Influenza aviaire : Marc Fesneau annonce une nouvelle campagne de vaccination

Le ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Marc Fesneau a annoncé le 20 août, dans une interview au Parisien, l'engagement de l'État dans la campagne vaccinale 2024/25 des canards contre l'influenza aviaire hautement pathogène (IAHP). « Nous avons lancé les commandes il y a plusieurs semaines déjà, et l'État prendra en charge leur coût à hauteur de 70 %. Cela permet d'éloigner le spectre d'années comme 2021-2022 où 20 millions de volailles avaient dû être abattues ». Pour la première campagne de vaccination, la participation de l'État était de 85 % du coût total. Le ministre a justifié cette baisse le même jour sur France Info : il faut que la vaccination « puisse être prise en charge par la filière » dans les années à venir a expliqué Marc Fesneau. « On ne peut pas en permanence faire appel à l'État ». La première campagne avait coûté 100 millions d'euros. « On est le seul pays à avoir pris en charge les pertes des agriculteurs et des éleveurs à cette hauteur-là », a insisté le ministre démissionnaire.
Lancement au 1er octobre
La campagne de vaccination sera lancée dès le 1er octobre. 67,75 millions de doses de vaccins ont été commandées auprès des laboratoires Ceva Santé Animale et Boehringer Ingelheim Animal Health. « Il est demandé à tous les acteurs de la filière de maintenir leur vigilance vis-à-vis de cette maladie et de respecter une application stricte des mesures de biosécurité. La surveillance, la biosécurité et la vaccination sont en effet des piliers complémentaires de la prévention de l'IAHP ». Cette annonce succède au Copil restreint du lundi 19 août, au cours duquel les représentants de la filière canards à rôtir, la plus fragile économiquement, avaient continué de réclamer une participation publique à hauteur de 85 % des coûts - notamment attrapage et acte de vaccination -, ainsi que 100 % de prise en charge pour les accouveurs. Guy-Marie Brochard, président du Cicar (interprofession du canard à rôtir), a signalé à son conseil élargi ses inquiétudes quant au « désengagement » de l'État dans la lutte contre l'influenza aviaire, alors que celle-ci commence à affecter le Grand Ouest. Il fait référence au cas confirmé le 13 août en Ille-et-Vilaine, suivi d'un second ce 20 août dans un élevage de dindes à Camoël (Morbihan). M. Brochard a fait part des difficultés économiques de la filière, déplorant « un stock de plus de 5 000 tonnes de filets de canard, plus que pendant la Covid ».•