L'agriculture à l'honneur à Etretat

Bernard Dherbécourt, éleveur de chèvres au Valaine, à Etretat, organise cette semaine une fête de l'agriculture, profitant de la Transat Jacques Vabre et de la venue de nombreux touristes sur la côte d'Albâtre pour proposer « une mise en relation entre producteurs et consommateurs ». Ainsi, il a invité chaque jour de la semaine un producteur différent de son canton qui viendra présenter son savoir-faire l'après-midi, de 14h à 18h. Viande bovine, volailles, fraises et même articles en lin seront exposés au Valaine, dans la salle où se tient par ailleurs une exposition du dessinateur de presse, Gab.
Ce dernier était présent ce week-end pour dédicacer son livre  Temps de cochon paru aux Editions de la France Agricole et présenter son travail pour l'hebdomadaire national. « Ici, vous avez mes dessins dans leur contexte, originaux à l'encre de Chine en noir et blanc, comme je les réalise initialement, puis colorisés sur ordinateur tels qu'ils paraissent ensuite dans le journal papier », explique Gab.
Après 38 ans passés à Etretat, Bernard Dherbécourt prend sa retraite cette semaine, et sa femme Agnès le suivra le 31 décembre prochain.

Passage en commission Safer
La Safer doit se prononcer sur la reprise de la ferme fin novembre. Un dossier qui n'est pas simple, car l'exploitation ne comprend que 20 hectares, mais a la particularité d'être devenue une institution dans le domaine de l'agri-tourisme, avec le lancement de produits à base de lait de chèvres (chocolats, crèmes glacées...), de la vente directe, des partenariats avec des tour-opérateurs qui amène un public étranger. Le Valaine n'a pas d'équivalent aujourd'hui. « Notre idée, c'est de ne pas morceler, garder tous les acquis. Mais les difficultés de cette reprise montrent que pour les pionniers de l'agritourisme, les organisations professionnelles agricoles ne sont pas prêtes à transmettre. Par exemple, les élèves qui sortent des lycées agricoles n'ont aucune formation en agritourisme. La profession doit s'interroger sur ces évolutions ».

Au revoir
Les voisins agriculteurs de l'éleveur sont venus lui dire au revoir dimanche, soulignant l'entraide dont ils ont fait preuve pendant toutes ces années. « L'agriculture, c'est aussi du compagnonnage, souligne ainsi Bernard Dherbécourt. Nous ne sommes pas seuls dans notre tracteur, mais proches de nos voisins, on échange nos savoir-faire et on devient amis. On se dépanne, pour le foin, pour une remorque, sur les marchés », relate l'exploitant. Son message pour le monde agricole : « ne pas baisser la tête, on peut vivre avec 20 hectares à condition de se diversifier ». Il regrette néanmoins qu'Etretat soit davantage connu comme « village de pêcheurs » que comme « village d'agriculteurs ». Or jusque dans les années 50, il y avait encore huit fermes sur la commune, il n'en reste que deux aujourd'hui.