Journée du mouton : des éleveurs exposants satisfaits
Samedi 2 juillet, sous la halle de la Boutonnière à Neufchâtel-en-Bray, une quinzaine d’éleveurs de Seine-Maritime et de départements limitrophes* sont venus exposer et vendre leurs moutons, des reproducteurs pour l’essentiel. Après enquête auprès des éleveurs, cette 33e édition s’est révélée selon leurs dires « très satisfaisantes » pour les affaires. Petit tour d’horizon.
Samedi 2 juillet, sous la halle de la Boutonnière à Neufchâtel-en-Bray, une quinzaine d’éleveurs de Seine-Maritime et de départements limitrophes* sont venus exposer et vendre leurs moutons, des reproducteurs pour l’essentiel. Après enquête auprès des éleveurs, cette 33e édition s’est révélée selon leurs dires « très satisfaisantes » pour les affaires. Petit tour d’horizon.



Interrogée, Fanny Lemoine, animatrice à la section ovine à la FNSEA 76 et à l’association d’appui technique Sein’Ovins, en charge depuis quelques années de l’organisation de cette Journée du mouton, a le sourire aux lèvres. « Les retombées sont bonnes. La quinzaine d’éleveurs qui sont venus exposer sont satisfaits, voire très satisfaits. Ils ont pour nombre d’entre eux tout vendu et à des tarifs intéressants. Pour les autres, les contacts pris sont en passe d’aboutir. Surtout, ils ont relevé que, contrairement à l’année dernière, de nouveaux acheteurs, souvent jeunes, s’étaient déplacés pour l’occasion ».
Des parts de marché à prendre
« La production ovine bénéficie aujourd’hui d’un contexte assez porteur avec une situation de marché favorable liée à un déficit important d’agneaux sur le territoire français », souligne l’animatrice. Ce que confirme Grégoire Mille, président de la section ovine de la FNSEA 76 et producteur ovin en Gaec, installé sur la commune de Préaux. « On perd des parts de consommation de viande ovine chaque année en France car on ne produit pas assez sur le territoire. On a donc recours à l’import. Et la démographie ne joue pas non plus en notre faveur. On a trop d’éleveurs qui partent à la retraite par rapport à ceux qui s’installent mais nous avons quelques espoirs. Pour essayer notamment d’enrayer la donne, nous invitons depuis plusieurs années le CFA Naturapôle d’Yvetot qui met en place des opérations de sensibilisation avec de nombreuses communications autour de l’élevage ovin pour faire connaître ce type de production et susciter des vocations d’éleveur ». Une situation qui tend aussi à s’améliorer si on se réfère aux chiffres fournis par l’Arichn (Association régionale pour l’identification du cheptel de Haute-Normandie), puisque la Seine-Maritime comptait 173 éleveurs ovins professionnels en 2017 (sont considérés comme professionnels ceux ayant plus de 50 brebis, NDLR), alors qu’en 2021, le chiffre s’établit désormais à 181.
L’enseignement agricole en première ligne
« Deux classes de BTS du CFA d’Yvetot ont animé cette journée à nos côtés », relate Fanny Lemoine avant d’ajouter : « C’est un partenariat qui s’inscrit désormais dans la durée puisque depuis 4-5 ans une cinquantaine d’étudiants se mobilisent chaque année dans le cadre d’un module d’initiative locale (MIL) pour animer des ateliers autour de l’élevage ovin lors de cet événement. Ce module, très axé sur la façon dont ils choisissent de communiquer et de mettre en scène le sujet, compte pour l’obtention de leur diplôme. »
Cette année, trois groupes, deux en BTS Acse et un en production animale, ont tenu un stand et présenter aux visiteurs l’objet de leur MIL. Un premier groupe s’est chargé de cuisiner quelques recettes d’agneaux “revisitées” façon samossas indiens ou makis japonais ; un second a formulé un quizz pour inviter petits et grands à mieux connaître les races de moutons présentes tandis qu’un dernier a soigneusement fabriqué des maquettes de bâtiments d’élevage ovin avec tout l’équipement nécessaire pour monter une exploitation ou un atelier ovin et savoir rapidement quels sont les coûts et les investissements nécessaires lorsqu’on s’installe. « Si aucun d’entre eux n’envisage pour l’heure de se lancer dans cette production, nul doute que l’idée va germer dans leur esprit et que nous retrouverons certains à la tête d’exploitations ovines », conclut Fanny Lemoine qui connaît bien le sujet. •
* voir liste des éleveurs exposants en pdf ci-dessous.
Témoignage : Guillaume Colombel, 22 ans, éleveur à Calleville-les-Deux-Églises
" C’est une production intéressante en termes de gestion d’entreprise "
« Aujourd’hui le cheptel comprend 85 brebis allaitantes, des texel pour l’essentiel. Pourquoi le mouton ? ça prend moins de place que le bovin et ce sont des bêtes que j’aime bien. Sur le plan pratique, ce type de production permet d’avoir de la trésorerie plus rapidement puisque la rotation est plus courte qu’en bovin allaitant. C’est donc sécurisant et ça a nécessité peu d’investissements de départ » • Propos recueillis par Laurence Augereau