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« La filière viande répond aux attentes sociétales. »

Les éleveurs allaitants construisent un argumentaire pour répondre aux critiques anti-viande.

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De gauche à droite : Bernard Niel, Marie Roussel, Sébastien Quibeuf, Carole Simon, Tony Ferment, Pierre-Luc Pivert, Antony Grisel et Marie Bils.
© Catherine Hennebert


Le forum des races à viande se tiendra le 8 avril au marché aux bestiaux de Forges-les-Eaux. Cette journée traditionnelle sera l’occasion pour les éleveurs de mettre en valeur leur filière qui répond aux attentes sociétales.
«Il y a longtemps que nous sommes en accord avec les attentes de la société : nous fournissons une viande de qualité, nous entretenons le paysage et préservons l’environnement, nous soignons bien nos animaux », tient à rappeler le président Pierre- Luc Pivert. « C’est pour cela que nous voulons construire un argumentaire à destination des éleveurs allaitants afin qu’ils puissent être outillés pour répondre aux critiques ».

Ouvrir les élevages pour rassurer
La société veut une viande de qualité qu’elle achète de plus en plus auprès des éleveurs allaitants français. L’augmentation des ventes de viande à la ferme est là pour le confirmer.

Restaurer la confiance avec le circuit court
Pour Antony Grisel et Marie Bils qui élèvent des limousines, le circuit court permet de restaurer la confiance avec les consommateurs.
C’est l’occasion de leur expliquer que leurs pratiques d’élevage n’a vraiment rien à voir avec les énormes élevages américains où aucun animal ne voit le jour.
« Nous expliquons que nos animaux sont nourris à l’herbe neuf mois sur douze. Il est important de rassurer les clients en montrant nos bêtes sur nos fermes », pense Antony Grisel.
La consommation de viande n’a d’ailleurs pas diminué, au contraire, elle a plutôt augmenté de 2 % en 2018, avec beaucoup de consommation hors foyer (panel Kantar).
Les jeunes de 18-24 ans consomment 148 g de viande par jour, principalement sous forme de steak haché.
« J’ai eu des clients au téléphone au moment de l’affaire de la viande polonaise. Ils redeviennent bien sûr méfiants mais je leur propose de venir sur la ferme voir comment nous élevons nos animaux. C’est l’occasion de rappeler l’importance de consommer français et de mettre l’accent sur la sécurité alimentaire dans notre pays qui a permi de retrouver toute la viande frauduleuse très rapidement », précise Maris Bils.

La prairie rend d’importants services écologiques
Il existe vraiment un argument écologique en faveur de la viande et Keir Watson, enseignant britannique de physique qui veut réconcilier élevage et écologie parle du risque d’un message anti-viande pour la protection de notre environnement : le maintien des prairies participe à la protection des ressources en eau, à la limitation du ruissellement, à la protection de l’érosion des sols, au maintien de la biodiversité, au stockage du carbone. Sur ce dernier point de nombreuses études en cours montreraient l’existence d’un bilan carbone plutôt équilibré avec des variations en fonction de la gestion de la parcelle par l’éleveur.

« Nos choix alimentaires façonnent les paysages qui nous sont chers »
« Et n’oublions pas que la prairie façonne des paysages de bocage auxquels la société est attachée.  Si nous n’exploitons plus nos prairies, c’est la friche qui prendra le dessus et la biodiversité disparaîtra » ajoute Pierre Luc Pivert. Le rôle social est également rappelé. « Un éleveur fait vivre sept emplois. L’activité d’élevage basée sur l’exploitation des produits de la prairie, permet de faire vivre des exploitants agricoles et leurs familles et de valoriser des écosystèmes ».
« Le bien-être de l’éleveur est corrélé au bien-être de l’animal et nous respectons tous la réglementation qui apporte à nos bêtes les cinq libertés essentielles » :  ne pas souffrir de faim et de soif, ne pas souffrir de contrainte physique, être indemne de douleurs, de blessures et de maladies, avoir la liberté d’exprimer des comportements normaux, être protégé de la peur et de la détresse. Les éleveurs rappellent également que certaines pratiques ont évolué, par exemple l’écornage. Avec la sélection de taureaux sans corne, cela devient beaucoup moins dangereux et pour les animaux et pour l’éleveur.•

Forum des race à viande lundi 8 avril à Forges-les-Eaux

Pour la 18ème année consécutive aura lieu, le lundi 8 avril 2019, le Forum des races à viandes sur le marché aux bestiaux de Forges-les-Eaux. Cette manifestation professionnelle, où l’on attend près de 200 animaux, permet de prendre le pouls du monde de l’élevage à travers deux manifestations complémentaires.

Exposition vente de reproducteurs de toutes les races allaitantes de la région à savoir  : Blonde d’Aquitaine, Charolaise, Limousine, Salers, Rouge des prés, Parthenaise et Blanc bleu. Certains animaux sont en exposition, d’autres sont proposés à la vente. Il s’agit de reproducteurs inscrits auprès des instances de chacune des races (Herd-Book).
L’inscription de ces animaux est un gage de qualité morphologique et génétique. Ces animaux ont été pesés par « Bovins Croissance » et contrôlé par leur herd-book respectif sur leur morphologie ainsi que sur leur pédigrée.

Concours régional d’animaux de boucherie mettant en avant le travail des engraisseurs régionaux.
Le Forum des races à viandes est un lieu d’échange privilégié regroupant tous les acteurs de la filière éleveurs naisseurs, engraisseurs, marchands, abatteurs, bouchers, GMS et grandes surfaces. Cette année, l’accent est mis sur la prise en compte des attentes sociétale.
Les inscriptions sont ouvertes dès maintenant pour le concours d’animaux de boucherie auprès de Sophie Gibert au 02.35.59.45.00  et auprès de Carole Simon au 02.32.97. 56.08 pour l’exposition vente de reproducteurs. Attention aux délais de réalisation des tests sanitaires.

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