FNSEA et JA n'excluent pas de manifester
La FNSEA et Jeunes Agriculteurs ont organisé le 17 septembre sur leur stand du Space à Rennes, une conférence de presse au cours de laquelle ils ont rappelé leur volonté de " porter une ambition du monde agricole ". Ils ont menacé de reprendre les manifestations si rien de concret n'était décidé en haut lieu.

La colère pourra très certainement attendre le mois de novembre, mais guère au-delà. C'est le message à peine subliminal que les deux syndicats agricoles ont fait passer à un gouvernement qui, le 17 septembre, n'était pas encore nommé. Arnaud Rousseau, président de la FNSEA et Quentin Le Guillous, secrétaire général de Jeunes Agriculteurs (JA) se sont agacés que la colère d'il y a presque un an ait finalement débouché sur un volant de mesures moins épais que prévu. Certes les agriculteurs ont pu obtenir satisfaction au mois de juillet de l'application du taux réduit, en pied de facture, dès l'achat du gasoil non routier agricole (GNR). " Quelques-unes des 62 mesures proposées au mois de février par le Premier ministre, Gabriel Attal ont été appliquées ", a indiqué Arnaud Rousseau. Mais pour lui, le compte n'est y pas. Surtout, depuis la fin des mouvements de janvier et février dernier, la situation économique des agriculteurs s'est dégradée sur de nombreuses productions : mauvaises récoltes, vendanges en berne, épizooties à répétition (FCO-3, FCO-8, MHE...) qui prennent de l'ampleur. Le " No man's land politique depuis deux mois et l'absence de décisions concrètes ", ajoutent au désarroi des agriculteurs qui se sentent désorientés et abandonnés. " La question agricole ne peut plus attendre des lustres ", a martelé le président de la FNSEA qui demande de répondre aux urgences avec la mise en place d'un prêt garanti par l'État (PGE), " Encore nous faut-il des interlocuteurs ", a lâché Arnaud Rousseau. Face à la détresse des éleveurs, il demande que l'État accélère la vaccination. Sur le moyen terme " c'est-à-dire avant la fin de l'année 2024 ", il veut que les " promesses soient tenues ", soit par la reprise du projet de loi d'orientation pour la souveraineté agricole et le renouvellement des générations en agriculture (PLOA) soit par la reprise de la loi Entreprendre en agriculture que la FNSEA a présentée fin août.
" Pas une fin en soi "
Quentin Le Guillous s'est inquiété de la chute des installations en agriculture : " on est à la moitié des chiffres de l'an dernier à la même époque. Il est difficile d'attirer dans le métier ", a-t-il déclaré, citant une conjoncture économique difficile. " Dans trois régions du sud de la France, il n'y a eu aucune installation en viticulture depuis le 1er janvier ", a-t-il illustré. Son collègue Brice Dessartre, président des JA des Pays-de-la-Loire a insisté sur la nécessité de mettre en place des guichets uniques pour faciliter les transmissions, pour sécuriser les parcours et pour attirer les non issus du milieu agricole (NIMA). " Il faut aussi faciliter ces parcours et les simplifier d'un point de vue administratif ". Pour Arnaud Rousseau, ce sont autant de sujets qui doivent et peuvent être traités rapidement. Avant de descendre dans la rue, le président de la FNSEA a souligné l'importance de trouver d'abord des solutions, en " rayant un certain nombre de sujets de la liste ". Mais il a prévenu : " Si les agriculteurs ont l'impression qu'on se moque d'eux ", alors ils iront, a-t-il laissé entendre. Même si la " manifestation n'est pas une fin en soi, on verra au mois de novembre ", a-t-il conclu.•