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La phytoépuration : " les racines font le travail "

Depuis juin 2024, chez Anne et Olivier Danzel, à Torcy-le-Grand, toutes les eaux usées de la maison d'habitation et du gîte de tourisme sont filtrées et traitées selon le principe de la phytoépuration.

Le roseau, la menthe aquatique, le rubanier, l'iris, la massette... Point commun entre ces espèces : leur capacité épurative très utilisée dans la phytoépuration des eaux usées. " La phytoépuration reproduit les mécanismes épuratoires des zones humides naturelles. Dans la situation où il n'est pas possible d'être raccordé au réseau collectif, elle peut assainir toutes les eaux usées de la maison ", explique Olivier Danzel, représentant chez Aquatiris et utilisateur de la phytoépuration à titre privé.

Une étude de sol validée par le Spanc

" Je ne voulais pas de cuve enterrée ni de microfiltration. Nous ne sommes pas raccordables au réseau public et avons assez de place pour installer ce dispositif. Pour installer la phytoépuration, nous avons dû effectuer une étude de sol qui a été validée par le Service public de l'assainissement non collectif (Spanc). L'étude du sol permet d'en savoir davantage sur la configuration du terrain, sur la perméabilité et la nature du sol. Les résultats obtenus permettent d'installer des filtres sur mesure en fonction des besoins. Ce service a également effectué le contrôle du chantier. Notre installation a été conçue pour 12 habitants. En fonction des solutions choisies, il faut compter entre 2 et 4 m2 par équivalent habitant en ce qui concerne l'occupation au sol ", explique Olivier Danzel.

Sans fosse septique ni vidange

Les eaux traitées repartent dans le milieu naturel. Cela peut être une mare, un fossé, une pâture... Chez la famille Danzel, elles repartent dans le petit ruisseau qui est dans la propriété, à proximité de l'installation. 95 % de l'eau qui sort est propre.

La phytoépuration fait partie des systèmes d'épuration agréés par les ministères de la Santé et de l'Environnement. Elle s'adapte à tous les terrains. Elle a une faible empreinte carbone et a une durée de vie équivalente à la maison. Elle ne demande pas d'utilisation d'énergie électrique. L'installation demande peu d'entretien : désherber, couper les plantes, récupérer le compost, alterner la circulation de l'eau.

Elle peut être envisagée pour la maison, mais elle peut être aussi une solution pour du semi-collectif, du logement de tourisme (gîte, camping) et de l'agricole.

Les eaux usées passent par des bassins contenant un substrat minéral (gravillons, sable, graviers) et dans lesquels sont plantés des végétaux macrophytes. Le système racinaire de ces plantes, et plus particulièrement celui du roseau, apporte de l'oxygène aux bactéries épuratrices aérobies présentes dans le sol et favorise leur développement. Ces bactéries ainsi que les micro-organismes digèrent les matières solubles en provenance de l'habitation. Les matières non solubles sont compostées à la surface.

Un filtre fleuri à la suite du filtre à roseaux

" Les eaux usées qui ont traversé le filtre à roseaux ressortent traitées. Elles peuvent donc regagner le sol. J'ai choisi d'installer un filtre fleuri dans le prolongement, où j'ai planté des iris, des salicaires, des menthes aquatiques... Ces plantes possèdent des capacités d'épuration également et sont très ornementales. La combinaison de ces deux systèmes de filtration garantit un résultat optimal en ce qui concerne le traitement des eaux usées ", précise Olivier Danzel qui avance un coût d'environ 9 000 euros en autoconstruction. Pour connaître les aides et subventions pouvant être demandées, il est conseillé de s'orienter vers le Spanc de sa zone ou auprès de sa mairie.•

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