Didri, chef de région chez Noriap.
Les limaces, les fortes pluviométries hivernales, le manque de lumière, la forte pression maladie, les fenêtres d’interventions très réduites au printemps… rien ne s’est vraiment bien passé.  « Les prestations d’écimage n’ont jamais été aussi nombreuses cette année, cela veut dire que la mécanique a eu ses limites au-delà des interventions chimiques ».

  • Pour le blé - 20 % de rendement  en moyenne, pour l’orge - 30 % et pour le colza c’est - 10 %.

« Plus on s’éloigne de la côte, plus les baisses de rendement sont importantes. Les grains ont été rentrés secs mais le problème se situe au niveau des PS et des protéines ».

Seulement 50 % de la collecte est à 76 de ps

Pour le PS, les écarts sont énormes allant de 60 à 80. Seulement 50 % de la collecte est à 76. Maintenant les collecteurs ont du travail. Noriap, comme les autres, va commencer les assemblages et les allotements mais « nous ne pourrons pas faire de miracles. Est-ce que le marché s’adaptera ? Il est trop tôt pour le dire ». Il faut penser à la prochaine campagne. Mais pour Nordine Didri, il faut faire attention à ne pas tirer trop de conclusions sur une année atypique comme celle-là.
« Je pense qu’il faut faire abstraction du jugement variétal. Dans le contexte de cette année, on ne peut pas jeter une variété qui a donné satisfaction depuis plusieurs années. Par contre il sera peut-être intéressant de se poser la question de revoir les critères de classements des tolérances aux maladies ? ».
Noriap organisera des réunions d’automne pour aider les agriculteurs à analyser leur situation.  « Même si les causes de cette campagne désastreuse sont multifactorielles, c’est peut-être le moment de se pencher sur la santé de son sol, de creuser la partie agronomique. En situation d’excès d’eau, un sol bien portant se comporte toujours mieux. Des analyses de sol pour connaître l’indice d’activité biologique seront peut-être intéressantes à faire cette année. Je pense qu’il faudra se pencher sur des pratiques favorisant la capacité du sol à drainer l’eau en excès, éviter les rotations paille sur paille et ne pas semer trop tôt », conseille Nordine Didri qui ajoute que le conseil d’administration de la coopérative va se réunir pour prendre des mesures d’accompagnement des agriculteurs qui auront des problèmes de trésorerie.• 

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