Le pavillon normand, élu plus beau stand au Sia 2025
Le pavillon Normandie a été élu plus beau stand du Salon international de l’agriculture (Sia) 2025, après une 2e place en 2024. Installé dans le Hall 3, il a séduit des milliers de visiteurs avec son décor immersif sous un plafond verdoyant de lierre et de fruits défendus. Les producteurs y ont montré toute l’étendue de leurs savoir-faire, à commencer par les Seinomarins, et ont fait de cette 61e édition un vrai succès.
Le pavillon Normandie a été élu plus beau stand du Salon international de l’agriculture (Sia) 2025, après une 2e place en 2024. Installé dans le Hall 3, il a séduit des milliers de visiteurs avec son décor immersif sous un plafond verdoyant de lierre et de fruits défendus. Les producteurs y ont montré toute l’étendue de leurs savoir-faire, à commencer par les Seinomarins, et ont fait de cette 61e édition un vrai succès.












Après avoir terminé finaliste en 2024, le pavillon Normandie a été consacré plus beau stand du Sia 2025. Une distinction qui récompense la dynamique commune entre la Région Normandie, les cinq départements (Calvados, Eure, Manche, Orne et Seine-Maritime), ainsi que les Chambres d’agriculture de Normandie. « Notre espace normand s’est illustré en célébrant l’agriculture normande, ses producteurs et ses territoires tout en sensibilisant le public aux grands enjeux du secteur », se sont réjouies les Chambres d’agriculture de Normandie. Un bel hommage aux savoir-faire locaux qui attirent chaque année des milliers de visiteurs.
Un bilan positif
Avec 607 503 visiteurs pour sa 61e édition, le Sia affiche une légère hausse de fréquentation par rapport à l’année précédente. Cette édition, marquée par une ambiance plus sereine que celle de 2024, s’est achevée sur des notes positives. Plus de 1 000 exposants ont profité de cette vitrine exceptionnelle pour mettre en avant leurs produits, leurs savoir-faire. Après enquête, nombre de producteurs ont réalisé de belles ventes et consolidé leur réseau.
Pommes de reinette, pomme d’api
Au Sia, tout a été mis en place pour rendre le stand seinomarin engageant, à commencer par ses couleurs – le rouge des pommes associé au vert des prairies –, un distributeur de pommes à volonté, un stand végétalisé avec un plafond naturel, des cadres expressifs grâce aux producteurs dont on a tiré le portrait. La rédaction a suivi certains d’entre eux.
Pâtes, huiles...
Ce salon est « une vraie chance pour mettre en avant des productions un peu méconnues », partage Hubert Bouley, gérant de La Grange Saint-Étienne, à Martin-Église, accompagné pour l’occasion de son fils. Son huile de cameline, ses graines de lin, ses pâtes et farines font de l’œil aux chalands. Pour mener à bien ces productions, vendues à la ferme ou en GMS, le Gaec, qui s’étale sur 600 ha de terre et se compose de plusieurs associés, s’est doté de nombreux outils (séchoir, presse, ensacheuse, embouteillage...). « C’est notre deuxième salon », se félicite-t-il, avant de préciser : « peut-être reviendrons-nous, cette fois, avec une nouveauté. Nous avons un projet pop-corn en route ! » Affaire à suivre.
L’histoire continue en bouteille
Paul Ricouard, agriculteur à Fontenay, perpétue quant à lui l’héritage familial en transformant ses céréales en whisky biologique. Distillé et maturé en fûts de chêne, ce whisky a vu le jour en 2023 après une conversion de la ferme à l’agriculture biologique. Avec 5 000 bouteilles produites par an et un objectif de 20 000, il mise sur les cavistes et les épiceries fines pour se développer. « Ce salon est une belle opportunité pour se faire connaître », confie-t-il, après avoir échangé avec plusieurs restaurateurs intéressés. Son whisky rend hommage à Auguste, son arrière-grand-père, producteur de lait durant les deux guerres mondiales.
L’excellence des produits de la mer normands
Basée à Martin-Église, l’entreprise Crustafrais est spécialisée dans la cuisson, la fumaison, la surgélation et la conserverie des produits de la mer.
Grâce à un système de traçabilité performant, Crustafrais assure qualité et fraîcheur de ses produits. « Nous avons aussi mis en place une station d’épuration et un tri des déchets pour minimiser notre impact environnemental », explique Gilles Lorin, président de la société, pas peu fier de l’engagement écologique de l’entreprise.
Le cochon normand, élevé avec passion
L’histoire de J’adore le cochon est enracinée dans le terroir normand. Depuis 1934, la famille Blondel est installée à Grigneuseville. Lucien Blondel, puis son fils François, ont bâti une exploitation qui, dans les années 1970, a arrêté la production laitière pour se tourner vers l’élevage porcin.
Aujourd’hui, Olivier Blondel, 48 ans, poursuit cette tradition (SCEA du Four Banal) et maîtrise l’ensemble de la production, depuis la culture de l’aliment qui nourrit le cochon (lin, betterave et blé) à sa transformation en jambon en sec, boudin, saucisson, etc., « ce qui garantit une traçabilité totale », explique-t-il.
La tradition brassicole normande réinventée
Pierre-Marie Soulat, fondateur de la brasserie Ragnard, s’inspire des recettes du IXe siècle pour proposer des bières authentiques et innovantes. Installée à Oissel, la brasserie produit et embouteille 100 % de ses bières sur place. « Nous voulons une bière qui incarne l’esprit viking et les valeurs de caractère, de dépassement et d’enracinement », explique-t-il. Depuis sa création il y a cinq ans, Ragnard a su se faire une place dans un marché très concurrentiel, en misant sur une distribution hybride : des épiceries fines aux restaurants étoilés, en passant par ses propres bars situés dans des lieux atypiques comme une ancienne église et un moulin. Malgré un contexte économique difficile, la brasserie connaît une croissance soutenue de 10 % par an. Son secret ? Une communauté fidèle de passionnés, une présence forte sur les réseaux sociaux et une volonté d’innover en explorant de nouveaux horizons, du sans alcool aux spiritueux. « Pour durer, il faut allier artisanat et ambition. Nous voulons prouver qu’une brasserie indépendante peut rivaliser avec les grandes marques, tout en restant fidèle à ses valeurs », conclut-il.
Redécouvrir les légumes normands oubliés
En face de l’espace seinomarin, le lycée agricole Édouard de Chambray a fait le déplacement pour présenter un projet innovant, baptisé Plan Végétal Normand, visant à remettre en lumière des légumes et céréales normands oubliés. « Notre objectif est de redynamiser ces cultures en les réintroduisant dans les jardins et les champs, mais aussi d’éveiller la curiosité du public », explique Valentin Boudet, animateur du lycée agricole. Grâce à un potager pédagogique, le lycée mène des essais variétaux et expérimente la culture de légumes anciens comme le melon de Honfleur, un fruit méconnu à la forme allongée. « Nous travaillons à préserver ce patrimoine agricole normand, en collaboration avec des semenciers bio », précise-t-il.
Présent pour la première fois au salon, l’équipe du lycée espère partager son expertise avec les visiteurs intéressés par l’histoire et l’avenir des cultures normandes.•