« La légumineuse a de l’avenir en Normandie »
Marius Voeltzel est producteur de légumineuses dans le Vexin (Eure) depuis 2018. Il est à l’origine de la marque de lentilles, pois chiches ou huiles Pousses de là, en vente à la ferme et distribuée dans des magasins bio alentours. Membre de l’association Leggo (Légumineuses à graines du Grand Ouest), il croit en l’avenir de la lentille normande. Rencontre.
Marius Voeltzel est producteur de légumineuses dans le Vexin (Eure) depuis 2018. Il est à l’origine de la marque de lentilles, pois chiches ou huiles Pousses de là, en vente à la ferme et distribuée dans des magasins bio alentours. Membre de l’association Leggo (Légumineuses à graines du Grand Ouest), il croit en l’avenir de la lentille normande. Rencontre.







Quatrième génération à cultiver une terre en plein cœur du Vexin (Eure), Marius Voeltzel a décidé, à son arrivée en 2017, de diversifier l’exploitation familiale avec sa mère Virginie. Une ferme conventionnelle de grandes cultures : blé, orge, betterave, colza, luzerne et lin, « typique du secteur, sourit Marius Voeltzel, 31 ans. Ma mère avait l’impression d’avoir fait le tour. On a donc décidé de se lancer de nouveaux défis et d’effectuer notre conversion en agriculture biologique ».
Une vingtaine d’hectares…
Ils se lancent dans la culture de légumineuses - tout en gardant le colza et le blé - « qui correspond à l’évolution de la société. Elle est source de protéine et on peut la cuisiner à toutes les sauces », partage Marius Voeltzel. En avril 2018 ont lieu les premiers semis : 8 ha de lentilles vertes ; 3 ha de lentilles noires dites “beluga”- semées avec de la cameline, afin de soutenir les tiges et pour ses propriétés antifongiques - 5 ha de pois chiches et 4 ha de quinoa. « La lentille est capable de fixer l’azote atmosphérique du sol et de l’air et elle ne nécessite pas d’apport d’engrais azoté, explique Marius Voeltzel. Culture de printemps, elle permet de diversifier les rotations et de rompre le cycle des bioagresseurs des autres cultures. » Côté météo ? « Il n’y a pas besoin d’irrigation, le climat normand est plutôt propice à la culture de légumineuse et je pense qu’elle a de l’avenir en Normandie », affirme Marius Voeltzel, membre de l’association Leggo.
… transformée sur place
Dans l’un des bâtiments existant de la ferme familiale, Marius Voeltzel installe son atelier de tri pour un montant de 650 000 euros : le trieur séparateur ; la table densimétrique trie en fonction du poids ; l’épierreuse retire les cailloux et la trieuse optique permet un travail encore plus précis puisqu’elle « détecte en pixélisant, grâce à des programmes sur mesure, des minuscules bouts de verre, des cailloux… », indique Marius Voeltzel. Les légumineuses sont ensachées sur place et envoyées dans différents points de vente sous la marque Pousses de là, créée par le producteur. « Elles se conservent bien et coûtent peu cher - 370 euros environ suivant les coûts de semence - en comparaison avec des protéines », indique-t-il. Le prix à l’achat oscille entre 3,50 et 6 euros/kg. Sachant qu’une lentille gagne 2,5 fois son poids après cuisson, « et donc un meilleur prix de revient pour les restaurateurs scolaires notamment ». •
L’exploitation en chiffres
2018 : création de la marque Pousses de là
150 ha dont une vingtaine d’hectares de légumineuses et une dizaine de blés, cultivés par son frère pour ses pâtes bio de la marque Pousses de là
4 UTH dont 1,5 pour la production de légumineuses
15 tonnes de légumineuses, environ, vendues en 2022